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La haine

– Jusqu’ici tout va bien… Jusqu’ici tout va bien… Jusqu’ici tout va bien… Mais l’important ce n’est pas la chute, c’est l’atterrissage.

Je déteste revenir à la réalité. Et ça fait déjà deux fois que je suis obligé de revenir à la réalité depuis le début de cette série. J’imagine que je suis mieux de m’y habituer parce que j’ai bien l’impression qu’il commence à manquer de surprises dans le sac à surprises du Canadien.

On dit souvent qu’il n’y a rien de mieux qu’une bonne série pour créer une rivalité. Eh bien, cette série n’est peut-être vieille que de trois parties, mais je commence déjà à détester profondément les Penguins. Non, pire, je les hais. Et j’ai la curieuse impression que mon sentiment est partagé par les 22 joueurs (j’exclus Sergei) et les quelques quatre millions de fans du CH.

Je hais tout de cette équipe. Je hais leurs vedettes. Je hais comment ils sont couvés et maternés par la ligue. Je hais l’incroyable chance qu’ils ont depuis 25 ans malgré des sommets d’incompétence. Je hais comment ils ont congédié Michel Terrien. Je hais Matt Cooke. Et par-dessus tout, je hais comment elle a été bâtie. Je les hais tellement que je vais vous raconter en détails pourquoi je les hais autant.

1- Baby Crosby

On nous avait prévenu. Les joueurs et les fans des autres équipes de la ligue nous avaient prévenu. Baby Crosby est l’un des joueurs les plus détestables à affronter sur une base régulière. Sa manie de toujours japper, plonger, se plaindre, pleurnicher, peut vite vous taper sur les nerfs lorsqu’on doit se le taper 3-4 games de suite. Même lorsqu’il s’aligne pour Team Canada. C’est pas des farces, le kid ne prend jamais un seul shift de repos. C’est toujours moi, moi, moi, bouhouhou! Il a un de ces dons pour se glisser sous votre peau…

Le pire, c’est que cette petite frappe est tellement talentueuse, qu’elle ne devrait pas avoir à recourir à ce genre de cirque. Merde, s’il avait autant de gel que Gel Bouchard, je le confondrais avec Cristiano Ronaldo. C’est vous dire.

J’ai toujours pensé que Crosby était le chaînon manquant entre Wayne Gretzky et Joe Sakic (Mario Lemieux étant tout juste devant la Merveille; Steve Yzerman étant tout juste derrière Sakic), mais jamais Sakic ne se serait abaissé à ce genre de pitreries. Curieusement, les deux plus «célèbres» ambassadeurs du hockey partage ce même trait de caractère qui devrait être banni pour toujours des arénas. Autant The Great One et The Next One pouvaient/peuvent être diplomates et réfléchis devant les caméras, autant ils étaient/sont bébés lala devant les arbitres. J’imagine que c’est parce que nous (les parents, le hockey, la société; pas moi) leur avons donné trop d’importance en grandissant.

2- Les chouchous

Un bébé, à force de pleurer, finit toujours par avoir ce qu’il veut, particulièrement quand les parents (Bettman/les arbitres) sont peu doués comme parents. Il ne faut donc pas être surpris que Crosby soit aussi favorisé par le sort.

Ensuite, même si je peux comprendre l’intérêt pour Call-me-Gary de se doter d’une équipe-carte-de-visite pour le marché américain, et que je peux comprendre pourquoi il a jeté son dévolu sur le Crosby Show + invités, ça ne veut pas dire que je dois l’accepter. Toutes les équipes de la ligue devraient être traitées sur un même pied d’égalité, non? Me semble que c’est logique. (En fait, non, les 6 équipes canadiennes devraient être systématiquement favorisées parce que hey, it’s where the money comes from, don’t you think Gary?)

On l’a bien vu depuis le début des séries. Le CH, qui doit se taper coup sur coup (par sa faute, je dois dire) deux des quatre franchises chouchous de la ligue (Pittsburgh, Washington, Chicago et San Jose; dans cet ordre), aurait pu, à de nombreuses reprises, intenter une poursuite pour favoritisme (ce n’est pas moi qui le dit, mais plusieurs membres des médias du ROC). Peut-être que tout ceci n’est que fabulations de ma part, mais quand ça devient un sujet de conversation incessant depuis deux bonnes semaines, je me dis qu’il y a peut-être un fond de vérité.

Tout ça pour dire qu’à l’école, ceux qu’on haïssait toujours le plus, c’était les ch(censuré) de chouchous. C’est comme ça, c’est la loi. Et au hockey, il n’y a pas plus chouchou que Sid the Nerd.

3- Ils puent la marde

Selon mon humble avis, des 10 plus grands talents que la ligue ait vu passer depuis le début, 4 ont joué pour Pittsburgh. Des 10 joueurs les plus spectaculaires à avoir patiné dans cette ligue, 4 ont joué pour Pittsburgh. Des 23 derniers récipiendaires du trophée Art Ross, 13 jouaient pour Pittsburgh. Pensez-y. Lemieux, Jagr, Crosby et Malkin. Individuellement, ces quatre joueurs sont supérieurs à tous les joueurs à avoir jamais évolué pour la plus titré de toutes les équipes de la ligue. (Non Marcel, ne commence pas, je n’ai pas envi d’écrire 2000 mots pour t’expliquer en quoi Lemieux, Crosby et Malkin sont malheureusement supérieurs à Béliveau, et en quoi Jagr est meilleur que le Rocket et Lafleur!)

Quand on y réfléchit un peu, on réalise que cette franchise a été gâtée par la chance à un point tel où ils feraient passer le Canadien pour un club maudit (j’y reviendrai un jour). Quoi, vous croyez qu’ils ont repêché ces 4 joyaux que parce qu’ils ont trouvé le moyen d’être nul à chier 4 fois en 25 ans!? Est-ce que vous avez une idée de la chance qu’ils ont eue pour repêcher, et je me répète encore une autre fois, 4 des 10 plus grands talents de l’histoire de la ligue?

Le repêchage amateur se tient depuis 1963. Or, depuis 1963, le plus grand joueur à avoir été repêché est…? Vous l’avez deviné : Mario Lemieux. Pittsburgh n’a pas toujours repêché premier, mais la première fois que ça leur arrive… Bingo! Il ramasse le plus grand talent brut de l’histoire. Rien de moins.

Note : À leur décharge, je dois avouer que cette sélection tient davantage du mérite que de la chance parce que Pittsburgh avait tout fait cette année-là pour finir dans la cave. Tellement que l’année précédente, je les suspecte fortement d’avoir échangé leur premier choix – le premier de la ligue – afin de s’assurer de rester dans la cave tellement tout le monde savait à quel point Mario était magnifique.

1990. Les Penguins ont 5e choix. Alors que toute la planète sait que Jaromir Jagr est de loin le meilleur joueur disponible, comme par miracle, Jagr leur tombe dans les mains parce que le rideau de fer n’est pas complètement tombé au moment du repêchage et que les 4 premières équipes ont eu peur de le sélectionner pour rien. Conclusion : l’un des 3 joueurs les plus spectaculaires de l’histoire (ne jamais négliger cet aspect), et 5 fois champions compteur de la ligue, se retrouve à jouer avec… Eh oui, le plus grand talent brut de l’histoire! Tadam!

2004. Les Penguins manquent de chance. Alors qu’ils auraient dû repêcher premier, donc Ovechkin, ils doivent se «contenter» du second choix. Zut! Hmmm… Réfléchissons 2 secondes… Des Ovechkin et des Malkin, on n’en voit pas passer à toutes les années, n’est-ce pas? À part Crosby, qui d’autres a un talent comparable à ces deux joueurs? Personne. Bon, normalement, si Malkin avait été éligible n’importe quelle autre année, il serait parti premier et Pittsburgh se serait contenté d’un bon joueur, certes, mais pas d’un joueur de concession (le gap entre le premier choix et le deuxième est généralement important). Vous savez combien de fois dans l’histoire, il est arrivé que deux joueurs de concession soient repêchés 1er et 2e ? Deux fois, 2004 et 1971 (Lafleur suivit de Marcel Dionne), c’est tout. C’est fou le hasard, non?

2005. Après avoir repêché un joueur de concession, ils ont trouvé le moyen d’en repêcher un deuxième l’année d’après. Un meilleur même. Et vous vous rappelez comment…? En gagnant une putain de loterie!!! En jouant au Kéno os(censuré)! Fallait le faire. Et le plus drôle dans l’histoire, c’est qu’à l’époque, les médias avaient même avancé que si Pittsburgh ne repêchait pas Baby Crosby, ils auraient probablement déménagé au cours des saisons suivantes (tiens, tiens) tellement la franchise était dans un piteux état. Comme quoi le hasard est une chance.

Avec tout ça, c’est étonnant que le hockey ne soit pas devenu une religion à Pittsburgh. Merde, qu’est-ce que ça va leur prendre, 24 Coupes Stanley!?

4- Michel Therrien à la porte

Vu la façon plutôt cavalière avec laquelle le CH a congédié Therrien en 2003, je vais m’abstenir de tout commentaire ici.

5- Matt Cooke

Les Matt Cooke-Haters, je TIENS à faire partie de ce club. Et avec la blessure à Markov, même si la mise en échec était légale, je risque d’y adhérer trèèèèès longtemps.

6- Une équipe astucieusement bâtie

Bullshit!! C’est de la marde! (C’est le cas de le dire.)

On a déjà couvert plus haut l’incroyable amas (tas) de chance (marde) qu’il a fallu pour que Malkin et Crosby se retrouvent à Pittsburgh (et à eux deux, disons qu’ils forment 40% de l’équipe), mais pour le reste de la formation…?

De un, Fleury et Jordan Stall ne sont pas arrivés à Pittsburgh par hasard. Fleury a été repêché au tout premier rang et Stall au deuxième. C’est curieux, mais j’ai comme l’étrange impression que Pittsburgh repêche toujours premier ou deuxième. Ça aide quand vient le temps de bâtir une équipe.

Note : Tant qu’à moi, Fleury est une simili-déception si l’on considère son rang. Il n’est même pas l’un des 7 meilleurs joueurs de la cuvée 2003; en fait, il n’est peut-être même pas le meilleur gardien de cette cuvée – Halak ayant été repêché en 9e ronde et Jimmy Howard en 2e.. Je me fiche un peu de sa Coupe Stanley. Remplacez ces deux gardiens par Fleury cette année – ou l’an passé dans le cas du CH – et leurs équipes respectives ne font même pas les séries. I rest my case.

De deux, avec une ligne de centre aussi forte – Crosby et Malkin seraient le centre no.1 des 29 autres équipes de la ligue, et Stall serait le no.1 de la moitié d’entres elles ou le no.2 de l’autre moitié – tu peux mettre n’importe quel ailier potable, ton équipe va demeurer extrêmement compétitive. Ça aussi, ça aide quand vient le temps de rester sous le cap salarial.

Et qu’est-ce que les Penguins ont fait pour se mériter cette belle collection de jeunes prodiges? Être nuls à chier pendant 5 ans! Merde, je suis tanné que le système actuel récompense l’incompétence. La loterie devrait offrir exactement la même chance aux 29 autres équipes de la ligue (disons qu’on exclut le gagnant de la Coupe). Lorsque t’as qu’une chance sur trente de repêcher premier, il t’en faut vraiment beaucoup pour piler les meilleurs espoirs pendant 4-5 ans. Ça éviterait le tanking (voir également Québec, Nordiques). Et si le perdant de la finale doit se ramasser avec Ovechkin, so be it!

Leur seul vrai bon coup au repêchage? Kris Letang. Sans aucun doute. Mais on ne peut pas dire que leur DG s’approche de Lou Lamoriello ou de Ken Holland, n’est-ce pas?

Quoi, vous ne me croyez pas encore!? Ok, on va faire ensemble un petit exercice qui m’a beaucoup diverti lors de la deuxième période du match de mardi soir… Remplacez nos deux premiers centres, qui ne sont pas si mal vous en conviendrez, par leurs deux premiers centres. Est-ce qu’on gagne la Coupe avec Crosby et Malkin? Fort possiblement. Est-ce que Pittsburgh gagne la Coupe avec Gomez et Plekanec? Encore une fois, ils ne font même pas les séries!

Notre gardien est largement supérieur au leur. Nos ailiers sont plus rapides et talentueux que les leurs. Notre défense, avec Markov en santé et Subban dans l’alignement, est probablement supérieure à la leur. Donc, il reste quoi…?

Oh, leur propriétaire était assurément un meilleur hockeyeur que le nôtre, mais en même temps, le Canadien n’a jamais eu la chance de choisir son propriétaire au tout premier rang du repêchage.

Il n’y a pas à dire, je les hais. Et j’espère vraiment qu’ils vont s’écraser en flamme avant d’atteindre encore une fois la finale.

Maxime Paiement

Critique sportif


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