Eh bien ça y est messieurs (et mesdames bien sûr, je n’allais pas vous oublier), nous y sommes enfin, le printemps pointe le bout de son nez et apparemment le Canadien de Montréal poursuivra sa saison de hockey. Ah, j’imagine que pour plusieurs ça peut sembler une évidence, mais je vous assure du contraire. En début de saison, le Canadien était loin d’être prédestiné à jouer au-delà du 82e match. Pensons simplement à tout ce que le club a pu traverser comme obstacles :
– Bob qui participe à Extreme Team Make-Over cet été
– Un nouveau coach (ainsi que les oreilles qui viennent avec) qui débarque avec un nouveau système (qui consiste à tenter le plus souvent possible la bombe au centre et les dégagements erratiques et prévisibles par la bande).
– Markov, le meilleur joueur de l’équipe (et futur capitaine), qui se blesse sévèrement dès le tout premier match de la saison.
– Les très, TRÈS nombreuses blessures à des joueurs clés (ce qui inclut tout le monde excepté Halak, Pleky et Josh «Svoboda» Gorges).
– Un gardien numéro un maudit des Dieux.
– Le USS Hal Gill (le plus grand de tous les obstacles, par une bonne tête même).
Or malgré toutes ces embûches, le Canadien devrait finalement participer aux séries, à moins bien sûr d’une catastrophe historique (n’empêche, si ça produisait, regardez les bulletins de nouvelles, vous risquez d’y voir un homme de 32 ans saoul à mort, nu excepté pour la tête de Youpi!, lancer des briques du centenaire dans les vitres du Centre Bell tout en insultant le caméraman de l’hélicoptère de TVA qui va incidemment voler au-dessus de la scène). C’était inespéré. Même qu’à un certain moment, si vous vous souvenez bien, j’implorais le CH de finir dernier plutôt que de rater les séries par un ou deux points. Alors tant mieux. Après tout, n’importe quel fan qui se respecte préférerait toujours voir son équipe jouer encore au mois de mai plutôt que de voir son DG sur le podium au moment de l’annonce du tout premier choix au repêchage au mois de juin (quoique).
Malheureusement, tout n’est pas rose au pays de la Sainte-Flanelle. On ne peut pas dire que l’équipe remporte tous ses matchs de façon convaincante et que tous ses joueurs jouent au même niveau, ce qui soulève quelques points d’interrogation en vue des séries. Pour ma part, il y a cinq choses que j’aimerais voir avant le début de la première ronde (en réalité, il y en a probablement cent cinquante-six, mais comme il ne reste que deux matchs, faut se limiter). Alors sans plus attendre, les voici :
1- Une victoire convaincante
Ce n’est pas trop demandé, je crois. On s’entend que le CH dispute ses deux derniers matchs contre des équipes qui n’ont plus rien à perdre, c’est vrai, mais qui n’ont rien prouvé non plus. Si la Caroline n’est pas (et ne sera jamais) une proie facile (dieu que je m’ennuie des Whalers), il n’en demeure pas moins que le Canadien est une formation supérieure. Ensuite, ce sera les Leafs. Putain…
Si vous saviez à quel point j’aimerais que les partisans de Toronto terminent leur saison sur un 7-1 ou un 8-2 aux dépens du Canadien. Je veux dire, je ne sais même pas si je peux l’exprimer en mot. (En fait, ne bougez pas, je vais m’essayer : jkryu&#fry rwi%ox,dfgj udyhlhj! Aowk!@erj. Non, voyez, je n’en suis pas capable.) Surtout que nos amis de Toronto viennent tout juste de réaliser qu’ils sont assurés de finir avant-derniers. Ce qui veut dire qu’il y a 81,2 % de chance que l’un des jeunes surdoués Tyler Seguin ou Taylor Hall prendront la direction de Boston. P… Pou… Pouah HaHaHaHa!! Aaaaaah HaHaHaHa!! Raaaaah HaHaHaHa!! HéHéHé! HoHoHo! Houuuu… Heuhem. Bon, un peu de sérieux.
Au moment où l’on se parle (en fait, il n’y a que moi qui m’exprime, vous vous lisez), le CH présente un différentiel de -2. Ils ont accordé 214 buts et en ont marqué que 212. Étant donné qu’ils ont plus de victoires que de défaites, on peut en conclure que les Canadiens se sont plus souvent fait déclasser qu’ils on déclasser leurs adversaires. Même s’il ne reste que deux matchs, j’aimerais les voir battre une équipe à plate couture. Me semble qu’ils sont dus. Tout comme les clients de la Cage aux Sports d’ailleurs.
2- Un but de Mike Cammalleri et de Benoit Pouliot
Ce n’est pas un secret pour personne, ces deux joueurs en arrachent par les temps qui courent. Et une équipe ne peut espérer l’emporter en série si deux de ces six meilleurs attaquants sont constamment invisibles sur la glace. Surtout que le Canadien ne compte sur aucune super vedette à l’attaque. Donc tout le monde doit contribuer.
Je suis moins inquiet pour Cammalleri puisque c’est un sniper et les snipers ont tendances à fonctionner par séquences. Présentement, Mike est à son sixième match depuis son retour au jeu et n’a pas encore fait vibrer les cordages. Quand on sait qu’il en est à sa troisième séquence de six matchs sans but de la saison, on se dit que c’est de bon augure pour les séries. Évidemment, je serais plus rassuré s’il provoquait plus de choses offensivement, mais en attendant, André K abat du très bon boulot (un autre qui fonctionne par séquences).
Le cas de Pouliot est beaucoup plus problématique. Il est débarqué à Montréal avec plein de bonnes intentions, mais aussi avec de mauvaises habitudes. Elles sont en train de refaire dangereusement surface. À commencer par la paresse et les coins ronds. Et chaque nouveau but de Latendresse n’aide pas nécessairement à mon humeur.
Vous le savez, j’ai un véritable man-crush pour Poulie depuis son arrivée. Je crois qu’il a tout pour devenir le meilleur franc-tireur du club depuis Féphane Richer, mais ce mirage est lentement en train de s’évanouir. Quand il fonce au filet, patine à fond de train et écrase les défenseurs dans la bande, il atteint un niveau de jeu que j’ai peu souvent vu depuis que je suis le Canadien. Mais ce joueur qui m’a déculotté à plus d’une reprise (notez toutes les références homoérotiques dans ce paragraphe) lors de ses premiers 15 matchs est M.I.A depuis son retour au jeu. Et dans son cas, je ne crois pas à l’excuse d’une blessure qui n’en finit plus de guérir. Il traine trop une réputation de paresseux pour que je me contente d’excuses. Il va devoir hausser son jeu d’un gros cran, surtout que Gomez est beaucoup moins utile s’il ne peut compter sur deux ailiers dynamiques. Gionta ne pourra tout faire seul, spécialement en série où les joueurs à petite taille sont généralement plus vulnérables. Fait que grouille ton cul mon Poulie. Et ne pense pas trop, contente-toi de simplement donner tout ce que t’as. On t’aime!! (Merde, faut que je me modère quand même, je ne voudrais surtout pas que ma blonde pense que je suis gai.)
3- Des sorties de zones décentes
Le talon d’Achille du CH. Le Canadien est une équipe rapide pratiquant supposément un style défensif; eh bien, avez-vous jouer Buffalo, Nashville et Phoenix? La rondelle sort de leur zone aussi rapidement qu’elle y est entrée. Je veux bien qu’on ne soit pas une menace offensive constante, mais il y a des limites à ce qu’une équipe peut accomplir avec de longues passes au centre, des passes dans les patins et des cr(censuré) de câ(censuré) de tab(censuré) de dégagements par la bande. C’est tout ce que j’ai à dire là-dessus. Do, or do not, but there is no try. (Vous avez vu comment j’ai plogué Yoda!? C’est un métier, vous savez.)
4- Une victoire de Price
Faut conjurer le sort, pratiquer un exorcise ou apaiser la colère de Dieu, mais il faut qu’il se produise quelque chose. Le Canadien ne peut pas entrer en série avec un joueur qui s’est mis Dieu à dos, quand bien même il regarderait tous les matchs du bout du banc. Sinon, j’ai bien peur que l’on assiste à des choses étranges durant la première ronde, comme Bergeron qui trébuche en tentant un pivot, Gorges qui tombe sur son gardien ou O’Byrne qui marque ou passe près de marquer dans son propre but. On ne voudrait surtout pas que ces choses inexpliquées et rarissimes se produisent en série. Après tout, peut-être que ça se transmet par contact physique ou par la voie des airs ce truc. S’il fallait que Halak l’attrape lui aussi la colère de Dieu, ça serait l’enfer.
De plus, son calvaire a assez duré, non? Il me semble que le kid mérite une victoire.
5- Finir la saison au sixième rang
Les équipes qui termineront septième et huitième rencontreront respectivement Washington et New Jersey. Je ne crois pas que j’ai besoin de vous faire un dessin pour celle-là, n’est-ce pas? Laissons Philadelphie et Boston s’arranger avec les Capitals et les Devils, contentons-nous des Sabres, ce sera bien assez suffisant comme ça.
Je suis d’avis que les Sabres sont probablement la seule équipe avec qui le Canadien a des chances de rivaliser. En fait, entre les deux, c’est pratiquement pile ou face. Et je préférerai toujours une chance sur deux que pas de chance du tout; traitez-moi d’illuminé si vous voulez, mais je suis comme ça. Je dis ça et regardez bien le Canadien perdre contre la Caroline et amasser qu’un point contre les Leafs pour ensuite devoir affronter un Ovechkin en mission en première ronde, ou pire Martin Brodeur. Damnation!
(D’ailleurs, histoire de ne pas jinxer mon équipe : Non, en réalité, j’ai extrêmement peur des Sabres. Terrifié. Complètement. C’est une très bonne équipe remplie de travaillants et menée par un gardien touché par la grâce. Il n’y a aucune, mais AUCUNE chance – compris dieux du sport? – que le CH l’emporte dans une série quatre de sept. Les joueurs devraient même déclarer forfait dès maintenant et s’inscrire pour un départ pour quatre vers 8 heures au lendemain du dernier match.)
Maxime Paiement
Critique sportif