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Historique

– La troisième étoile, the third star : Jaroslav Halak! Le deuxième étoile, the second star : Jaroslav Halak!! La première étoile, the first star : Jaaaaaroslaaaaav Ha-laaaaaak!!!

Je suis vidé. Dire que j’ai passé à un cheveux d’aller voir le match… Tant mieux j’imagine, vu que ma fiche comme spectateur au Centre Bell est encore pire que celle du CH en série (1 en 13; pas de farce). Et je ne voudrais pour rien au monde changer la moindre chose à cette soirée qui survivra longtemps au passage du temps.

Que dire de plus? C’était incROYable (en hommage au vieux poster de Patrick Roy avec «incROYable» écrit dessus), mémorable, historique même. L’une de mes plus belles soirées en tant qu’amateur de sport et fan du Canadien. Que diriez-vous de revivre les différents temps forts cette soirée magique en vous parlant tour à tour des différents acteurs qui ont marqué cette inoubliable partie?

Jaroslav Halak : Que le CH gagne cette série ou non, que Halak soit échangé ou non cet été, le Slovaque possède maintenant une place unique dans le grand livre du Canadien de Montréal. Sa performance de 53 arrêts dans la victoire de 4-1 du CH constitue un record d’équipe pour match éliminatoire disputé en 60 minutes. Voilà pour le livre des records. Maintenant, selon mon humble avis, Halak a peut-être livré ce soir la meilleure performance par un gardien du Canadien en série. Pas la plus importante, mais la meilleure.

Note : C’est clair que les amateurs du hockey-comme-dans-le-temps-d’Eddie-Shore ne vont pas apprécier que Halak détrône Dryden (contre Boston en ’71) et Roy (contre les Rangers en ’86). Et dans le cas de Dryden, je peux probablement leur donner raison puisque le CH a battu cette année-là une équipe qui rencontre peu de comparaisons dans les annales de la LNH (ça, et le fait que cette victoire en 7 matchs représente la plus grande surprise de l’histoire des séries). Néanmoins, à ceux qui en doutent, je répondrai simplement : attention, je ne parle pas d’une performance jugée sur 20 matchs, mais d’un seul match. Et dans ces conditions, on n’a pas le choix d’attribuer la couronne à Jaroslav Halak.

Ce soir, le jeune Slovaque a affronté un bombardement de 94 tirs, dont 53 ont touché la cible (c’est-à-dire lui, vu qu’un 54e a touché les cordages), administré par l’une des meilleures offensives de l’histoire de la ligue (j’en suis déjà à 4 «histoire/historique» dans mon texte, je vous l’avais dit que c’était historique comme performance). Dans les faits, cette édition des Capitals est la deuxième meilleure offensive que le Canadien a affrontée en série depuis 100 ans et demi, la top étant toujours les Bruins de 1971 (399 buts totaux, 76 buts pour Esposito, 102 passes pour Orr et 4 joueurs de 100 points). De ces 54 tirs, ils s’en trouvent certainement une vingtaine qui étaient terriblement dangereux pour ma haute pression. Mais pour Halak, c’était comme lui lancer un ballon de plage. Aussi, à un moment donné, suite à 3-4 beaux arrêts de la mitaine, on a senti les Caps plier du genoux pour la première fois. Tout lui semblait si facile, même les arrêts les plus compliqués. Tellement que j’en étais étonné lorsqu’ils ont finalement réussi à le percer (maudit O’Byrne, mais bon, je ne t’en veux plus OB, continue ton bel ouvrage).

les ovations debout lors de son 50e arrêt et lors de sa première étoile resteront certainement l’un des grands moments de la saison 2009-2010.

Mike Cammalleri : Le petit ailier commence lentement à se forger une réputation d’homme des grandes occasions depuis qu’il est débarqué en ville. Jamais le Canadien n’aurait gagné ce soir sans ses 2 buts, spécialement son premier qui a permis encore une fois au Montréalais d’ouvrir le score. Son chandail numéro 13 sera bientôt le chandail numéro 13 le plus populaire à travers la province depuis les beaux jours de Pierre Lambert avec le National de Québec. Pas mal pour un sosie de Jon Favreau.

Maxim Lapierre : Le nouvel ennemi public numéro un à Washington. Si vous trouvez que Ovie est hué à Montréal, attendez-vous à ce que la face à claque du Canadien s’attire les foudres du public mercredi prochain. Ça va gueuler mes amis.

Cela dit, malgré ses deux pénalités stupides pour plongeon, Lapierre vient de disputer de loin son meilleur match de l’année. Il était constamment dans la face des défenseurs et du gardien Varlamov, et si j’étais un joueur des Caps, je ne serais même plus capable de le voir en carte Upper Deck tellement il a une face à fesser dedans. Il a définitivement le sourire le plus fendant depuis les beaux jours de Lyle Odelein. N’en demeure pas moins que j’étais vraiment content pour lui lorsque son tir a trompé le gardien des Capitals.

Jell-o Gorges : Josh Gorges est en train de faire passer Gainey pour un pur génie. Ça veut tout dire.

Andrei Markov : Après un lent départ, il joue enfin le hockey qu’on attendait de lui. Il n’est peut-être pas le capitaine de l’équipe, mais c’en est quand même le général. Ce n’est pas pour rien que depuis les trois derniers matchs, son temps de glace avoisine la demi-heure.

À noter aussi que c’est depuis qu’on lui a joint O’Byrne, qu’on a retrouvé le Markov des beaux jours. Juste pour ça, je fermerais les yeux sur les inévitables erreurs du jeune défenseur. De toute façon, OB est loin d’être le pire sur la glace et sa robustesse est certainement fort appréciée par ses coéquipiers.

Tomas Plekanec : Son efficacité lors du 5 contre 3 en première période valait largement les prouesses de Henrik Zetterberg lors du fameux 5 contre 3 en finale lors des séries 2008. Épique, rien de moins. Ce n’est que justice que ce soit lui qui ait enfoncé le clou en fin de match.

P.K. Subban : Oh qu’il était nerveux le jeune homme. Il aura beau dire que pour lui ce n’était qu’un autre match, on pouvait clairement sentir qu’il était nerveux en début de match. Mais pour un bonhomme qui a joué une prolongation la veille avec Hamilton, je l’ai trouvé plutôt excellent. Je ne sais pas pour vous, mais je l’ai trouvé bien plus solide que Bergeron, autant dans sa zone qu’en avantage numérique. Et mine de rien, ce joyeux personnage a quand même 3 points en 3 matchs avec le grand club.

Par contre, ça serait bien si la foule pouvait tempérer ses ardeurs à son endroit, le jeune homme semble du type à s’emporter facilement (principalement sur la glace). Ne créons pas un nouveau Latendresse ou un Carey Price. Deux c’était déjà assez comme ça.

USS Hal Gill, alias Paul Bunyan : C’est décidé, d’ici à fin de la série, j’offre un nouveau surnom au USS Hal Gill. Comme il abat un boulot colossal depuis le début des séries, autant en désavantage qu’à 5 contre 5, et qu’il mesure 10 pieds 7 pouces, désormais je l’appellerai Paul Bunyan. Pour ceux qui ne pige pas la référence, il y a toujours Google.

Jacques Martin : Dans la plupart des sports d’équipe, si on remarque le travail d’un entraineur, c’est parce qu’il a coûté le match à son équipe. Ce soir, Jacques Martin s’est fait remarquer pour de très bonnes raisons. Son temps d’arrêt en deuxième période fut l’un des points tournants du match. Un deuxième bon match en deux soirs pour le coach du Canadien. Même que sa cravate n’était pas si pire ce soir. L’homme est aussi en feu que John Creasy.

Les fantômes : Ils sont de retour, bien installés dans les hauteurs du Centre Bell. Oh que oui! J’ai vu des trucs ce soir qui m’ont semblé surnaturels, rien de moins. Combien de fois, les Caps ont manqué des cages ouvertes? Combien des bons favorables ont profité au Canadien? Pour moi, c’est clair que le Rocket, Morenz et cie veillaient au grain. Je crois même avoir aperçu le grand Jean Béliveau leur faire un clin d’œil à un certain moment.

* * *

Eh bien, le 4 de 7 est maintenant rendu un 1 de 1. Do or die, comme le dirait si bien Barney le dinosaure.

Alors, on la gagne cette série oui ou merde!? Honnêtement, je ne pense pas. Halak ne pourra pas arrêter de nouveau 50 tirs et vous pouvez être sûr que Washington en décochera au minimum 50 lors du dernier match. Mais c’est ça qui est formidable avec les 7e matchs, tout le monde y va à fond comme s’il n’y avait pas de lendemain (surtout que pour l’une des deux équipes, c’est vrai qu’il n’y aura pas de lendemain).

Je suis certain que les joueurs des Caps, comme ceux du CH, seront prêts mercredi, et victoire ou défaite, nous aurons vraiment eu droit à une série mémorable, voire historique.

Maxime Paiement

Critique sportif


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