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Ceci n’est pas un bilan de fin de saison

Ceci n’est pas un bilan de fin de saison. D’ailleurs, j’ai décidé que je ne ferai pas de bilan de fin de saison. D’un, parce que les bilans me font chier. De deux, parce que tout le monde en a fait un. Et de trois, parce qu’un bilan de fin de saison ça traite du passé, et moi, contrairement à l’équipe marketing du Canadien, ce n’est pas le passé qui m’intéresse, mais l’avenir.

Note : Si vous voulez absolument en lire, je vous recommande fortement Le Grand Club sur RDS.ca. Là, vous en trouverez approximativement 3 783 qui vous diront à peu près tous la même affaire.

Normalement, lorsqu’une équipe atteint le carré d’as, elle se positionne avantageusement pour la saison suivante. C’est aussi le signe qu’elle est en pleine progression. J’imagine que c’est pour cette raison que Pierre Gauthier a fait preuve d’un tel optimisme quant à l’avenir de son équipe lorsqu’il a rencontré les journalistes mardi dernier.

En ce qui me concerne, bien que cette équipe m’ait fait triper comme jamais pendant cette incroyable chevauchée printanière, je ne suis pas certain de partager l’enthousiasme de l’état-major de notre Sainte-Flanelle adorée.

Étant donné que le Canadien a atteint la finale d’association pour la première fois en 17 ans après avoir terminé au 19e rang durant la saison régulière, tout le monde s’accorde pour dire que l’équipe a fait un bond de géant entre le 82e match de la saison et le dernier match des séries. Vrais? Peut-être, particulièrement au niveau de l’esprit d’équipe (on y reviendra à la fin). Mais en même temps, peut-être pas tant que ça.

Durant la saison régulière, le CH a compilé une fiche de 39-33-10, pour une moyenne de .537. Mais oublions temporairement le point accordé au perdant (qui n’existe pas une fois en série) et qu’est-ce qu’on obtient? Une jolie fiche de 39-43, pour une moyenne de .476. Maintenant, durant les séries, le CH s’était forgé une fiche de 9-10 avant d’entreprendre sa saison de golf (ou de pétanque, ou de World of Warcraft, ou peu importe l’activité avec laquelle les joueurs occupent leurs étés de nos jours), pour une ronflante moyenne de… Eh oui, .474! Assez semblable, non?

La réalité, c’est que peu importe leur adversaire, le Canadien a remporté plus ou moins un match sur deux tout au long de l’année. Gagne un match, perd un match, gagne un match, perd un match. C’était vrai pendant la saison. C’était vrai lors de la première ronde (4-3). C’était toujours aussi vrai lors de la seconde ronde (4-3). Et dans l’ensemble, on peut dire que c’était aussi le cas pour l’ensemble des séries.

– Woo minute le jeune! Les Canayens ont sorti Ovemunchkin et Crossebi! C’est pas d’la petite bière ces équipesllà! C’est rien que d’la manipulation de chiffres ton affaire!

Effectivement Marcel, on ne peut rien te cacher, c’est vrai que le Canadien n’a pas battu des manchots pour accéder à la demi-finale. Bien au contraire. Mais le fait est que 14 matchs de playoffs, ça demeure un bien petit échantillon pour tirer des conclusions, quand bien même il s’agirait de 14 matchs contre les champions de la Coupe Stanley et de la meilleure équipe en saison régulière.

Non, si on désire un échantillon plus large qui soit représentatif des adversaires rencontrés lors des deux premières rondes, on peut toujours se rabattre sur la fiche du CH contre des adversaires ayant cumulé 100 points et plus cette saison : Washington, Pittsburgh, New Jersey, Buffalo, Chicago, Détroit, Nashville, Vancouver, San Jose, Phoenix et Los Angeles. Or, contre ces équipes, le CH s’est forgé une impressionnante fiche de 8-13-3 (.333, si on oublie le point pour le perdant). Donc, ce n’est pas comme si nos Glorieux étaient la bête noire des bonnes équipes. C’est pour ça que j‘ose avancer sans avoir peur de me tromper que si les séries contre Washington et Pittsburgh étaient rejouées disons 10 ou 12 fois de suite, je ne suis pas certain que le tricolore triompherait bien souvent.

Note : Avant de commencer cette chronique, comme tout le monde, je pensais que le Canadien avait la bonne habitude de battre les meilleures équipes et de perdre contre les équipes poches. Eh bien, c’est faux. À ma grande surprise – et à la vôtre aussi j’en suis sûr -, si le CH a fait les séries cette année, c’est parce qu’il a une grande partie de ses points contre les équipes plus faibles. Ce qui rend leurs exploits lors des deux premières rondes encore plus extraordinaires.

Évidemment, l’an prochain, le Canadien ne jouera pas tous ses matchs contre les meilleures équipes de la ligue. Il devrait donc être en mesure de gagner sa part de matchs. Mais ça ne veut pas dire non plus que le tricolore fait maintenant partie des quatre meilleures équipes de la ligue ou que sa place en série soit déjà assurée. Loin de là. En fait, je m’attends plutôt à ce qu’ils terminent entre le 24e et le 17e rang dépendant de la saison morte et des blessures.

Sur quels facteurs me basé-je pour poser un tel pronostique? Eh bien, regardons ça de plus près. (Je sais, je sais, «basé-je» ça l’air fou, mais la langue française est ainsi faite.)

Raison #1 : Le CH ne pourra pas maintenir son rythme des séries pendant 82 matchs.

Pour être efficace, le système de Jacques Martin demande un total abandon de la part de ses joueurs (en plus d’un gardien aux réflexes surhumains). Si l’équipe s’est rendue aussi loin en série, c’est parce que tous ses membres (ou presque) ont accepté de se sacrifier pour la cause. Or, bien que je ne doute pas du courage de la plupart des joueurs du tricolore, il faudrait être bien utopiste pour espérer un tel rendement pendant les 6 mois (et 2 semaines) que dure la saison régulière.

Prenons Josh Gorges et le USS Hal Gill par exemple. Si nos deux héros jouaient les 82 matchs de la saison comme ils ont joué en playoffs, ils seraient encore plus maganés que Nordberg dans Naked Gun une fois rendu en avril. C’est bien beau faire les séries, mais faut-il qu’il reste encore des joueurs en santé pour les disputer.

Cela dit, ne soyez pas surpris si nos Glorieux ne se jettent pas systématiquement leur pauvre corps meurtri devant les tirs des Islanders ou des Blue Jackets cet hiver. Et malheureusement, on sait tous ce qui se produit lorsque nos préférés n’y vont pas la pédale constamment dans le tapis : on ajoute un petit «1» dans la colonne des défaites.

Raison #2 : Non seulement Halak ne sauvera pas toujours le cul de ses coéquipiers, mais on ne sait même pas s’il gardera les buts pour le Canadien l’an prochain.

S’il est vrai que les bons gardiens font souvent leur chance, c’est encore plus vrai lorsque ces gardiens sont touchés par la grâce. Mais comme on a pu le constater lors de la série contre Philadelphie, la grâce vient généralement avec une date d’expiration.

Avec le Canadien, la formule est assez simple : ainsi va Halak, ainsi va l’équipe. C’était vrai en saison et le c’était définitivement le cas en série. Et à la seconde où le slovaque éprouvait une petite défaillance, c’en était fait du Canadien. Le hockey a beau être un sport d’équipe, il n’empêche que la stratégie du CH repose énormément sur un seul joueur. À la longue, ça peut s’avérer casse-gueule comme stratégie. Si le Canadien veut participer aux séries l’an prochain, Halak va devoir encore se surpasser soir après soir.

Le hic dans le cas de Halak, semble-t-il, c’est l’éléphant dans la salle, celui que plusieurs refusent de voir – mis à part quelques membres des médias – à savoir que, peut-être, Halak aurait disputé son dernier match à Montréal.

Suite à la conférence de presse de mardi dernier, certains journalistes auraient avancé que le gardien slovaque ne serait peut-être plus très chaud à l’idée de poursuivre sa carrière dans le cirque montréalais. Et j’avoue que lorsqu’on relit les entrevues de Halak ce jour-là, on sent effectivement un certain ressentiment et une certaine hésitation à se réengager avec l’équipe, et ce, malgré la magie des derniers playoffs et l’amour inconditionnel des fans.

Si le Canadien devait «perdre» Halak cet été, à moins que Price devienne enfin le sauveur tant attendu, oubliez les séries 2011.

Note : Bon, avant de partir tous en peur, si effectivement Halak a joué son dernier match pour le Canadien, on doit savoir que ça sera selon les conditions de Pierre Gauthier. Je ne sais pas ce que son agent, le «champion tweeter toute catégorie» Allan Walsh, lui a susurrer à l’oreille, mais on dirait que Halak croit qu’il détient toutes les cartes dans son jeu. Comme s’il avait les mêmes droits qu’un joueur autonome sans compensation. C’est drôle, mais pour l’instant, la seule chose à laquelle Halak a droit, c’est l’arbitrage. Pour le reste, c’est Pierre Gauthier qui détient ses droits.

Double note : Je fais parti de ceux qui pensent que le Canadien devrait peut-être échanger Halak si, et seulement si, la bonne offre se présente sur le bureau de Gauthier. Mais ça n’arrivera pas. D’un, parce que, même si la valeur de Halak n’a jamais été aussi haute, il n’y pas tant d’équipe qui ont de sérieux problèmes de gardien (Tampa, Edmonton, Phily, et encore, Ottawa, mais ils ont déjà beaucoup donné pour un gardien, et… c’est tout). La plupart des équipes ont soit un jeune gardien prometteur ou un vétéran qui fait la job. Peut-être que San Jose aimerait prendre une nouvelle direction avec leurs gardiens, mais je n’embarquerais jamais dans une danse avec Doug Wilson pour la simple et bonne raison qu’il a toujours, TOUJOURS, le meilleur dans une transaction (généralement, si Wilson accepte ton offre, c’est que tu te fais fourrer).

Raison #3 : Nous avons toujours une attaque de tire-poids.

Ma plus grande peur avant le début de la série contre Philadelphie c’était que, contrairement à Boudreau et Bylsma, Laviolette porte une attention toute spéciale à Mike Cammalleri. Washington et Pittsburgh ne se sont jamais attelés à neutraliser le sniper montréalais et ils ont fini par en payer le prix. Philadelphie n’allait pas commettre la même erreur. Et on a vu ce qui est arrivé.

À part les occasionnels buts de Moore et Lapierre, l’essentiel de l’attaque du Canadien pendant les séries est venu du côté de Cammalleri et Gionta. En gros, tu neutralises les deux petits poisons du CH et tu neutralises l’offensive montréalaise. C’est un problème.

J’adore les 4 meilleurs attaquants du Canadien. Je crois que Plekanec et Gomez, même s’ils ne sont pas parfaits, peuvent pivoter les deux premières lignes d’une équipe gagnante. Pleky, s’il reste avec l’équipe, pourrait éventuellement devenir le 3e meilleur attaquant défensif de l’histoire de l’équipe (derrière Gainey et Carbo, bien sûr) en plus d’enfiler les saisons de 20 buts et 65 points. Gomez, de son côté, est tellement bon pour transporter la rondelle d’une zone à l’autre que je suis prêt à oublier son salaire de joueur de baseball. Mais le plus important, c’est qu’avec de tels joueurs de centre, Giota et Cammy marqueront 30 buts année après année. Aucun doute là-dessus.

Le problème, c’est les deux autres ailiers qui complètent ces trios.

Pour la santé mentale de ses coéquipiers, de la direction et des fans, Andrei doit plier bagage (et on ne parlera même pas de son crétin de frère). Il est beaucoup trop endormi et inconstant pour appartenir aux deux premiers trios d’une équipe qui aspire à gagner. Oublions la cuvée 2003 une fois pour toutes et tournons la page.

Pendant un moment, j’ai cru naïvement que Pouliot pourrait devenir le digne héritier de Stéphane Richer (je sais, je sais, moi aussi ça me fait drôle de l’écrire). À la place, il semble qu’on aura droit au digne héritier de Gilbert Dionne. Mais au moins, dans le cas du frère à Marcel (non Marcel, pas toi, l’autre), on n’avait pas échangé un marqueur de 27 buts pesant 235 livres pour l’obtenir. À moins d’un miracle, j’ai bien peur qu’on doive ajouter Latendresse aux Leclair, Desjardins et autres Ribeiro. (Juste à y penser, je saigne du nez.)

Pour le reste, il ne faudra pas trop compter sur les deux derniers trios pour apporter un soutien offensif à l’équipe. Notre troisième trio, notre trio «d’énergie», a beau être fort sympathique, efficace même, mais il ne faudrait pas non plus la confondre avec la troisième ligne de Philadelphie ou de Washington.

Note : Mon seul petit espoir, c’est que Subban amène suffisamment de vitesse à la brigade défensive, en plus d’un certain flair offensif, pour lui donner plus de punch. Et comme on le sait, dans le hockey post-lockout, une grosse partie de l’attaque est générée par les défenseurs. Mais ne nous emballons pas trop vite.

Raison #4 : Contrairement à Gainey, Gauthier ne pourra se tourner vers les joueurs autonomes.

L’an passé, la grande question pour Gainey était : «Bon, qui c’est que j’ai envi de signer?» Et essentiellement, il a composé son équipe comme un kid composait jadis son équipe sur NHL ’94.

Cette année, Gauthier, qui a remplacé Gainey, se pose plutôt la question : «Bon, comment je fais pour ne pas perdre trop de joueurs?»

Même si j’ai vraiment aimé la contribution de tous nos gros salariés en série (à l’exception de Hamrlik, qui doit absolument dégager pour libérer du cap space), je trouve que notre premier quintette (Gomez, Gionta, Cammalleri, Markov, Hamrlik) nous coûte cher en joual vert!

Et on est mieux de les aimer parce que nos trois petits attaquants vont être avec nous pour un sacré bout. Mettons que ça engorge un peu notre masse salariale. Non seulement on ne peut pas signer un joueur d’attaque pour prêter main-forte à nos deux premiers duos d’attaquant, mais en plus, on ne sait même pas si on va pouvoir retenir Plekanec.

Les joueurs autonomes, c’est bien, mais à condition que tu possèdes des jeunes comme Giroux ou Perron prêts à assumer des rôles importants au sein de l’équipe. À Montréal, ce n’est plus le cas. Ce qui m’amène au prochain point…

Raison #5 : La banque d’espoirs est à sec.

Si on recule de trois ans, on disait du Canadien qu’il avait la deuxième plus belle relève de la ligue après celle des Sharks. On avait Komisarek, Higgins, Latendresse, Andrei et Sergei Kostitsyn, Price et Halak, qui s’apprêtaient soit à faire le saut, soit à prendre plus de responsabilités. D’ailleurs, lors de la fameuse saison 2007-2008, celle où le Canadien avait trôné au sommet de la conférence de l’Est, tous ces jeunes étaient en train de donner raison aux experts.

Aujourd’hui, le scénario est bien différent. À la fin de la prochaine saison, des 7 jeunes mentionnés ci-haut, il pourrait fort bien n’en rester qu’un seul (Price ou Halak). Et le pire c’est que, maintenant que Subban est enfin avec le grand club, la réserve semble complètement tarie. Biiiiiig problem.

Malgré la super belle saison des Bulldogs cette année, j’ai du mal à identifier les jeunes qui auront un jour un impact chez le Canadien. Desharnais est bien bon, mais étant donné que l’attaque du CH est déjà assez légère comme ça, j’ai l’impression qu’il va faire la navette entre les deux ligues jusqu’à ce qu’il aboutisse dans un club plus lourd à l’avant.

Sinon, Desjardins est assez intéressant et il pourrait sans doute remplacer un jour l’un de nos jeunes gardiens, mais pour l’instant, ce n’est pas devant les buts qu’on a besoin d’aide. Et j’imagine que Weber fera éventuellement partie des 6 premiers défenseurs de l’équipe, mais encore une fois, l’urgence n’est pas là pour le moment.

Ça ne nous laisse plus que Paxciorretty (voyez, ça fait tellement que je n’ai pas écrit son nom que je ne sais même plus comment l’écrire) comme espoir potable à l’attaque. Mais encore une fois (ça fait beaucoup de «mais» dans cette chronique, non?), le jeune semble plutôt destiné au troisième trio qu’aux deux premiers. À moins qu’on lui greffe les mains de Sergei cet été. (Mmmmm, pas si con…)

Cela dit, je ne veux pas faire ici le procès de Timmins, d’abord parce que je pense qu’il est plutôt compétent (ça vous étonne, je sais), et ensuite, parce que le repêchage sera le sujet d’une chronique à paraître bientôt.

Note : À l’instar de la princesse Léa, qui était le dernier espoir des rebelles advenant la mort de Luc (parce que la force est puissante dans la famille Skywalker), il reste un dernier super-espoir dans l’organisation du Canadien, mais ce n’est pas un joueur, c’est un entraineur : Guy Boucher. Mais vu son statut encore incertain pour la prochaine saison, je vais attendre qu’il prenne une décision avant d’en dire plus. Par contre, sachez que je redoute encore plus sa perte que celle de Plekanec. C’est pourquoi, si j’étais Gauthier (I wish), je lui ferais une offre qu’il ne pourrait refuser : il deviendrait instantanément le coach le mieux payé de l’AHL, je lui demanderait d’attendre encore une année le temps que le salaire de Carbo disparaisse des livres comptables, puis je lui promettrais le poste de Martin pour le début de la saison 2011-2012 (et suite à une «promotion», Martin deviendrait mon nouvel assistant). Mais je ne suis malheureusement pas Pierre Gauthier.

* * *

Comme l’ensemble des gens présents à la conférence de presse mardi, des joueurs à la direction, en passant par les journalistes, je pense aussi que l’équipe a enfin trouvé sa véritable identité lors des dernières séries. D’ailleurs, les commentaires des joueurs à ce sujet sont très prometteurs pour l’avenir à court terme de l’équipe. Particulièrement les commentaires du toujours pertinent Josh Gorges (Jell-O Gorges pour les intimes).

«Sans le dire à personne, Hal et Scott se sont rencontrés à l’écart de l’équipe pour régler ce différend qui les opposait. Ce fut la première étape vers les succès que nous avons connus en fin de saison et en séries. […] Nous nous sommes regroupés autour de ce grand principe. Les gars qui y ont adhéré ont mis l’épaule à la roue. Ceux qui n’ont pas voulu ont été mis à l’écart. […] Mais je vous dirai ceci : il y a des gars qui quitteront. C’est normal. C’est la loi des marchés et des affaires. Mais ce que nous avons surtout gagné en séries, c’est l’esprit d’équipe qui unit maintenant notre groupe. C’est plus fort que tout. Et les gars qui remplaceront ceux qui partiront devront respecter ce principe dès leur arrivée sans quoi ils seront aussitôt mis à l’écart eux aussi».

Je crois que si le Canadien a une petite chance de surprendre l’an prochain, ce sera au en raison de son esprit d’équipe. Les joueurs se sont définitivement soudé ce printemps. Après la débâcle de l’an passé, ça fait vraiment plaisir à voir.

À l’avenir, je crois que les joueurs (Lapierre entre autres) qui reprochaient à Cammalleri d’être trop intense, trop présent, trop égocentrique – trop tout en fait – vont mieux comprendre pourquoi il est si «intense». Ceux qui ne prenaient plus Price au sérieux vont lui donner une nouvelle chance. Ceux qui riaient de la vitesse de notre USS Hal Gill national rient moins aujourd’hui. Et ceux pour qui ça ne fait pas l’affaire? Cancellé, comme dirait mon oncle Jean-Noël (Johnny-Christmas pour les intimes).

L’une des raisons qui ont fait que les Red Wings ont gagné la coupe malgré les départs de Yzerman, Shanahan et cie, c’est parce que les vétérans avaient instauré un climat de respect et de professionnalisme avant de partir. C’est ce genre d’attitude que nos valeureux vétérans sont en train d’instaurer dans le vestiaire du CH. Et je crois que gagne ou perd, l’équipe restera toujours professionnelle.

Comme je l’ai dit plus haut, l’an prochain, à moins que Gauthier ne connaisse une saison morte du tonnerre, le CH ne fera beaucoup mieux que cette année. Et en raison des lourds contrats accordés à nos trois petits guerriers, il se pourrait fort bien que l’équipe ne fasse pas beaucoup mieux au cours des 5 prochaines années. Mais au moins, ils auront préparé le terrain pour la prochaine génération d’espoirs. Mine de rien, c’est un sacré début.

Maxime Paiement

Critique sportif

Historique

– La troisième étoile, the third star : Jaroslav Halak! Le deuxième étoile, the second star : Jaroslav Halak!! La première étoile, the first star : Jaaaaaroslaaaaav Ha-laaaaaak!!!

Je suis vidé. Dire que j’ai passé à un cheveux d’aller voir le match… Tant mieux j’imagine, vu que ma fiche comme spectateur au Centre Bell est encore pire que celle du CH en série (1 en 13; pas de farce). Et je ne voudrais pour rien au monde changer la moindre chose à cette soirée qui survivra longtemps au passage du temps.

Que dire de plus? C’était incROYable (en hommage au vieux poster de Patrick Roy avec «incROYable» écrit dessus), mémorable, historique même. L’une de mes plus belles soirées en tant qu’amateur de sport et fan du Canadien. Que diriez-vous de revivre les différents temps forts cette soirée magique en vous parlant tour à tour des différents acteurs qui ont marqué cette inoubliable partie?

Jaroslav Halak : Que le CH gagne cette série ou non, que Halak soit échangé ou non cet été, le Slovaque possède maintenant une place unique dans le grand livre du Canadien de Montréal. Sa performance de 53 arrêts dans la victoire de 4-1 du CH constitue un record d’équipe pour match éliminatoire disputé en 60 minutes. Voilà pour le livre des records. Maintenant, selon mon humble avis, Halak a peut-être livré ce soir la meilleure performance par un gardien du Canadien en série. Pas la plus importante, mais la meilleure.

Note : C’est clair que les amateurs du hockey-comme-dans-le-temps-d’Eddie-Shore ne vont pas apprécier que Halak détrône Dryden (contre Boston en ’71) et Roy (contre les Rangers en ’86). Et dans le cas de Dryden, je peux probablement leur donner raison puisque le CH a battu cette année-là une équipe qui rencontre peu de comparaisons dans les annales de la LNH (ça, et le fait que cette victoire en 7 matchs représente la plus grande surprise de l’histoire des séries). Néanmoins, à ceux qui en doutent, je répondrai simplement : attention, je ne parle pas d’une performance jugée sur 20 matchs, mais d’un seul match. Et dans ces conditions, on n’a pas le choix d’attribuer la couronne à Jaroslav Halak.

Ce soir, le jeune Slovaque a affronté un bombardement de 94 tirs, dont 53 ont touché la cible (c’est-à-dire lui, vu qu’un 54e a touché les cordages), administré par l’une des meilleures offensives de l’histoire de la ligue (j’en suis déjà à 4 «histoire/historique» dans mon texte, je vous l’avais dit que c’était historique comme performance). Dans les faits, cette édition des Capitals est la deuxième meilleure offensive que le Canadien a affrontée en série depuis 100 ans et demi, la top étant toujours les Bruins de 1971 (399 buts totaux, 76 buts pour Esposito, 102 passes pour Orr et 4 joueurs de 100 points). De ces 54 tirs, ils s’en trouvent certainement une vingtaine qui étaient terriblement dangereux pour ma haute pression. Mais pour Halak, c’était comme lui lancer un ballon de plage. Aussi, à un moment donné, suite à 3-4 beaux arrêts de la mitaine, on a senti les Caps plier du genoux pour la première fois. Tout lui semblait si facile, même les arrêts les plus compliqués. Tellement que j’en étais étonné lorsqu’ils ont finalement réussi à le percer (maudit O’Byrne, mais bon, je ne t’en veux plus OB, continue ton bel ouvrage).

les ovations debout lors de son 50e arrêt et lors de sa première étoile resteront certainement l’un des grands moments de la saison 2009-2010.

Mike Cammalleri : Le petit ailier commence lentement à se forger une réputation d’homme des grandes occasions depuis qu’il est débarqué en ville. Jamais le Canadien n’aurait gagné ce soir sans ses 2 buts, spécialement son premier qui a permis encore une fois au Montréalais d’ouvrir le score. Son chandail numéro 13 sera bientôt le chandail numéro 13 le plus populaire à travers la province depuis les beaux jours de Pierre Lambert avec le National de Québec. Pas mal pour un sosie de Jon Favreau.

Maxim Lapierre : Le nouvel ennemi public numéro un à Washington. Si vous trouvez que Ovie est hué à Montréal, attendez-vous à ce que la face à claque du Canadien s’attire les foudres du public mercredi prochain. Ça va gueuler mes amis.

Cela dit, malgré ses deux pénalités stupides pour plongeon, Lapierre vient de disputer de loin son meilleur match de l’année. Il était constamment dans la face des défenseurs et du gardien Varlamov, et si j’étais un joueur des Caps, je ne serais même plus capable de le voir en carte Upper Deck tellement il a une face à fesser dedans. Il a définitivement le sourire le plus fendant depuis les beaux jours de Lyle Odelein. N’en demeure pas moins que j’étais vraiment content pour lui lorsque son tir a trompé le gardien des Capitals.

Jell-o Gorges : Josh Gorges est en train de faire passer Gainey pour un pur génie. Ça veut tout dire.

Andrei Markov : Après un lent départ, il joue enfin le hockey qu’on attendait de lui. Il n’est peut-être pas le capitaine de l’équipe, mais c’en est quand même le général. Ce n’est pas pour rien que depuis les trois derniers matchs, son temps de glace avoisine la demi-heure.

À noter aussi que c’est depuis qu’on lui a joint O’Byrne, qu’on a retrouvé le Markov des beaux jours. Juste pour ça, je fermerais les yeux sur les inévitables erreurs du jeune défenseur. De toute façon, OB est loin d’être le pire sur la glace et sa robustesse est certainement fort appréciée par ses coéquipiers.

Tomas Plekanec : Son efficacité lors du 5 contre 3 en première période valait largement les prouesses de Henrik Zetterberg lors du fameux 5 contre 3 en finale lors des séries 2008. Épique, rien de moins. Ce n’est que justice que ce soit lui qui ait enfoncé le clou en fin de match.

P.K. Subban : Oh qu’il était nerveux le jeune homme. Il aura beau dire que pour lui ce n’était qu’un autre match, on pouvait clairement sentir qu’il était nerveux en début de match. Mais pour un bonhomme qui a joué une prolongation la veille avec Hamilton, je l’ai trouvé plutôt excellent. Je ne sais pas pour vous, mais je l’ai trouvé bien plus solide que Bergeron, autant dans sa zone qu’en avantage numérique. Et mine de rien, ce joyeux personnage a quand même 3 points en 3 matchs avec le grand club.

Par contre, ça serait bien si la foule pouvait tempérer ses ardeurs à son endroit, le jeune homme semble du type à s’emporter facilement (principalement sur la glace). Ne créons pas un nouveau Latendresse ou un Carey Price. Deux c’était déjà assez comme ça.

USS Hal Gill, alias Paul Bunyan : C’est décidé, d’ici à fin de la série, j’offre un nouveau surnom au USS Hal Gill. Comme il abat un boulot colossal depuis le début des séries, autant en désavantage qu’à 5 contre 5, et qu’il mesure 10 pieds 7 pouces, désormais je l’appellerai Paul Bunyan. Pour ceux qui ne pige pas la référence, il y a toujours Google.

Jacques Martin : Dans la plupart des sports d’équipe, si on remarque le travail d’un entraineur, c’est parce qu’il a coûté le match à son équipe. Ce soir, Jacques Martin s’est fait remarquer pour de très bonnes raisons. Son temps d’arrêt en deuxième période fut l’un des points tournants du match. Un deuxième bon match en deux soirs pour le coach du Canadien. Même que sa cravate n’était pas si pire ce soir. L’homme est aussi en feu que John Creasy.

Les fantômes : Ils sont de retour, bien installés dans les hauteurs du Centre Bell. Oh que oui! J’ai vu des trucs ce soir qui m’ont semblé surnaturels, rien de moins. Combien de fois, les Caps ont manqué des cages ouvertes? Combien des bons favorables ont profité au Canadien? Pour moi, c’est clair que le Rocket, Morenz et cie veillaient au grain. Je crois même avoir aperçu le grand Jean Béliveau leur faire un clin d’œil à un certain moment.

* * *

Eh bien, le 4 de 7 est maintenant rendu un 1 de 1. Do or die, comme le dirait si bien Barney le dinosaure.

Alors, on la gagne cette série oui ou merde!? Honnêtement, je ne pense pas. Halak ne pourra pas arrêter de nouveau 50 tirs et vous pouvez être sûr que Washington en décochera au minimum 50 lors du dernier match. Mais c’est ça qui est formidable avec les 7e matchs, tout le monde y va à fond comme s’il n’y avait pas de lendemain (surtout que pour l’une des deux équipes, c’est vrai qu’il n’y aura pas de lendemain).

Je suis certain que les joueurs des Caps, comme ceux du CH, seront prêts mercredi, et victoire ou défaite, nous aurons vraiment eu droit à une série mémorable, voire historique.

Maxime Paiement

Critique sportif

Quelques pensées en vrac sur les Olympiques, suite et fin

 

J’ai décidé de rentrer quelques jours plus tôt de mon voyage à San Jose, en partie parce que je ne voulais pour rien au monde manquer les deux temps forts des Jeux (Rochette et la finale Canada-États-Unis), mais surtout parce que finalement, être affecté à la couverture des Sharks, ce n’est pas si amusant lorsque la LNH est en pause olympique. Cela dit, ce n’est pas parce que les Jeux de Vancouver sont terminés que je vais me priver de vous partager mes dernières pensées sur les Olympiques. Ça va comme suit…

 

 

– Il s’en est dit des niaiseries depuis le début du tournoi olympique, mais la médaille d’or revient sans conteste à William Houston après la défaite du Canada contre les Américains : «With Brodeur, it’s always going to be a risk/reward situation. He’ll give you great saves and bad goals. In a high powered tournament like this, you play the odds and go with the guy who will give you least amount of grief, who will play the steadiest.» Wow! Ça paraît simple comme ça, mais faut le faire, n’est-ce pas? Au fait, il parle de Carey Price ou de Brodeur?

 

Donc si je comprends bien mon Willy, Martin Brodeur, seulement le meneur de tous les temps pour les blanchissages (et sa marque n’est pas près d’être battue), a la mauvaise habitude de toujours laisser passer un mauvais but. Hum, c’est drôle, mais il me semble que «toujours laisser passer un mauvais but » et «meneur de tous les temps pour les blanchissages» sont deux affirmations contradictoires, non?

 

Mais ce n’est pas tout, non, Willy suggérait en plus à l’état-major de Team Canada d’y aller avec le gardien qui offre le plus de constance. Bon, OK, quand, on veut décrire Brodeur, n’est-ce pas la première chose que l’on mentionne sur lui, sa constance? C’est ça, non? Roy était le meilleur sous pression et Brodeur le plus constant, je me trompe?

 

C’est curieux comment le sentiment patriotique transforme de nombreux journalistes en de simples partisans. Un peu plus et il proposait une couple de trades à Yserman et terminait son texte par «voici mes nouveaux trios, dites-moi ce que vous en pensez.» Et il n’était pas le seul, loin de là. Ce fut un véritable festival de la ligne ouverte jusqu’à ce que le Canada bulldoze les Russes en quart de finale. Après, les «experts» ont recommencé à faire un peu de sens. Dieu merci, Crosby leur a probablement évité à tous un harakiri professionnel.

 

 

– Mémo à tous les journalistes, humoristes et blogueurs de la planète hockey québécoise, dès que le premier d’entre vous fait la (bonne) blague que «le coach de la Slovaquie devrait peut-être revenir avec Price» après leur première défaite, la blague est brulée, OK? C’était bien drôle, mais la blague est faite. Inutile de tous se l’approprier et pire, de la refaire après la seconde défaite de la Slovaquie. Come on, vous êtes tous sur Twitter, c’est impossible de ne pas être au courant qu’elle avait déjà été faite 376 fois. Merci.

 

Tant qu’à y être, parlons de Halak. Bon, tout le monde aura compris que c’est lui le meilleur des deux gardiens montréalais, n’est-ce pas? Excellent, maintenant espérons que Gauthier et Martin ont écouté les Jeux aussi. Par contre, deux choses. Un, je ne fus pas si surpris de la déconfiture de Halak et de ses amis en fin de match, l’autre soir. Disons qu’à Montréal, on a eu une légère impression de déjà vu. Comme un flashback de LSD. Deux, tous ceux qui pensent que Halak vaut la lune sur le marché, laissez-moi vous parler de Antero Niittymäki. Le gardien finlandais avait connu des Jeux incroyables en 2006. Sorti de nulle part pour prendre la relève à Kiprusoff et Lethonen, Niittymäki avait conduit son pays à la médaille d’argent. Au passage, il avait récolté 3 blanchissages et la mention de joueur le plus utile du tournoi. À côté de ça, les performances de Halak valent autant que celle de Patrice Bergeron. Et la valeur de Niittymäki après les jeux de Turin? Fuck all! Cool? Cool.

 

 

– Justement, je ne sais pas comment vous l’avez trouvé vous Bergeron, mais les cheerleaders de RDS semblaient souvent en admiration devant ses très courtes (le mot est faible) présences. Bah, on n’a peut-être pas regardé les mêmes matchs. Pour ma part, je l’ai trouvé aussi utile qu’un coureur suppléant au baseball (et je ne parle pas de Dave Roberts en 2004). Tin mon Patrice, va courir à la place de Thornton et revient au banc dès que t’es retiré. Et ne traîne surtout pas en chemin!! Si le petit Patrice c’était appelé Pat McDonald, nos bozos de RDS n’auraient eu de cesse de demander pourquoi on l’a sélectionné plutôt qu’un vrai comme St-Louis ou Lecavalier. Anyway, j’ai cru qu’il était de mon devoir de vous en parler.

 

 

– C’est toujours étonnant comment ça va vite dans le sport. Après sa tonitruante mise en échec aux dépens de Jagr, tout le monde et sa sœur était prêts à sacrer Ovechkin meilleur joueur au monde/de tous les temps (j’ai mon opinion là-dessus, on y reviendra sous peu). Deux jours plus tard, on le traitait de chokeux, doublé de brute épaisse (celle-là était peut-être méritée). Pendant ce temps, Crosby en a profité pour devenir une pièce de monnaie ou un timbre. Inutile de vous dire à quel point j’ai hâte qu’ils se recroisent en playoff.

 

 

– Parlant de hâte, j’ai hâte que la LNH reprenne ses activités, mais si on m’annonçait que la ligue était réduite à 8 clubs après la pause olympique, je ferais un triple axel qui rendrait jalouse Joannie Rochette. Putain, pendant les Olympiques, le pool de talent était encore plus fort que dans mon pool de hockey de la job! Ça vous a plu? Moi, j’ai eu une érection de 2 semaines (maintenant imaginez comment j’ai explosé de joie suite au but de Crosby). Et c’est drôle, les arbitres ont laissé jouer les joueurs et pourtant, la game était cr(censuré)ment rapide. Mmmmm…

 

 

– Vous voulez connaître les athlètes qui m’ont le plus impressionnés? Joannie Rochette (son programme libre fut de loin le moment le plus stressant des Jeux, encore plus que la prolongation à 4 contre 4; tombera, tombera pas, hiiiiiiii…), Éric Guay (deux 5e place en descente et en Super-G c’est impressionnant en simonac) et Alex Harvey (avec toute la marde que sa fédé lui a fait subir, ses performances sont à tomber sur le cul – à l’exception de sa 32e place au 50 km bien sûr, mais n’empêche). Le pire, c’est que je hais le «patinage de fantaisie» et le ski de fond à m’en confesser. Comme dirait Jacques Demers, chapeau!

 

 

– Finalement, si ça c’était appelé «À nous l’or» plutôt qu’«À nous le podium», les médias anglophones n’auraient rien eu à dire lors de la première semaine des jeux. Encore là, il s’en est dit des niaiseries. Pourtant, les vrais experts le disaient, attendez la deuxième semaine, vous allez voir, ça va rentrer.

 

Comme à peu près tout le monde, je m’en cr(censuré) de ne pas avoir récolté 38 médailles ou quelque chose du genre. Ce fut de loin les meilleurs jeux au niveau sportif de l’histoire du pays et à la fin, tout le monde a eu son nanane, Rochette pour les femmes et Crosby pour les hommes. Alors vivent les Jeux olympiques, vive Vancouver, vive le Canada et vive le Québec libre! (Mais non, c’est une blague, on ne fait pas de politique sur ce blog.)

 

 

Maxime Paiement

Critique sportif

 

 


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