Archive Page 2

6 facteurs qui expliquent pourquoi les Capitals vont sortir le CH en 5

Comme je le disais plus tôt, c’est votre jour de chance aujourd’hui étant donné que je vous offre deux chroniques pour le prix d’une seule. Donc, dans un premier temps, nous avons passé en revue les 5 raisons qui me font croire que le CH peut surprendre les Capitals en 6. Maintenant, il est temps de nous pencher sur les 6 raisons qui me font penser que les Capitals vont aisément sortir le Canadien en 5 :

1- Jacques Martin

Pouvez-vous m’expliquer comment il se fait qu’un entraîneur plutôt compétent, qui a effectué somme toute du bon boulot durant l’année, puisse représenter LE maillon faible d’une équipe? C’est étrange le hockey parfois, non?

Qu’on me comprenne bien, je ne suis pas en train de dire que Jacques Martin est un vieux con fini, aux trop grandes oreilles, qui fait les pires choix de cravate au monde… Je dis simplement que Jacques Martin est un vieil entraineur un peu dépassé, aux trop grandes oreilles, qui fait les pires choix de cravates au monde, et dont le style ne correspond absolument pas aux joueurs du CH. Nuance.

Maintenant qu’on l’a observé durant toute une saison, personne ne peut me convaincre que le «système» faussement hermétique que l’entraineur essaie d’inculquer aux CH fit parfaitement le groupe de joueurs qui lui a été confié. Je regrette, mais pour une équipe «défensive», le Canadien éprouve beaucoup trop de difficultés à sortir la rondelle de son territoire et commet énormément de revirements en zone neutre. Mais pourquoi en est-il ainsi?

J’ai l’impression que Jacques Martin est tellement obsédé par le jeu «sans la rondelle» qu’il oublie de parler des «passes de bâton à bâton» avec ses joueurs. À quoi ça sert de faire pratiquer ad nauseam le positionnement sur la glace quand tes joueurs ne sont même pas capables de compléter deux passes!? À chaque fois que les joueurs ont l’air de pee-wee sur la glace, c’est parce que leurs passes sont trop longues. C’est immanquable. Durant un match, c’est la faute aux joueurs. Pendant toute une saison? Ça devient la responsabilité de l’entraineur.

Note : Parlant de longues passes… La bombe au centre? Pu capable. Voulez-vous bien me dire c’est quoi l’idée de CONSTAMMENT tenter d’envoyer un coéquipier en échappé quand il n’y en a JAMAIS un qui marque lorsqu’il est seul contre le gardien!? On a la pire équipe de la ligue pour marquer sur un échappé et pourtant, les joueurs continuent d’essayer la bombe. Me semble que l’entraineur aurait dû intervenir dès le deuxième match à ce sujet, non?

Le Canadien, de par ses habilités individuelles, devrait être avant tout une équipe d’échecs avant soutenus et de possession de rondelle, un peu à l’image des Sabres ou des Predators. Beaucoup de passes courtes, beaucoup de vitesse et du jeu responsable dans son territoire. À la place, on a droit aux longues passes dans les patins et à du dumping de marde. Et pour cela, moi je blâme l’entraineur. Et ses cravates.

2- Jacques Martin

Juste pour être bien certain que nous nous étions bien compris.

3- Une fiche de 2-1-1

Depuis dimanche, dès qu’un chrétien tente de convaincre un autre chrétien (y a beaucoup de chrétiens à Montréal) que le CH a des chances de causer une surprise en première ronde, il lui sort la fiche «gagnante» du Canadien contre les Capitals cette année : 2-1-1 (2 victoires, une défaite et une défaite en surtemps). Vous savez ce qui est drôle avec les fiches de 2-1-1? C’est que l’adversaire se retrouve aussi avec une fiche de 2-1-1. C’est con, hein?

Ça me fait penser à l’histoire du verre à moitié plein et du verre à moitié vide, les optimistes diront que le CH a eu le dessus sur Washington, les pessimistes diront que c’est le contraire. Mais si j’étais nous, je ne me fierais pas trop à la fiche du CH contre les Caps avant de faire des prédictions pour nos pools des séries.

4- Le USS Hal Gill et la marine canadienne

Avec le USS Hal Gill en tête, nous avons certainement la flotte de défenseurs la plus lente des séries et peut-être de toute la ligue. Je me souviens au printemps passé, alors que Pittsburgh était en finale, à chaque fois que le USS Hal Gill était sur la glace, je devenais subitement nerveux. Et je ne suis même pas fan des Penguins. Bon Dieu qu’il est lent! Il en est même comiquement lent.

Le pire c’est que si Hamrlik et Spacek ne sont pas des porte-avions comme le USS Hal Gill, il n’en demeure pas moins que les vieux Tchèques ne sont pas des vedettes lance-torpilles pour autant. J’ai bel et bien l’impression que la série pourrait rapidement prendre des allures de Pearl Harbor lorsque les flying Capitals vont se mettre à piquer vers la marine canadienne. Ça fait peur.

Inutile de vous dire à quel point j’ai hâte que l’ère P.K. Subban débute à Montréal.

5- Théo

José Théodore (on va laisser tomber le «ée» si vous voulez bien, histoire ne pas trop le piquer au vif), est peut-être le meilleur gardien de l’histoire des premières rondes. Ça vous parait tiré par les cheveux (renforcés au Propecia)? OK, nommez-moi un autre gardien qui a causé autant d’up-set que Théo en première ronde. Par trois fois déjà, il a éliminé une équipe largement supérieure en première ronde (Boston en 2002 et en 2004, puis Dallas en 2008), et à chaque fois, il avait été de loin le grand responsable du triomphe. Son problème, c’est passé la première ronde. À chaque fois, la deuxième ronde fut son Waterloo.

Ironie du sort, les deux dernières fois que le Canadien a surpris le monde du hockey en éliminant la meilleure équipe de sa conférence, c’est Théo qui gardait la cage. Cette fois, il est de l’autre bord et il a l’une des meilleures offensives de l’histoire devant lui.

La foule du Centre Bell va certainement tenter de le déconcentrer (Théééééooooo! Théééééooooo!), et peut-être même y parvenir, mais entre vous et moi, ça ne fera pas une grande différence.

6- L’Ours russe

Nous sommes dans une clairière, en forêt, près d’un pont de pierres et de briques. Un jeune gardien Slovaque, les genoux à terre, est encerclé par les joueurs des puissants Capitals de Washington. Autour du Slovaque, se trouvent tous ses coéquipiers massacrés à l’exception d’un autre gardien encore plus jeune; ils sont désormais seuls. L’entraineur Bruce Boudreau s’approche et se penche vers le jeune gardien.

BOUDREAU : Écoute-moi mon jeune ami… Vous n’avez plus d’équipe, vous êtes seul au monde. Je suis prêt à vous laisser la vie sauve à condition que vous nous concédiez la victoire.

HALAK : Sauf votre respect, Monsieur, je refuse.

On entend alors deux coups de bâtons raisonner du fond d’un profond tunnel noir situé sous le pont.

BOUDREAU : Tu entends ça?

HALAK : Oui.

BOUDREAU : C’est le capitaine Alexander Ovechkin. Tu le connais sûrement par son surnom : L’Ours russe.

On entend à nouveau deux coups émerger de l’obscurité. Pooow… Pooow… Ceux-ci figent le plus jeune des deux gardiens comme s’ils étaient des coups de tonnerre.

HALAK : J’ai entendu parler de l’Ours russe…

BOUDREAU : Que sais-tu exactement?

HALAK : Il frappe les gardiens de but avec une crosse.

BOUDREAU : En fait, il leur fait éclater la tête avec un bâton de hockey, voilà ce qu’il fait. Jaroslav, je te le demande une dernière fois. Si tu refuses encore avec respect, j’appelle l’Ours russe. Il prendra alors son long bâton de hockey et t’arrachera la tête avec.

HALAK : Fuck you!

Ravi, l’entraineur se relève aussitôt.

BOUDREAU : En fait, je suis content de t’entendre dire ça! Regarder Ovie massacrer des gardiens, c’est ce qui se rapproche le plus du hockey comme dans le temps d’Eddie Shore. (Vers le tunnel) Oviiiiie, on a un gardien ici qui veut mourir pour son équipe. Fais-lui ce plaisir!

La pièce The Surrender de Ennio Morricone commence à jouer.

On entend à nouveau l’écho des coups de bâton sur la brique battre tel un métronome de la mort. Le jeune gardien Slovaque est à genoux devant le tunnel obscur, résigné face à son destin. Jamais il n’a semblé si abandonné. Plus les secondes passent, plus les coups sur la pierre se font nombreux et forts. Pooow… Pooow…

Le plus jeune des deux gardiens sursaute et ferme les yeux à chaque coup de tonnerre. Le Slovaque, de sont côté, demeure stoïque et fixe de ses yeux bleus clairs le gouffre noir qui semble s’ouvrir à l’infini devant lui. Chaque coup qui résonne le rapprochant davantage de sa fin. Pooow… Pooow…

Alors que la pièce de Morricone atteint son paroxysme, émerge enfin du sombre tunnel une immense brute, armée seulement d’un long bâton de hockey. Les autres Capitals se mettent alors à crier leur joie. La brute s’approche tout près du jeune Slovaque et le regarde intensément. Le gardien lève les yeux vers son sort inéluctable.

L’Ours russe installe alors l’extrémité de sa crosse à la hauteur des oreilles du jeune gardien, tel un jouer de golf qui mesure ses distances, puis, d’un seul élan, il lui éclate la tête d’un violent coup. Puis, une fois sa victime à terre, il enchaîne avec de nombreux coups au crâne, jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien de ce qui constituait jadis la tête du Slovaque. Le tout sous les applaudissements nourris des joueurs et de l’entraîneur des Capitals.

L’autre gardien, terrorisé, se met à pleurer comme un veau. L’entraîneur s’approche de ce dernier.

BOUDREAU : À ton tour maintenant… Alors, tu nous la concèdes cette victoire ou non?

Maxime Paiement

Critique sportif

5 facteurs qui expliquent pourquoi le CH va surprendre les Capitals en 6

C’est votre jour de chance aujourd’hui les amis, car je vous offre deux chroniques pour le prix d’une seule (ou pour le prix de cents, puisque toutes mes chroniques partent pour le même prix, c’est-à-dire zéro dollar). Dans un premier temps, nous verrons les 5 raisons qui me font penser que le CH peut surprendre et éliminer les puissants Capitals en 6 parties. Ensuite, nous nous pencherons sur les 6 raisons qui me font croire que les Capitals vont sortir le Canadien en 5. Tout ça pour dire que c’est enfin le temps des playoffs et que je suis hyper-motivé. En fait, non, je suis over-motivé. Mieux, je suis über-motivé (à ne pas confondre avec Hubert-motivé). Bref, je capote.

Alors, allons-y, 5 facteurs qui expliquent pourquoi le CH va surprendre les Capitals de Washington en 6 matchs historiques :

1- Capitaine Markov

Même si le toujours très jovial et exubérant Jacques Martin a prévenu la galerie (de presse) qu’il ne nommerait pas de capitaine pour le début des séries, nous ne sommes pas dupes, nous savons que Markov est bel et bien le grand leader de cette équipe. Pas besoin d’un «C» brodé sur sa Sainte Flanelle pour nous en convaincre.

Oh, bien sûr que ça donnerait la chair de poule à tout le monde si Markov sautait sur la patinoire arborant fièrement le «C» lors de la première partie à Montréal – sans compter que les partisans feraient sauter le toit du Centre Bell tellement qu’ils crieraient leur joie –, mais HEUREUSEMENT pour nous, Jacques Martin n’est pas homme à utiliser pareilles techniques de motivation. Sans compter qu’il n’a SURTOUT pas besoin de l’énergie de la foule puisque, comme je l’ai dit plus haut, le Canadien va battre les Caps en 6.

Cela dit, s’il est vrai que Markov, l’un des plus grands défenseurs de l’histoire du club (au sens figuré évidemment, puisque c’est le USS Hal Gill qui reste le plus grand défenseur du club au sens propre), n’a jamais joué son meilleur hockey au printemps, je sens que ça va changer car c’est une série conçue spécialement pour lui. J’ajouterais même qu’il fut placé sur cette terre spécifiquement pour jouer cette série.

De un, Ovechkin est son grand grand chum, et je crois qu’ils aiment bien jouer à qui pisse le plus loin sur la glace (bien que je ne crois pas que personne ne pisse aussi loin que Ovechkin, à part peut-être le USS Hal Gill qui doit avoir toute une lance à incendie). Même que cette saison, le 79 a plutôt bien contenu le numéro 8 (notamment parce que 7 et 9 font 16, qui est le double de 8, vous suivez?). Ensuite, Markov est enfin arrivé à maturité et il est plus que dû pour nous offrir du hockey de grande classe en série. Ça risque d’être un beau spectacle de les voir aller ces deux-là.

2- Ils sont dus

Parlant d’être dû, j’en connais quelques-uns chez le Canadien qui sont tout aussi dus pour se mettre en marche bientôt. Oui, vous les Cammalleri, frère André et autre Poulie! Bon, je comprends que les trois sont des buteurs d’abord et avant tout, et souvent, les buteurs fonctionnent par séquences. Mais avec des disettes de 0 en 12, 3 en 19 et de 1 en 14 respectivement, je crois qu’on peut dire qu’ils sont mûrs.

Hey, tant mieux s’ils se mettent tous en marche pendant la série contre Washington, parce qu’on risque d’avoir besoin d’une chiée de buts si on veut se rendre ne serait-ce qu’au 6e match. Dans tous les cas, ce qu’il y a de semi-réconfortant, c’est que Cammalleri et Pouliot ont tous deux joué un très bon match contre Toronto. Ils auraient très facilement pu inscrire minimum 2 buts chacun. C’est déjà ça, hein…

3- Price

Tant qu’à enchainer, continuons notre série d’enchainements. La dernière fois qu’on s’est laissé, on parlait justement qu’une chiée de buts serait nécessaire. Effectivement les amis, je suis d’avis que nos gardiens, si fiables en saison (oui même Price), ne sont pas tout à fait playoff-proof. Même que j’ai bel et bien l’impression que Halak, avec tout le respect que je lui dois, est en train de nous refaire son parcourt olympique, c’est à dire miraculeux alors tout le monde le néglige, mais une fois que c’est le temps de gagner LE gros match : caca dans ses shorts!

J’espère que le match contre Toronto n’était pas un présage des choses à venir, surtout que le gardien Slovaque a depuis admis avoir été extrêmement nerveux lors du dernier match de la saison. Une chose est sûre par contre, s’il se fait défoncer 7-2 lors du premier match, Price prendra le relais assez vite.

Bien tiens, parlons de Price un peu (puisque ça semble mon seul sujet de discussion ces temps-ci ajouteraient certains). Compte tenu de sa saison de misère, et vu que les Dieux du sport font parfois preuve d’un sens de l’humour plutôt tordu, je verrais assez bien, par un effet sadique du hasard, Price venir sauver la saison du Canadien suite à une déconfiture de Halak. Me semble que ça s’inscrirait assez bien dans la continuité de la présente saison du Canadien, non?

4- Nobody believe in us

Au sud de la frontière, le Nobody believe in us est un devenu au fil des années un véritable mantra pour les équipes négligées. Les exemples pullulent, surtout au Football, et ses effets sont toujours terriblement dévastateurs pour l’adversaire. On a qu’à penser aux Pats en 2001, aux Giants en 2007, ou aux Cards en 2008. Comment ça marche? Simple. Il vous faut d’abord une équipe extrêmement négligée et un de ses membres qui déclare au micro : «Nobody believe in us». Je vous jure, ça marche à tout coup.

Alors, vu que le Canadien correspond assez bien au rôle de l’équipe négligée, qui peut-on envoyer devant les caméras de télé pour dire la phrase magique? Moi, j’opterais bien pour Cammalleri ou Gionta, surtout Gionta. Par contre, j’avoue que si c’était Andrei Kostitsyn, je me pisserais dessus. Littéralement! (D’ailleurs, quelqu’un peut dire au frère André de se raser la tête ou de ne plus jamais enlever son casque? C’est rendu brutal son affaire. Merci.)

5- Théo

J’ai gardé le meilleur pour la fin.

À une certaine époque, mon fun c’était de trainer au Casino de Montréal. Et comme n’importe qui habillé en culotte de jogging ayant déjà passé au moins 2 heures dans l’entourage d’une table de roulette, j’ai observé que lorsque ça fait 12 fois de suite que la bille tombe sur le rouge, à un moment donné, elle finit toujours par tomber sur le noir (je sais, je suis un fin observateur). Dans le cas de Théo, ça fait 17 fois de suite qu’elle tombe sur rouge (incluant 3 fois sur le double zéro, puisque sa fiche est de 17-0-3 depuis le 12 janvier). Je crois que ce serait un bon moment pour parier sur le noir. Oh, le noir ne va peut-être pas sortir à la prochaine partie, mais tôt ou tard, il va finir par sortir, et souvent, c’est affaires-là ça vient par séquences. Messieurs, faites vos jeux…

Mais, et je dis bien mais, il y a peut-être une autre manière de venir à bout de Josée (le «ée» c’est voulu bon; c’est la guerre psychologique qui commence). Imaginons un instant que Maxime Lapierre, agitateur francophone à ses heures, passe derrière le net de Josée et lui lance en bon Québécois : «Heiiiille Théo, sais-tu c’est quoi qui est pire qu’un bébé mort dans une poubelle?» Puis, il repasse une deuxième fois, un peu à la manière de Roger Dunlop dans Slap Shot : «…Un bébé mort dans 10 poubelles!»

Selon vous, c’est quoi les chances que Josée quitte son net pour aller péter la yeule à Lapierre? Moi je dis 100 sur 100. Après, Darche n’aurait plus qu’à marquer dans un filet désert. Ensuite, tu n’as qu’à répéter le manège jusqu’à ce que la série soit gagnée ou que Josée se retrouve couché en boule dans son net. Et… Je crois que je suis allé trop loin là. Maintenant que je me relis, je me dis deux choses : un, je devrais avoir honte, même les playoffs ne valent pas la peine de faire ça à quelqu’un. Non, oublions tout de suite l’idée. Deux, je suis bon pour un aller direct pour l’enfer. Sans compter que juste pour me punir d’y avoir pensé, Théo risque de blanchir le CH lors de la première game. Fuck me!

Maxime Paiement

Critique sportif

5 choses que j’aimerais voir avant le début des séries

Eh bien ça y est messieurs (et mesdames bien sûr, je n’allais pas vous oublier), nous y sommes enfin, le printemps pointe le bout de son nez et apparemment le Canadien de Montréal poursuivra sa saison de hockey. Ah, j’imagine que pour plusieurs ça peut sembler une évidence, mais je vous assure du contraire. En début de saison, le Canadien était loin d’être prédestiné à jouer au-delà du 82e match. Pensons simplement à tout ce que le club a pu traverser comme obstacles :

– Bob qui participe à Extreme Team Make-Over cet été

– Un nouveau coach (ainsi que les oreilles qui viennent avec) qui débarque avec un nouveau système (qui consiste à tenter le plus souvent possible la bombe au centre et les dégagements erratiques et prévisibles par la bande).

– Markov, le meilleur joueur de l’équipe (et futur capitaine), qui se blesse sévèrement dès le tout premier match de la saison.

– Les très, TRÈS nombreuses blessures à des joueurs clés (ce qui inclut tout le monde excepté Halak, Pleky et Josh «Svoboda» Gorges).

– Un gardien numéro un maudit des Dieux.

– Le USS Hal Gill (le plus grand de tous les obstacles, par une bonne tête même).

Or malgré toutes ces embûches, le Canadien devrait finalement participer aux séries, à moins bien sûr d’une catastrophe historique (n’empêche, si ça produisait, regardez les bulletins de nouvelles, vous risquez d’y voir un homme de 32 ans saoul à mort, nu excepté pour la tête de Youpi!, lancer des briques du centenaire dans les vitres du Centre Bell tout en insultant le caméraman de l’hélicoptère de TVA qui va incidemment voler au-dessus de la scène). C’était inespéré. Même qu’à un certain moment, si vous vous souvenez bien, j’implorais le CH de finir dernier plutôt que de rater les séries par un ou deux points. Alors tant mieux. Après tout, n’importe quel fan qui se respecte préférerait toujours voir son équipe jouer encore au mois de mai plutôt que de voir son DG sur le podium au moment de l’annonce du tout premier choix au repêchage au mois de juin (quoique).

Malheureusement, tout n’est pas rose au pays de la Sainte-Flanelle. On ne peut pas dire que l’équipe remporte tous ses matchs de façon convaincante et que tous ses joueurs jouent au même niveau, ce qui soulève quelques points d’interrogation en vue des séries. Pour ma part, il y a cinq choses que j’aimerais voir avant le début de la première ronde (en réalité, il y en a probablement cent cinquante-six, mais comme il ne reste que deux matchs, faut se limiter). Alors sans plus attendre, les voici :

1- Une victoire convaincante

Ce n’est pas trop demandé, je crois. On s’entend que le CH dispute ses deux derniers matchs contre des équipes qui n’ont plus rien à perdre, c’est vrai, mais qui n’ont rien prouvé non plus. Si la Caroline n’est pas (et ne sera jamais) une proie facile (dieu que je m’ennuie des Whalers), il n’en demeure pas moins que le Canadien est une formation supérieure. Ensuite, ce sera les Leafs. Putain…

Si vous saviez à quel point j’aimerais que les partisans de Toronto terminent leur saison sur un 7-1 ou un 8-2 aux dépens du Canadien. Je veux dire, je ne sais même pas si je peux l’exprimer en mot. (En fait, ne bougez pas, je vais m’essayer : jkryu&#fry rwi%ox,dfgj udyhlhj! Aowk!@erj. Non, voyez, je n’en suis pas capable.) Surtout que nos amis de Toronto viennent tout juste de réaliser qu’ils sont assurés de finir avant-derniers. Ce qui veut dire qu’il y a 81,2 % de chance que l’un des jeunes surdoués Tyler Seguin ou Taylor Hall prendront la direction de Boston. P… Pou… Pouah HaHaHaHa!! Aaaaaah HaHaHaHa!! Raaaaah HaHaHaHa!! HéHéHé! HoHoHo! Houuuu… Heuhem. Bon, un peu de sérieux.

Au moment où l’on se parle (en fait, il n’y a que moi qui m’exprime, vous vous lisez), le CH présente un différentiel de -2. Ils ont accordé 214 buts et en ont marqué que 212. Étant donné qu’ils ont plus de victoires que de défaites, on peut en conclure que les Canadiens se sont plus souvent fait déclasser qu’ils on déclasser leurs adversaires. Même s’il ne reste que deux matchs, j’aimerais les voir battre une équipe à plate couture. Me semble qu’ils sont dus. Tout comme les clients de la Cage aux Sports d’ailleurs.

2- Un but de Mike Cammalleri et de Benoit Pouliot

Ce n’est pas un secret pour personne, ces deux joueurs en arrachent par les temps qui courent. Et une équipe ne peut espérer l’emporter en série si deux de ces six meilleurs attaquants sont constamment invisibles sur la glace. Surtout que le Canadien ne compte sur aucune super vedette à l’attaque. Donc tout le monde doit contribuer.

Je suis moins inquiet pour Cammalleri puisque c’est un sniper et les snipers ont tendances à fonctionner par séquences. Présentement, Mike est à son sixième match depuis son retour au jeu et n’a pas encore fait vibrer les cordages. Quand on sait qu’il en est à sa troisième séquence de six matchs sans but de la saison, on se dit que c’est de bon augure pour les séries. Évidemment, je serais plus rassuré s’il provoquait plus de choses offensivement, mais en attendant, André K abat du très bon boulot (un autre qui fonctionne par séquences).

Le cas de Pouliot est beaucoup plus problématique. Il est débarqué à Montréal avec plein de bonnes intentions, mais aussi avec de mauvaises habitudes. Elles sont en train de refaire dangereusement surface. À commencer par la paresse et les coins ronds. Et chaque nouveau but de Latendresse n’aide pas nécessairement à mon humeur.

Vous le savez, j’ai un véritable man-crush pour Poulie depuis son arrivée. Je crois qu’il a tout pour devenir le meilleur franc-tireur du club depuis Féphane Richer, mais ce mirage est lentement en train de s’évanouir. Quand il fonce au filet, patine à fond de train et écrase les défenseurs dans la bande, il atteint un niveau de jeu que j’ai peu souvent vu depuis que je suis le Canadien. Mais ce joueur qui m’a déculotté à plus d’une reprise (notez toutes les références homoérotiques dans ce paragraphe) lors de ses premiers 15 matchs est M.I.A depuis son retour au jeu. Et dans son cas, je ne crois pas à l’excuse d’une blessure qui n’en finit plus de guérir. Il traine trop une réputation de paresseux pour que je me contente d’excuses. Il va devoir hausser son jeu d’un gros cran, surtout que Gomez est beaucoup moins utile s’il ne peut compter sur deux ailiers dynamiques. Gionta ne pourra tout faire seul, spécialement en série où les joueurs à petite taille sont généralement plus vulnérables. Fait que grouille ton cul mon Poulie. Et ne pense pas trop, contente-toi de simplement donner tout ce que t’as. On t’aime!! (Merde, faut que je me modère quand même, je ne voudrais surtout pas que ma blonde pense que je suis gai.)

3- Des sorties de zones décentes

Le talon d’Achille du CH. Le Canadien est une équipe rapide pratiquant supposément un style défensif; eh bien, avez-vous jouer Buffalo, Nashville et Phoenix? La rondelle sort de leur zone aussi rapidement qu’elle y est entrée. Je veux bien qu’on ne soit pas une menace offensive constante, mais il y a des limites à ce qu’une équipe peut accomplir avec de longues passes au centre, des passes dans les patins et des cr(censuré) de câ(censuré) de tab(censuré) de dégagements par la bande. C’est tout ce que j’ai à dire là-dessus. Do, or do not, but there is no try. (Vous avez vu comment j’ai plogué Yoda!? C’est un métier, vous savez.)

4- Une victoire de Price

Faut conjurer le sort, pratiquer un exorcise ou apaiser la colère de Dieu, mais il faut qu’il se produise quelque chose. Le Canadien ne peut pas entrer en série avec un joueur qui s’est mis Dieu à dos, quand bien même il regarderait tous les matchs du bout du banc. Sinon, j’ai bien peur que l’on assiste à des choses étranges durant la première ronde, comme Bergeron qui trébuche en tentant un pivot, Gorges qui tombe sur son gardien ou O’Byrne qui marque ou passe près de marquer dans son propre but. On ne voudrait surtout pas que ces choses inexpliquées et rarissimes se produisent en série. Après tout, peut-être que ça se transmet par contact physique ou par la voie des airs ce truc. S’il fallait que Halak l’attrape lui aussi la colère de Dieu, ça serait l’enfer.

De plus, son calvaire a assez duré, non? Il me semble que le kid mérite une victoire.

5- Finir la saison au sixième rang

Les équipes qui termineront septième et huitième rencontreront respectivement Washington et New Jersey. Je ne crois pas que j’ai besoin de vous faire un dessin pour celle-là, n’est-ce pas? Laissons Philadelphie et Boston s’arranger avec les Capitals et les Devils, contentons-nous des Sabres, ce sera bien assez suffisant comme ça.

Je suis d’avis que les Sabres sont probablement la seule équipe avec qui le Canadien a des chances de rivaliser. En fait, entre les deux, c’est pratiquement pile ou face. Et je préférerai toujours une chance sur deux que pas de chance du tout; traitez-moi d’illuminé si vous voulez, mais je suis comme ça. Je dis ça et regardez bien le Canadien perdre contre la Caroline et amasser qu’un point contre les Leafs pour ensuite devoir affronter un Ovechkin en mission en première ronde, ou pire Martin Brodeur. Damnation!

(D’ailleurs, histoire de ne pas jinxer mon équipe : Non, en réalité, j’ai extrêmement peur des Sabres. Terrifié. Complètement. C’est une très bonne équipe remplie de travaillants et menée par un gardien touché par la grâce. Il n’y a aucune, mais AUCUNE chance – compris dieux du sport? – que le CH l’emporte dans une série quatre de sept. Les joueurs devraient même déclarer forfait dès maintenant et s’inscrire pour un départ pour quatre vers 8 heures au lendemain du dernier match.)

Maxime Paiement

Critique sportif

Quelques pensées à chaud…

– Faque, comment c’qui va ton club?

Ah, parle-moi en même pas. Non mais franchement, quelle game de m(censuré)! Voilà certainement 2 heures de ma vie que je ne retrouverai jamais. C’est même une insulte à mon temps trop précieux. Dire que j’aurais pu faire mes impôts, la vaisselle ou quelque chose de réellement productif comme classer mes CD par ordre alphabétique. C’est rare que je me livre à ce genre d’exercice, mais ce soir, j’ai décidé de vous offrir quelques réflexions à chaud sur la game. Je vous préviens, je n’ai aucune idée de ce que ça peut donner.

(En espérant que je ne vais pas le regretter…)

– Je n’ai aperçu la première période que du coin de l’œil sur la télé de la Belle-Pro de mon quartier, donc je ne peux pas vraiment dire que j’ai VU la première. Mais l’impression que j’avais du match, c’est qu’il était tout à fait à notre portée. Une fois installé dans mon divan, en ouvrant la télé, j’ai toute suite dit à ma blonde «tu vas voir, si le passé est garant de l’avenir, on va se faire compter un but dans les 2 minutes, et probablement un but de marde en plus». It’s a bingo! Comme de fait, Hamrlik ouvre la marque tout de suite après. Et j’ai immédiatement pensé à mon texte d’hier. Pauvre Price. Non mais sérieux, je veux bien croire que dans la vie, on fait sa chance mais là…

Je suis même convaincu, et je l’ai même texté à un chum, que Price est non seulement un sérieux candidat pour le trophée Clint Malarchuk du gardien le moins chanceux de la ligue en 2009-2010, mais en plus, sa performance commence à atteindre des sommets historiques. Je ne sais même plus si je dois en rire ou en pleurer. Pour l’instant le kid semble garder la tête froide avec tout ça. Après tout, peut-être que Dieu n’est pas trop rancunier, il va sûrement finir par se défâcher.

– Si on retournait à une ligue à six équipes et que deux d’entre elles étaient les Hurricanes et les Devils, les Canadiens finiraient bon dernier année après année, peu importe le fait que l’on pile les premiers choix ou non. Chaque match contre l’une de ses deux formations me rappelle une célèbre réplique de Pedro Martinez après l’une des ses nombreuses défaites contre les Yankees : «They beat me. They’re that good right now. They’re that hot. I just tip my hat and call the Yankees my daddy.» WHO’S YOUR DADDY? WHO’S YOUR DADDY? WHO’S YOUR DADDY? WHO’S YOUR DADDY?

– Hamrlik, Bergeron et le USS Hal Gill doivent partir, et les trois pour des raisons bien différentes. D’abord le Hammer (je devrais le Hummer). Oublions son but un instant car je ne veux pas qu’il nous dévie mon propos. Ce soir, le vieux défenseur a disputé l’un des pire match de sa longue carrière. C’était pathétique et inexcusable, surtout en raison du salaire qu’il commande (5,5 M$). Cela dit, l’année prochaine, il en sera à sa dernière année de contrat et c’est exactement le genre de défenseur qui pourrait aider un prétendant à la Coupe. Il a encore une bonne valeur marchande et le CH, étant une équipe supposément jeune et bâtie pour la vitesse, peut se permettre de se passer de ses services. Surtout que son poste pourrait être comblé adéquatement par Spacek. Rappelons ici que Spacek, qui n’a pas été si vilain cette saison (21 pts, plus 12), n’évolue pas de son côté naturel en raison de la présence du Hummer (26 pts, -2). On peut donc penser qu’en reprenant sa place, il hausserait légèrement son jeu, en plus de coûter 1,7 M$ de moins que le numéro 44. À considérer, non? Et au pire, s’il n’est pas échangé cet été pour libérer du cap space (pour Pleky notamment), il pourrait constituer une très bonne monnaie d’échange lors de la deuxième moitié de saison.

Bergeron, malgré son but de ce soir, doit partir, tout simplement. Il a rendu de fiers services en début de saison lorsqu’on est allé le chercher, mais avec la venue imminente de Subban, on n’en a plus vraiment besoin. Pire, je dirais que son retour au jeu a dangereusement affaibli le 4e trio, en plus de ne pas avoir réellement amélioré le PP. Alors beuhbye! Et tant pis s’il est Québécois, le Maire de Tremblayville n’aura qu’à aller se faire cuire un œuf de ptérodactyle.

Le USS Hal Gill finalement. En fait, je ne le hais pas vraiment, même que je l’apprécie plus que je ne l’aurais imaginé, notamment grâce à son jeu sur le PK. Mais le hockey n’est pas le baseball ou le football, ce n’est pas un sport de spécialiste. Or, 73,8% de la valeur du USS Hal Gill (j’adore inventer des stats) est tributaire de son jeu en désavantage numérique, c’est beaucoup trop élevé comme ratio. S’il le CH est vraiment motivé à offrir du jeu rapide, il ne peut pas avoir LE joueur le plus lent de toute la ligue dans sa formation. Faut faire des choix dans la vie.

– Le Canadien n’est PAS une équipe de playoff. Ce n’est malheureusement pas davantage une équipe de loterie (bottom 5), mais une chose est certaine, ce club n’est pas apte à franchir ne serait-ce qu’une ronde éliminatoire. C’est dommage, mais c’est ça. Du moins pas avec le coach en poste. Bon, Martin n’a pas fait un vilain boulot compte tenu des circonstances. Le hic, c’est qu’il n’a pas adapté son coaching et sa stratégie selon les joueurs en place. Par exemple, si on avait eu Lindy Ruff, Barry Trotz ou Guy Boucher  derrière le banc (on s’en reparlera de Guy, je vous le promets), vous seriez surpris de l’allure qu’aurait pu avoir l’équipe. Le CH est une formation qui doit patiner, passer rapidement et être tout le temps en mouvement. Malheureusement, sous la direction de Jacques Martin, elle joue un jeu qui n’aurait pas détonné en 1999 (pré bogue-de-l’an-2000, vous vous en rendez compte!?). ‘Savez, petit, j’avais beau m’obstiner, les carrés Fisher Price ne rentraient jamais dans les trous en triangle (c’est faux, en fait, j’avais la majorité). Le CH n’est pas fait pour jouer défensivement. Pourquoi s’obstiner?

– Dave Stubbs vient d’écrire sur Twitter que les fans du Centre Bell ont hué Price à la fin de la game. Not to fucking bright folks, not to fucking bright! Sérieux, ne recommencez pas vos conneries les amis (booooo Brisebois), parce que je vais finir par penser que le vrai problème des Canadiens de Montréal, c’est peut-être Montréal.

Carey Price n’a pas grand-chose à se reprocher depuis le retour de la pause olympique, même qu’il a été aussi bon qu’il a pu être malchanceux (et comme on le sait, il domine la ligue pour la MBDMA – la moyenne de  buts de marde accordés). Aussi, il faut savoir lire entre les lignes, le kid est à ça (là je désigne la taille de mon pénis avec mes doigts) d’exiger une transaction. Et s’il se ramasse avec une équipe décente (à l’exception de Philly bien sûr; les partisans vont le bouffer tout cru là-bas), Ribeiro, Latendresse, ça ne sera rien à côté. On parle d’une vengeance à la John Leclair ici. Alors on respire par le nez, ok? Bon. Mais je vous aurai à l’œil.

Maxime Paiement

Critique sportif

Jésus Price

Je ne sais pas pour vous, mais curieusement, Carey Price m’est de plus en plus sympathique ces derniers temps. Sympathique dans le sens qu’il provoque chez moi une sympathie que normalement je ne réserve qu’aux enfants qui mangent des mouches à la télé et aux petits chatons écrapoutis. On pourrait presque appeler ça de la pitié.

Honnêtement, suite à la déconfiture du club contre Buffalo l’autre soir, défaite pour laquelle Carey n’avait rien, mais absolument rien à se reprocher (pour une fois vous me direz), j’étais étonnamment abattu pour lui. Non vraiment, j’aimerais sincèrement que le kid s’en sorte, pour le club bien sûr, mais d’abord pour lui. Surtout qu’il commence de plus en plus à ressembler à une triste figure sacrifiée tragiquement sur l’autel (la croix?) du sport professionnel.

Même si l’an passé, Carey Price (également connu sous le nom de Jésus Price, dit le sauveur) a probablement tout fait pour se mettre la ville, l’organisation et les joueurs à dos (à l’exception de Higgins et Sergei bien sûr, ouink ouink), cette année, je le sens profondément sincère et déterminé. Le jeune s’est ressaisi, il travaille fort et fait du surtemps. On sent vraiment qu’il veut s’en sortir. C’est ce qui rend chaque défaite encore plus cruelle. De mon salon, je n’ai aucune misère à l’imaginer s’enfoncer toujours plus dans un terrible cercle vicieux; tu perds parce que tu n’as plus confiance et tu n’as plus confiance parce que tu perds. Son chum Gorges ou son coach ont beau l’encourager, on voit bien qu’il est de plus en plus bouleversé et défait par tout ce qui lui arrive. Son langage corporel le hurle haut et fort. Et pourtant, il continue de bûcher. Après tout, c’est la seule chose à faire.

Je ne crois pas que Price soit entièrement responsable de ce qui lui arrive cette année (une fiche de 13-19, pour un club qui joue 6 matchs au-dessus de .500). L’an passé, oui, mais pas cette saison. En plus, les stats le prouvent, le jeune n’a bénéficié d’aucun appui offensif décent et il a été plus souvent qu’autrement malchanceux. Des buts déviés (Gorges, Spacek et Gill sont respectivement 1er, 2e et 3e dans la ligue à ce chapitre selon mes statistiques – inventées bien sûr), des rebonds bizarres, des crampes de cerveaux de ses défenseurs, name it. Ça commence même à devenir un peu weird tout ça.

En fait, je vais vous faire une confidence : je crois sincèrement que Dieu est en beau joualv(censuré) contre Price. Pensez-y. Carey vient d’une famille extrêmement croyante. Comme on le sait, croire en Dieu, c’est aussi être son serviteur. Et l’an passé, à l’en croire les cancans, le petit Carey n’a pas exactement été un très bon serviteur de Dieu. Je dirais même que ce n’était pas toujours très catholique son affaire. Conclusion : le vieux barbu dans le ciel a littéralement pété un plomb contre lui. (Et le fait que les médias l’ont rebaptisé «Jésus» Price dès sa venu n’a certainement pas contribué à calmer le vieux. Après tout, on imagine facilement Jésus 1.0 se plaindre à papa pour usurpation d’identité, qui, à son tour, s’est probablement senti obligé d’intervenir – oui monsieur, c’est ma théorie et je suis prêt à la backer).

Ce qui fait qu’aujourd’hui, notre sauveur tant espéré se retrouve à être «maudit» par Dieu. Good times, comme dirait Marcel.

Or, c’est très fragile le «mental» d’un jeune gardien, parlez-en seulement à Steve Mason. Un rien peut faire boule-de-neige et dérailler une saison. Le pire, c’est que malheureusement, l’équipe ne compte sur aucun vétéran back-up qui aurait pu apporter de précieux conseils au jeune. Et il ne faut surtout pas oublier que Carey Price occupe la place la plus ingrate de tout le hockey professionnel ou amateur : gardien de but/sauveur du Canadien de Montréal. Un double emploi exigeant qui en enverrait plus d’un en burn-out. Je n’entrerai pas dans les détails, mais vous pouvez vous imaginer la pression. Pression que l’organisation n’a absolument rien faite pour atténuer sois dit en passant, bien au contraire. C’est peut-être pourquoi je crois qu’il est temps de donner une seconde chance à Carey Price. Je ne parle pas de lui confier le net à tous les matchs, je parle de lui donner simplement un break. Collectif. On le laisse travailler de son côté et l’on observe ce qui se passe.

Vous l’avez vu récemment Price? De nouvelles jambières, une nouvelle mitaine, un nouveau biscuit, un nouveau masque, le tout en blanc immaculé(!). On dirait un chevalier blanc. Lancelot. Le kid semble clairement motivé à repartir sur une page blanche. Ça ne peut pas être pire.

* * *

Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais toutes les entrevues que j’ai lues sur Price dernièrement m’ont renvoyé l’image d’un jeune homme qui commence lentement à se résigner à son sort, mais qui ne détesterait certainement pas poursuivre sa carrière ailleurs (si possible à Nashville, terre du country et de l’indifférence). Même que je ne serais pas surpris qu’il demande à être échangé à la fin de la saison. Moi, à sa place, c’est ce que je ferais. Nous (les fans) ne devons certainement pas être les seuls à avoir remarqué les performances de Latendresse depuis qu’il a été sorti de l’œil du cyclone montréalais.

En plus, aujourd’hui, à cause d’un petit comique de Philadelphie, tout le monde s’énarve à l’idée de l’échanger là-bas. Moi, je suis contre. Complètement. On ne devrait surtout pas l’échanger (à moins de recevoir une offre à se rouler par terre ou de se réveiller avec une tête de cheval dans son lit). Je crois même que Price a un potentiel égale ou supérieur à Ryan Miller, mais qu’il a seulement besoin de temps et de maturité pour se développer. Miller, par exemple, a 29 ans, Price, seulement 22. Ensuite, Miller a cheminé pendant 6 saisons, dont 4 complètes, avant de s’établir comme le meilleur gardien de la ligue. À l’âge de Carey, Miller n’avait même pas encore disputé son premier match, il n’y a donc rien qui laisse présager que Price ne peut atteindre un jour le même niveau. À part dans de rares exceptions (Roy, Brodeur, Belfour), ces choses-là prennent du temps, mais on va finir par y arriver. Si on (l’organisation, pas moi) s’en donne la chance.

L’avantage, pour l’instant, c’est qu’à Montréal on a le luxe de compter sur 2 jeunes gardiens, dont un légèrement plus vieux et en avance point de vue maturité. Pourquoi tout bousiller? (Évidemment, si c’est pour Giroux ET van Riemsdyk, on s’en reparlera, mais ça n’arrivera pas.)

En fin de compte, la meilleure chose qui pouvait arriver à la carrière de Price, à ce stade-ci, c’est d’avoir un Halak performant devant lui. Ce dernier ne l’a pas volé son job, il l’a gagné après 4 longues années de travail et de patience. Autant en profiter. Et lorsque Carey Price aura finalement traversé les flammes de l’enfer (ou encore qu’il aura été échangé à Columbus ou en Floride), il pourra enfin prendre la place qui lui revient de droit : celui de bon chrétien et de sauveur (aaaaaalléluia!).

Maxime Paiement

Critique sportif

Mes excuses à tous les fans du CH

Le Canadien s’est fait blanchir hier soir contre les Sénateurs, et à ma grande honte, je dois vous avouer que tout est entièrement de ma faute. Alors, n’allez surtout pas blâmer les joueurs ou l’entraîneur.

On dit souvent que la foule est le sixième joueur lors d’un match de hockey. Dans mon cas, simple partisan assis dans mon salon, je suis probablement le huitième, neuvième ou 21 274ième joueur; néanmoins, comme tout le monde, j’ai un rôle à jouer. Or, ce soir, j’ai littéralement coûté la victoire au Canadien. Je les ai jinxé.

Jinxer : verbe transitif, qui consiste à attirer le malheur sur son club favori en provoquant les Dieux du sport d’une quelconque manière. Par exemple : croire que la victoire est acquise d’avance, parier une très grosse somme d’argent sur une victoire de son équipe, la simple mention des mots «a walk in the park» (la pire d’entre tous), chanter Na na na alors qu’il reste 4 minutes ou plus au cadran, etc.

Les pauvres, avant même que l’hymne national ne soit chanté, ils n’avaient déjà plus aucune chance de battre les Sénateurs. Vous avez vu le match comme moi, non? Des passes dans les patins, Des rondelles sautillantes, de drôles de rebonds… Jinx, jinx et jinx! Les effets furent dévastateurs.

Vous voulez savoir quelle fut l’arme de mon crime? Une simple discussion avec mon chum James lors du dîner.

Si vous le voulez bien, laissez-moi vous décortiquer en détails la reprise vidéo de la fameuse séquence qui nous a conduit à cette défaite. Croyez-moi, ce fut une véritable comédie d’erreurs (un peu à l’image du travail de Benoît Brunetau quotidien).

Erreur #1 : Poser un pronostic sur une partie à venir

Si vous voulez parler d’un match à venir entre amis, vous ne devez jamais établir un quelconque pronostic sur le match. On vous le fera toujours payer. Or, naïvement, nous crûmes que le CH était sur une bonne lancée et les Sénateurs sur un mauvaise. Nous avions donc envisagé qu’une victoire était tout à fait possible (le pronostic en question). Te te te. Nous aurions nous rappeler que le sport c’est comme la roulette. Après une série de 6 ou 7 sur le noir, pariez toujours sur le rouge.

Erreur #2 : Se moquer de la décision d’un coach adverse

Normalement, un coach adverse qui dispose d’au moins un gardien québécois doit TOUJOURS faire jouer ce dernier lorsqu’il affronte le Canadien, SURTOUT SI c’est à Montréal, ET MÊME SI c’est son troisième gardien. Les statistiques le prouvent, l’adversaire est quelque chose comme 437 victoires (dont 255 jeux blancs) contre seulement 8 défaites dans ces conditions. Nous nous moquâmes de Clouston à la simple pensée qu’il puisse utiliser Billy Elliott (désolé, mais je refuse de l’appeler autrement).

Erreur #3 : Croire que le gardien de son équipe favorite aura le dessus sur le gardien adverse, et pire encore, laisser une preuve écrite derrière soi

Je vais tout simplement me contenter de vous retranscrire ici l’échange de courriels entre mon chum James et moi qui suivit notre discussion du midi.

Dans un premier temps…

De: Maxime Paiement
A: James Levesque
Date: 03/22/2010 04:27 PM
Objet: Brian Elliott ce soir!

Nice!
(En espérant qu’il ne se tape pas un jeu blanc à nos dépens).

(Notez déjà ici mes remords, d’où ma tentative moribonde et futile de créer un inverse-jinx.)

Suite à quoi…

De: James Levesque
A: Maxime Paiement
Date: 03/22/2010 04:34 PM
Objet: Re: Brian Elliott ce soir!

Double nice!
Halak va le manger tout rond!

(Danger! Danger! Danger!)

De: Maxime Paiement
A: James Levesque
Date: 03/22/2010 04:36 PM
Objet: Re: Brian Elliott ce soir!

Ne le jinx surtout pas!

Hélas, il était déjà trop tard pour le Canadien, son destin venait d’être scellé noir sur blanc par un partisan innocent (en l’occurrence moi). Rendu là, il ne me restait plus qu’à chanter Na na na avec 10 minutes à faire au match, après avoir préalablement parié 44 000$ sur la victoire du CH tout en énonçant à mon bookie : Pfff, rien là, a walk in the park!

Bien sûr, cette analyse du match n’apparaîtra pas dans l’article du toujours excellent Pierre Ladouceur demain dans La Presse, mais ne soyez pas naïfs, c’est bel et bien moi qui a causé la défaite de notre club adoré. Moi seul et non pas un manque flagrant d’effort et de synchronisme de la part de nos Glorieux.

Pour cela mes chers amis, je m’en excuse bien humblement.

Maxime Paiement

Critique sportif

Notre général est enfin un capitaine

 

– Pis, comment ça va à Tankville?

 

Ta gueule.

 

Sans blague, notre club va plutôt bien ces temps-ci. D’ailleurs, mardi soir, ils ont probablement passé le K.O. aux Rangers en les défaisant 3 à 1. On peut même commencer à penser sérieusement aux séries. Yes sir madame, je suis confiant à ce point. Tout un changement depuis mon déménagement à Tankville, n’est-ce pas?

 

Et le meilleur est probablement à venir. Le retour de Cammy redonnera un ailier de premier plan à Plecky et réveillera peut-être, je dis bien peut-être, le frère André (le joueur de hockey, pas le prêtre. Le prêtre, ça serait plutôt horrifiant de le voir aller sur la glace; imaginez un petit squelette tout décomposé patiner sur l’aile gauche. Pouach pouach!) Cela donnerait enfin deux trios offensifs dangereux à Jacques Martin. De plus, avec les deux dernières lignes qui roulent à fond de train par les temps qui courent, le coach n’aura jamais disposé d’autant de munitions depuis le début de l’année. Et maintenant que Halak est finalement le gardien numéro un (aaaaaaaaalléluia!), je ne serais pas surpris de voir le Canadien connaître un parcours printanier semblable à celui des Hurricanes l’an passé. (Non non, je ne me suis pas saoulé à la crème de menthe, je crois sincèrement que c’est possible.)

 

Mais pour que le Canadien crée une quelconque surprise en série, son meilleur joueur va devoir continuer sur sa belle lancée des derniers matchs, voir même monter en intensité lorsque le moment sera venu. Vous savez bien sûr de qui je parle, notre général à la ligne bleue : Andreï Markov.

 

En toute honnêteté, lorsque le Canada a détruit la Russie aux Olympiques, en voyant le jeu sans conviction de Markov (voir est un grand mot puisque je ne souviens pas d’avoir remarqué Marky lors du match), j’ai pensé que le CH serait dans le trouble. Je voyais ça d’ici, Halak qui fait 45 arrêts match après match et le Canadien qui remporte une partie sur deux. Or, l’équipe a très bien répondu à leur retour au jeu. Puis, arriva ce que plusieurs considèrent comme étant le tournant de la saison : Montréal vs Anaheim. Vous connaissez l’histoire aussi bien que moi, le Canadien tire de l’arrière 3-0, remonte à 3-2. Markov se fait cingler à une minute de la fin par Perry, Ryan frappe le poteau alors que Halak est assis au banc, puis Markov (of all people) égalise le score à quelques poussières de la fin. Le moment qui m’a le plus marqué dans tout ça? Markov qui fait un «In your face sucker» à Perry après son but égalisateur. Hey, on parle quand même de l’un des joueurs les moins expressifs à avoir passé par Montréal. Suite à son but, c’était soudainement un différent Markov, un Markov en mode «grimpez tous sur mon dos, on va faire le cheval». Et c’est exactement ce type de leader qu’une équipe a besoin lorsque l’enjeu monte. Le genre qui VEUT faire la différence dans un match.

 

Aujourd’hui, le Canadien se réveille avec une séquence de six victoires consécutives. Et pour la première fois de la saison, ce n’est pas le gardien qui vole les matchs, mais l’équipe au grand complet qui les remporte. Néanmoins, Markov a clairement été le joueur le plus dominant lors de cette série de matchs, s’étant forgé lui-même une séquence de sept parties avec au moins un point (2 buts, 8 passes). Pourtant, le plus gros changement n’apparaît pas sur la feuille de pointage, non, le plus gros changement c’est que Markov embrasse enfin son rôle de grand leader de l’équipe. Mieux encore, il semble que Markov soit définitivement sorti de sa coquille, accordant même une longue entrevue à la presse montréalaise la semaine passée. Paraîterait même que Markov peut être un joyeux drille quand ça lui tente. Mes amis, encore plus que le réveil de Musashi Kostitsyn ou le retour de Cammalleri, un Markov jovial est probablement la meilleure chose qui pouvait arriver à notre club adoré.

 

* * *

 

C’est bien documenté, Markov est sans l’ombre d’un doute le joueur le plus important de l’équipe depuis 2-3 ans. Il est l’un des cinq meilleurs défenseurs offensifs de la ligue, l’un des meilleurs passeurs de la ligue toutes positions confondues, et c’est le véritable général à la ligne bleue du CH. La fiche de l’équipe le prouve, lorsqu’il n’est pas en uniforme, le Canadien remporte très peu de ses matchs (5 victoires et 348 défaites, ou quelque chose du genre). Eh bien, je ne sais pas c’est quoi la définition d’un joueur de concession, mais ça doit ressembler un peu à ça.

 

Note : Je n’ai pas fait de recherches approfondies, mais je commence à croire que Markov aura un jour sa place parmi les 5 meilleurs défenseurs de l’histoire du club. En ce moment, on a qui? Butch Bouchard, Doug Harvey, Serge Savard, Larry Robinson et Chris Chelios? À mon avis, Marky n’est plus très loin de déloger le dieu grec (étant donné que Chelios a connu ses meilleures années à Chicago), il ne lui manque qu’une bague et disons un Conn Smythe ou un Norris. Justement, parlant des séries…

 

Par contre, par le passé, le ténébreux Russe n’a jamais été à son sommet en séries, comme si son jeu tout en finesse ne correspondait pas au rythme rude et effréné des playoffs. Pourtant, des artistes comme Niedermayer ou Lidström ont toujours réussi à élever leur jeu d’un cran en fin de saison. En ce qui concerne Andreï, mon petit doigt me dit que c’était avant tout une question de feu sacré. Je crois que tout ça est en train de changer.

 

Vous vous rappelez comment les médias (et de trop nombreux fans) ont fait tout un plat avec l’absence d’un capitaine en début de saison? On disait que ça n’avait aucun sens que les Glorieux entreprennent leur deuxième centenaire sans «valeureux» capitaine. Tout le monde en profitait pour laner un paquet de noms en l’air : Markov (oui, mais trop renfermé), Gionta (trop nouveau), Cammalleri (pas assez joueur d’équipe), Lapierre (trop… euh… pas assez… bon?). Mais maintenant que 5 mois ont passé, malgré le courage et la belle tenue de Brian Gionta, le choix du prochain capitaine commence à s’imposer, vous ne trouvez pas?

 

Si j’étais membre de la direction du Canadien (après tout, je remplis la principale condition d’embauche, je parle couramment le français), pour moi, il serait hors de question de nommer Markov capitaine cette saison. Non, j’aime assez le fait que le CH, grand gardien de la tradition devant l’éternel, écoule toute sa saison sans capitaine. De plus, ça emmerderait ceux qui pensent qu’une équipe sans capitaine, ce n’est pas une vraie équipe (c’est drôle, moi je trouve que notre équipe a davantage l’air d’une équipe que l’an passé; et il me semble qu’on avait un sacro-saint capitaine l’année dernière, non?). Par contre, je préparerais une petite surprise aux médias et aux fans pour les séries. Ce qui me ferait vraiment tripper, ça serait de voir Andreï Markov vêtu du «C» lors du premier match des séries. J’imagine déjà la scène, on annonce les joueurs du Canadien, Plekanec émerge le premier du sombre passage qui mène à la patinoire, suivi des autres joueurs du CH, et enfin, le capitaine Markov saute le dernier sur la glace. Phoque que ça serait cool!

 

Je crois que le moment est enfin venu, les amis. Notre général est prêt à assumer le rôle qui lui revient de droit. Capitaine Markov, à vous de sonner la charge.

 

 

Maxime Paiement

Critique sportif

 

 

Quelques pensées en vrac sur les Olympiques, suite et fin

 

J’ai décidé de rentrer quelques jours plus tôt de mon voyage à San Jose, en partie parce que je ne voulais pour rien au monde manquer les deux temps forts des Jeux (Rochette et la finale Canada-États-Unis), mais surtout parce que finalement, être affecté à la couverture des Sharks, ce n’est pas si amusant lorsque la LNH est en pause olympique. Cela dit, ce n’est pas parce que les Jeux de Vancouver sont terminés que je vais me priver de vous partager mes dernières pensées sur les Olympiques. Ça va comme suit…

 

 

– Il s’en est dit des niaiseries depuis le début du tournoi olympique, mais la médaille d’or revient sans conteste à William Houston après la défaite du Canada contre les Américains : «With Brodeur, it’s always going to be a risk/reward situation. He’ll give you great saves and bad goals. In a high powered tournament like this, you play the odds and go with the guy who will give you least amount of grief, who will play the steadiest.» Wow! Ça paraît simple comme ça, mais faut le faire, n’est-ce pas? Au fait, il parle de Carey Price ou de Brodeur?

 

Donc si je comprends bien mon Willy, Martin Brodeur, seulement le meneur de tous les temps pour les blanchissages (et sa marque n’est pas près d’être battue), a la mauvaise habitude de toujours laisser passer un mauvais but. Hum, c’est drôle, mais il me semble que «toujours laisser passer un mauvais but » et «meneur de tous les temps pour les blanchissages» sont deux affirmations contradictoires, non?

 

Mais ce n’est pas tout, non, Willy suggérait en plus à l’état-major de Team Canada d’y aller avec le gardien qui offre le plus de constance. Bon, OK, quand, on veut décrire Brodeur, n’est-ce pas la première chose que l’on mentionne sur lui, sa constance? C’est ça, non? Roy était le meilleur sous pression et Brodeur le plus constant, je me trompe?

 

C’est curieux comment le sentiment patriotique transforme de nombreux journalistes en de simples partisans. Un peu plus et il proposait une couple de trades à Yserman et terminait son texte par «voici mes nouveaux trios, dites-moi ce que vous en pensez.» Et il n’était pas le seul, loin de là. Ce fut un véritable festival de la ligne ouverte jusqu’à ce que le Canada bulldoze les Russes en quart de finale. Après, les «experts» ont recommencé à faire un peu de sens. Dieu merci, Crosby leur a probablement évité à tous un harakiri professionnel.

 

 

– Mémo à tous les journalistes, humoristes et blogueurs de la planète hockey québécoise, dès que le premier d’entre vous fait la (bonne) blague que «le coach de la Slovaquie devrait peut-être revenir avec Price» après leur première défaite, la blague est brulée, OK? C’était bien drôle, mais la blague est faite. Inutile de tous se l’approprier et pire, de la refaire après la seconde défaite de la Slovaquie. Come on, vous êtes tous sur Twitter, c’est impossible de ne pas être au courant qu’elle avait déjà été faite 376 fois. Merci.

 

Tant qu’à y être, parlons de Halak. Bon, tout le monde aura compris que c’est lui le meilleur des deux gardiens montréalais, n’est-ce pas? Excellent, maintenant espérons que Gauthier et Martin ont écouté les Jeux aussi. Par contre, deux choses. Un, je ne fus pas si surpris de la déconfiture de Halak et de ses amis en fin de match, l’autre soir. Disons qu’à Montréal, on a eu une légère impression de déjà vu. Comme un flashback de LSD. Deux, tous ceux qui pensent que Halak vaut la lune sur le marché, laissez-moi vous parler de Antero Niittymäki. Le gardien finlandais avait connu des Jeux incroyables en 2006. Sorti de nulle part pour prendre la relève à Kiprusoff et Lethonen, Niittymäki avait conduit son pays à la médaille d’argent. Au passage, il avait récolté 3 blanchissages et la mention de joueur le plus utile du tournoi. À côté de ça, les performances de Halak valent autant que celle de Patrice Bergeron. Et la valeur de Niittymäki après les jeux de Turin? Fuck all! Cool? Cool.

 

 

– Justement, je ne sais pas comment vous l’avez trouvé vous Bergeron, mais les cheerleaders de RDS semblaient souvent en admiration devant ses très courtes (le mot est faible) présences. Bah, on n’a peut-être pas regardé les mêmes matchs. Pour ma part, je l’ai trouvé aussi utile qu’un coureur suppléant au baseball (et je ne parle pas de Dave Roberts en 2004). Tin mon Patrice, va courir à la place de Thornton et revient au banc dès que t’es retiré. Et ne traîne surtout pas en chemin!! Si le petit Patrice c’était appelé Pat McDonald, nos bozos de RDS n’auraient eu de cesse de demander pourquoi on l’a sélectionné plutôt qu’un vrai comme St-Louis ou Lecavalier. Anyway, j’ai cru qu’il était de mon devoir de vous en parler.

 

 

– C’est toujours étonnant comment ça va vite dans le sport. Après sa tonitruante mise en échec aux dépens de Jagr, tout le monde et sa sœur était prêts à sacrer Ovechkin meilleur joueur au monde/de tous les temps (j’ai mon opinion là-dessus, on y reviendra sous peu). Deux jours plus tard, on le traitait de chokeux, doublé de brute épaisse (celle-là était peut-être méritée). Pendant ce temps, Crosby en a profité pour devenir une pièce de monnaie ou un timbre. Inutile de vous dire à quel point j’ai hâte qu’ils se recroisent en playoff.

 

 

– Parlant de hâte, j’ai hâte que la LNH reprenne ses activités, mais si on m’annonçait que la ligue était réduite à 8 clubs après la pause olympique, je ferais un triple axel qui rendrait jalouse Joannie Rochette. Putain, pendant les Olympiques, le pool de talent était encore plus fort que dans mon pool de hockey de la job! Ça vous a plu? Moi, j’ai eu une érection de 2 semaines (maintenant imaginez comment j’ai explosé de joie suite au but de Crosby). Et c’est drôle, les arbitres ont laissé jouer les joueurs et pourtant, la game était cr(censuré)ment rapide. Mmmmm…

 

 

– Vous voulez connaître les athlètes qui m’ont le plus impressionnés? Joannie Rochette (son programme libre fut de loin le moment le plus stressant des Jeux, encore plus que la prolongation à 4 contre 4; tombera, tombera pas, hiiiiiiii…), Éric Guay (deux 5e place en descente et en Super-G c’est impressionnant en simonac) et Alex Harvey (avec toute la marde que sa fédé lui a fait subir, ses performances sont à tomber sur le cul – à l’exception de sa 32e place au 50 km bien sûr, mais n’empêche). Le pire, c’est que je hais le «patinage de fantaisie» et le ski de fond à m’en confesser. Comme dirait Jacques Demers, chapeau!

 

 

– Finalement, si ça c’était appelé «À nous l’or» plutôt qu’«À nous le podium», les médias anglophones n’auraient rien eu à dire lors de la première semaine des jeux. Encore là, il s’en est dit des niaiseries. Pourtant, les vrais experts le disaient, attendez la deuxième semaine, vous allez voir, ça va rentrer.

 

Comme à peu près tout le monde, je m’en cr(censuré) de ne pas avoir récolté 38 médailles ou quelque chose du genre. Ce fut de loin les meilleurs jeux au niveau sportif de l’histoire du pays et à la fin, tout le monde a eu son nanane, Rochette pour les femmes et Crosby pour les hommes. Alors vivent les Jeux olympiques, vive Vancouver, vive le Canada et vive le Québec libre! (Mais non, c’est une blague, on ne fait pas de politique sur ce blog.)

 

 

Maxime Paiement

Critique sportif

 

 

Croyez-vous aux miracles?

 

En théorie, je dis bien en théorie, le Canada devrait défaire les Américains lors du match pour la médaille d’or plus tard aujourd’hui. Mais ça n’arrivera pas. Vous savez pourquoi? Parce que les Dieux du sport l’ont décidé ainsi.

 

Je ne crois pas en Dieu. Je suis baptisé, communié, premier-sacrementé et tout ce que vous voudrez, n’empêche, je ne crois pas en Dieu. Mais je ne suis pas athée pour autant, du tout, je crois même en plusieurs dieux : les Dieux du sport (noooon, Michael Jordan et Wayne Gretzky ne font PAS partis des Dieux du sport). Pour ceux qui ne les connaissent pas, les Dieux du sport sont très semblables aux dieux de l’Olympe, c’est-à-dire qu’ils se mêlent toujours de ce qui ne les regarde pas, mais surtout, ce sont les dieux les plus vindicatifs qui soient.

 

Des preuves!? Quand Hossa a passé de Pittsburgh à Détroit après avoir perdu en finale contre eux, ce sont les Dieux qui lui ont gentiment expliqué que ça ne se faisait pas (une deuxième défaite en finale, mais contre Pittsburgh, tiens, tiens). Quand les Pats ont nargué tout le monde durant leur saison quasi-parfaite, ce sont les Dieux qui ont rétabli l’ordre des choses (rappelez-vous le jeu incroyablement chanceux qui a conduit à la défaite des Pats). Et quand les Red Sox ont remporté enfin les Séries Mondiales, ce n’est certes pas un hasard s’ils ont tour à tour remonté dramatiquement leurs grands rivaux de toujours (les Yankees; Babe Ruth, ’49, ’78, ’03, etc.) avant de défaire la seule équipe (les Cards; ’46, ‘67) qui les avaient battu en Séries Mondiales depuis 1918. Et les exemples du genre pullulent, les vôtres seraient aussi bons que les miens. (Par contre, à leur décharge, je dois admettre qu’ils sont d’une extrême neutralité, tout le monde a droit tôt ou tard à leurs interventions divines.)

 

Je disais donc que, bien que le Canada soit de loin la meilleure équipe, les Dieux du sport ont choisi les USA pour remporter le match ultime. À quoi j’attribue une telle affirmation? Mes amis, lorsque ça fait assez longtemps que l’on prie ou l’on invoque les Dieux du sport, on finit par reconnaître les signes, des signes qui ne mentent jamais.

 

Mais dans un premier temps, réglons d’abord la question de la meilleure équipe. Je dis Canada, vous dites USA. C’est de bonne guerre. Commençons donc par les deux alignements. Vous en conviendrez, le Canada présente un net avantage, surtout à la défensive, et la relance de l’attaque par la défensive est le nerf de la guerre à ce tournoi (et au hockey en général d’ailleurs). Dans le filet, en temps normal, c’est plutôt égal avec un très léger penchant pour le Canada. Enfin, à l’attaque, ça ne se compare même pas. Donc, le Canada est théoriquement supérieur (c’était très sommaire comme survol, c’est vrai, mais si vous ne saviez pas déjà tout ça, vous n’avez pas d’affaire sur CCQVTC; pour ceux qui veulent des analyses très détaillées des deux alignements, je vous conseille Le Grand Club). Et comme les adversaires étaient relativement semblables et que le tournoi olympique demeure un trop petit échantillon pour qu’on tienne compte de la fiche des deux équipes, je reste sur mes positions : le Canada est une meilleure équipe que les USA.

 

Or, quels sont ces signes divins qui m’effraient tant? De un, la symétrie, le premier signe qui ne trompe jamais (rappelez-vous Hossa et les Sox). Le Canada a gagné sa médaille d’or en sol américain, les Dieux du sport feront en sorte que les USA remportent la leur en sol canadien. Désolé, on ne peut rien y faire, c’est plus fort que nous tous réunis.

 

De deux, la chance. Le Dieu hasard (le plus puissant des Dieux du sport, pensez à Zeus, mais sans ses éclairs) est avec nos amis les Ricains depuis le début. Je ne me souviens pas d’un match où les joueurs américains n’ont pas marqué au moins un but plein de marde (ex : le premier contre la Suisse), parfois deux et trois. C’est le propre de toutes les équipes touchées par la grâce, la chance est toujours très présente dans leur entourage (Mets en ’86, CH en ’93, Giants en ’07, etc.). Je ne sais pas pour vous, mais moi, ça me fout toujours la pétoche ces trucs-là.

 

Trois, vous vous souvenez quand Dark Vador essaie de bousiller Luke lors d’une folle poursuite dans les tranchées de l’Étoile Noir (au fait, pourquoi on dit l’Étoile Noir, ça devrait être l’Étoile de la Mort, non?), après avoir tenté de l’abattre à mainte reprise, Vador dit en vain : «C’est à croire qu’il est protégé par la Force.» Ben, c’est exactement ce que je me dis à chaque fois que je regarde Miller goaler : ost(censuré), c’est à croire qu’il est protégé par la Force!

 

Oh, à voir votre tête,  je sais ce que vous vous dites. Bâtard de bâtard, la symétrie, la chance, la Force, il ne manquerait plus que l’Astuce pour qu’il commence à pleuvoir des grenouilles. Si vous me demandez est-ce que nos Canadiens ont ne serait-ce qu’une toute petite chance aujourd’hui, je vous répondrais que ça prendrait un miracle. Croyez-vous au moins aux miracles?

 

Il en arrive parfois, vous savez. Il me semble que le dernier remonte à 1980, non?

 

 

Maxime Paiement

Critique sportif

 

 

Quelques pensées en vrac sur les Olympiques

Il y a de cela près de deux semaines, mes employeurs m’ont envoyé à San Jose couvrir les Sharks durant tout le mois de février. Malheureusement, comme vous le savez, le hockey de la LNH fait relâche durant les Jeux, ce qui fait que mes soirées sont plutôt tranquilles par les temps qui courent. Alors à temps perdu, et en attendant que le tournoi olympique entre en phase finale, j’ai commencé à rédiger un gros truc qui me prend une éternité à compléter (en partie parce que ça nécessite des recherches et aussi parce que j’habite dans un hôtel et que j’ai un compte de dépense illimité).

En même temps, je me rends compte que les Jeux de Vancouver ne représentent peut-être pas le meilleur temps pour un texte de 5 000 mots remplis de statistiques. Je vais donc attendre la fin des Jeux avant de le publier. Cela dit, pour vous faire patienter, j’ai quand même noté quelques pensées sur les Olympiques que j’ai envie de vous partager. Alors, ça va comme suit…

– J’adore la réaction des médias anglophones à l’égard du peu de médailles récoltées par le Canada (selon eux), surtout par rapport à l’investissement qu’a représenté le programme Own the Podium. Ils me font penser à un mec qui reçoit un tip d’un bookie qui lui dit «mise tout sur Royal Cadence, il va gagner c’est sûr». Et après que Royal Cadence n’ait pu faire mieux que 5e, le mec engueule le bookie : «T’avais dit que c’était sûr! Rembourse-moi gros plein de marde!» Je n’en suis pas certain, mais je ne crois pas que ces gens soient habités du «véritable» esprit olympique.

– Bien tien, pendant qu’on y est… Lâchez-moi avec vos «chokeux» par ci et vos «maudit que le Canada est poche» par là. Deux 5e positions en descente et en Super-G, c’est époustouflant, n’en déplaise à son auteur. Et je comprends que tout le pays se prend soudainement de passion pour le skeleton, mais ne venez pas me dire que même si le Canada remportait 41 médailles, mais échappait la médaille d’or au hockey masculin, que le bon peuple serait satisfait de ses jeux. Je pense plutôt qu’on serait quitte pour une longue déprime de 4 ans.

– C’est plutôt agréable de revoir Jagr sur les patinoires nord-américaines, mais ça me rappelle un léger questionnement que j’ai à propos de son numéro depuis 2 ans. Comme vous le savez sûrement (au pire faites comme si), le grand Jaromir porte le numéro 68 sur son chandail en souvenir du Printemps de Prague. Or en 1968, le printemps c’est terminé le 18 août pour les Tchèques alors que les troupes soviétiques ont marché sur Prague. Inutile de vous dire que ça ne s’est pas super bien passé. Donc, ma question : étant donné que Jagr a quitté l’Amérique (qui lui a tant donné, mais qui semblait réticent à lui en donner davantage) pour joueur en Russie (qui a tout enlevé à ses parents, mais qui a bien voulu lui donner ce que l’Amérique lui refusait), peut-on penser qu’il a fini par retourner sa veste, ou plutôt son chandail?

– Sergei Kostitsyn domine les pointeurs du tournoi olympique après 3 matchs (avant la journée de dimanche), et ce, malgré qu’il soit l’une des rares menaces offensives de son équipe (ce qui rappelle un peu sa situation actuelle avec le CH d’ailleurs). Dans un tout autre ordre d’idées, saviez-vous que le contrôle antidopage était à la fine pointe de la technologie lors des Jeux de Vancouver? (Quoi!? Comment osez-vous insinuer que je puisse faire un tel rapprochement!? Honte à vous!)

– Pas d’hymnes nationaux pour le match CANADA vs USA aux Olympiques, mais il y en a toujours pour les matchs de la LNH entre Montréal et Columbus. Faudrait qu’on me l’explique celle-là…

– Mon moment préféré des Jeux jusqu’ici? L’autre soir, j’étais au BJ’s, un bar sportif dans le coin de San Jose, et sur l’écran géant était rediffusé la finale du 1000 mètres courte piste, impliquant notamment le très grand favori de la foule Apolo Anton Ohno. Vu que la course avait eu lieu un bon deux heures plus tôt, et comme je connaissais déjà le résultat (décevant) de la course, je ne suivais l’action que très sporadiquement. Soudainement, tout le bar se leva et se mit à crier pour encourager Ohno qui s’était emparé brièvement de la tête après un départ canon des frères Hamelin. Je me disais sont cons ou quoi, ils ne connaissent pas déjà le résultat de la course? Et plus ça poussait pour Ohno, plus j’avais envie de me pisser dessus, particulièrement au moment où la foule échappa un gros soupir de déception suite à la victoire des Coréens.

Me semble qu’en cet ère de Twitter et de Blackberry… Anyway, je voudrais néanmoins remercier la foule du BJ’s de m’avoir fait sentir le temps d’un court moment comme le Bif Tannen du passé après que le Bif Tannen du futur lui ait remis l’almanach des sports. C’était magique.

Maxime Paiement

Critique sportif

Une petite toune au piano mon Bob?

Comme un peu tout le monde, y compris Jacques Martin semble-t-il, j’ai été pris de court par Bob hier. Le grand architecte du Plan quinquennale (j’en fais un nom propre parce que c’est probablement ainsi que l’on désignera les années Gainey à l’avenir) a en effet remis sa démission hier après midi. J’ai dit pris de court, mais dans mon cas, j’aurais pu aussi ajouter pris de vitesse car, si vous vous souvenez bien, j’étais en pleine évaluation du travail de Gainey (voir le Bulletin de Bob).

Par contre, ne vous méprenez pas. Quand je dis pris au dépourvu, je ne parle pas de la démission comme telle. La grande majorité des observateurs (à Montréal, cela veut dire une trentaine de membres des médias, 21 273 spectateurs, l’ensemble des abonnées Vidéotron et les participants de L’Attaque à 5), dont votre humble serviteur, s’attendaient à ce que ce bon vieux Bob démissionne à la fin de la saison ou qu’il soit «démissionné» par Pierre Boivin et les Molson. Non, ce qui étonne c’est qu’il ait démissionné en plein milieu de la saison. Mais avant de discourir sur sa démission ou sur son lègue, j’aimerais revenir sur le Bulletin de Bob (ouais, parce que je fais quoi moi avec tout ça!?).

Quand tu te lances dans un projet d’une telle envergure (6600 mots exactement, et en comptant), tu ne le fais pas sans connaître d’avance la conclusion. Pour ceux qui me connaissent, ça ne sera pas une surprise, j’ai toujours pensé qu’éventuellement Gainey aurait démissionné, ou qu’on l’aurait «démissionné», et que Gauthier prendrait la relève. Mais jamais je n’aurais cru que cela surviendrait avant la fin de la présente saison ou de la suivante. Sinon, je me serais grouillé le cul pour finir le Bulletin de Bob (j’ai l’air de quoi maintenant moi!?). Après tout, il me reste encore deux années à survoler (2007 et 2008; 2009 aurait attendu un peu vu tous les changements survenus cet été). Alors, qu’est-ce qu’on fait, on continue ou on passe tout de suite au bilan final?

– On continue bordel!!

T’as raison Marcel, on ne peut pas s’arrêter en cours de route. Bon ou mauvais, Bob mérite mieux que ça! Soyez donc rassurés fans de CCQVTC, je poursuivrai éventuellement la tâche jusqu’à sa finalité. Mais pas aujourd’hui.

* * *

Ainsi donc, Bob a démissionné? Honnêtement, c’était un peu écrit dans le ciel. Après tout, combien de temps Robert aurait pu continuer dans ces conditions? Avec tout ce qu’il a traversé lors des dernières années? L’homme mérite tout notre respect juste pour s’être entêté à compléter ce qu’il avait commencé. Hélas, il n’y sera finalement pas parvenu. Little Bobby a donc choisi de se faire harakiri. La marque d’un grand homme, si je peux me permettre l’expression.

Ensuite, c’était tout aussi évident que Gauthier serait celui qui reprendrait le flambeau (ce sacré flambeau que leurs bras meurtris portent bien haut). Je veux dire que, à moins d’une purge généralisée au 7e étage du Centre Bell, c’était le seul prétendant logique. Il était le bras droit de Gainey depuis pratiquement les débuts de ce dernier avec le CH, il connaît l’équipe comme le fond de sa poche et compte sur une solide expérience comme DG d’une équipe de la LNH. Surtout, et c’est probablement le point le plus important, c’était malheureusement le seul candidat éligible pour une simple et bonne raison : il parle la langue des lignes ouvertes de Montréal (ce sera le sujet d’un autre texte, fiez-vous à moi). Ça limite les options.

Même si la plupart des experts ont omis de consulter le Bulletin de Bob (comment osent-ils ces sots?), ils posent tous à peu près le même constat : Bob a échoué dans sa tâche. Ils ont raison, Bob n’a pas réussi à mettre sur pied une équipe gagnante de la Coupe Stanley. Mais est-ce qu’on peut vraiment lui en vouloir? Le traiter de pourri? Le huer? Il a manqué son coup, c’est vrai. Il a échoué dans la job la plus ardue de tout le hockey (à égalité avec le métier de gardien de but à Montréal). Quand même, ce n’est pas comme si il n’avait pas réussi à compléter le 18e trou d’un Mini-Putt!

Malgré qu’il a commis de grosses erreurs (Ribeiro à Dallas, Huet à Washington, Samsonov, entre autres), Gainey est quand même passé près du bonheur avec le Canadien (à moins que l’on ne considère que la Coupe Stanley est le seul gage de réussite; à ceux qui pensent ainsi, un jour je prendrai le temps de vous expliquer la réalité d’une ligue à 30 équipes et du hockey post-1993, cool?). Absolument. Quand on y réfléchie bien, le Canadien s’est classé premier de sa section en 2007-2008 et était deuxième la saison suivante avant d’amorcer une incroyable dégringolade qui s’est soldée par une élimination rapide par Boston, en passant par le congédiement de l’ami Carbo.

Note : Mon petit doigt me dit que la présente décision de Gainey a peut-être pris naissance ce jour-là. Après tout, et c’est bien connu maintenant (mais pas assez à mon goût), les circonstances qui ont menées à la débandade du CH (vous avez déjà essayé de bander gelé dur sur la coke vous?) lors de cette saison fatidique ne relevaient pas exactement de la performance de Gainey. Et je ne suis pas sûr que ce dernier n’ait vraiment apprécié de sacrifier son chum pour une belle brochette de sans cœur (d’où le génocide de son alignement durant l’été). Ça peut donner des envies de démissionner mettons.

L’autre chose qu’on peut lui reprocher c’est qu’il n’a jamais réussi à conclure LA transaction. À trois reprises (Hossa et Lecavalier par 2 fois), il est passé à un cheveu semble-t-il, mais sans jamais réussir le coup qui aurait servi un sérieux avertissement au reste de la ligue. Je suis convaincu que si le CH avait pu mettre la main sur l’un de ses deux joueurs alors qu’il était en plein air d’aller, on poserait probablement un regard différent sur son règne.

Alors, un échec? Pas tout à fait, mais pas une réussite non plus. J’aime penser qu’il existe cette zone grise où évoluent les Bob Gainey, André Savard, Michel Therrien, et autres Claude Julien. Et dans quel état Robert laisse-t-il l’équipe? C’est dur à dire. Le contrat de Gomez est un réel boulet (pensez au gars – Popeye de Matane – qui a tenté de tirer 50 livres avec ses poils de chest à Relevez le Défi). Pour Gionta, je préfère attendre encore un an avant de me prononcer. Spacek sera une déception, tout comme son contrat de trois ans. Je n’ai aucun problème avec Martin à condition qu’il ne bloque pas l’arrivée de Guy Boucher (dit le Gourou) un jour. Mara et le USS Hal Gill, on s’en fout, c’est des contrats à courts termes. Price? Je crois que sa personnalité fait qu’il ne réussira jamais à Montréal mais sait-on jamais. L’éléphant dans la salle maintenant : le fait que Plecanek soit sans contrat pour les prochaines années et qu’il puisse partir à la fin de la saison.

Les bons coups? Cammalleri assurément. Pouliot, ça semble parti pour (si un jour ces deux-là se tapent des saisons de 40 buts, on saura qui remercier). Pour l’instant, on a fait chier Halak, mais au moins on ne l’a pas encore échangé. Gainey a aussi redonner ses lettres de noblesse au département de recrutement (peut importe ce qu’on pense de Timmins). Mais surtout, sa gestion impassible et rassurante lors des (trop) nombreuses situations de crise. En bon patriarche, le bonhomme n’a pratiquement jamais paniqué. Pensez à toutes les péripéties qui ont secouées le club depuis 5 ans : l’affaire des frère K, les cheveux de Théo, la famille de Théo, les niaiseries de Price, Higgins et cie, O’Byrne, Huet et la sacoche, et j’en oublie. Dans un marché de mongols comme Montréal? Wow, chapeau! Combien sont ceux qui auraient pu mener leur barque dans la tempête? C’est pour ça que je suis à la fois content et rassuré que Bob demeure comme consultant. Si la marde pogne dans ‘fan encore une fois, Pierre Gauthier saura vers qui se tourner au besoin.

Aussi, mon impression est que si le Canadien remporte un jour la Coupe sous Gauthier (un gros si), on pensera probablement à remercier Gainey. Sinon, ça ne changera rien, on ne blâmera pas davantage Bob qu’on ne le blâme aujourd’hui. Dans tous les cas, mon petit doigt (encore lui) me dit qu’on entendra parler de ce bon vieux Bob avant longtemps. Du moins, vous c’est certain puisqu’il me reste encore deux années à évaluer pour compléter le bulletin de notre cher Bob. La bonne nouvelle, c’est que j’ai tout mon temps maintenant. Comme Bob d’ailleurs.

Justement, tu nous joues une petite toune au piano mon Bob?

Maxime Paiement

Critique sportif

Le spectre de ’86 et ‘93

On peut lui reprocher bien des choses à cette équipe, mais une chose qu’elle n’est pas c’est d’être prévisible. Tenez, prenez le match contre Vancouver l’autre soir. Pour une rare fois, le score indique davantage la véritable allure du match que le nombre de lancers compilés par les deux équipes. Non, pour vrai. Malgré que les Canucks aient tiré 47 fois, le CH a obtenu pratiquement autant de chances de marquer. Serge à lui seul aurait pu mettre le match hors de porté des Canucks à 2 ou 3 reprises (quelle mouche l’avait piqué lui? Un jour faudra m’expliquer comment fonctionne le cerveau des athlètes). Anyway, quand tu t’attends à ce qu’ils perdent, ils gagnent et quand ils sont supposés gagner, ils perdent (Danger! Danger! Amateurs de Mise-o-jeu, tenez-vous loin de cette équipe). Bref, une surprise n’attend jamais l’autre.

En contrepartie, ceux qui sont aussi prévisibles qu’une interception de Brett Favre, c’est vous mes amis (non pas vous, les autres derrières). Par exemple, dès que j’ai su que Burkie avait acquis coup sur coup Phaneuf et Giguère (près de 13 M$ en cap hit en passant), je me suis garroché sur Cyberpressse en étant certain de retrouver 11 279 versions de : «BOb tu dors au gaz!!!» (le B et le O majuscule sont des must dans ces cas-là paraît-il). Ça me fait toujours rire ce genre de commentaires.

– Pourquoi je ne peux pas en avoir des bombons moi aussi!?

– Parce que t’es rien qu’un ti-cr(censuré) bon!

On ne peut pas accuser BOb de dormir au gaz à ce stade-ci, puisque techniquement, il ne sait pas encore s’il est vendeur ou acheteur (en fait, il devrait déjà le savoir, mais je lui donne le bénéfice du doute). Évidemment, vous imaginez bien que j’ai ma petite opinion là-dessus (saviez-vous qu’on a maintenant un maire à Thankville, ainsi qu’un shérif, un trésorier et même des employés de la voirie). Ma crainte est qu’on manque les séries par la peau des fesses, qu’on repêche encore 13e ou 14e et qu’on perpétue le cercle vicieux qui est le nôtre depuis 15 ans (vous avez remarqué? 13, 14, 15; faut le faire hein!?). Pas question. On veut un top 5, voir un top 3 au prochain repêchage.

Mais je comprends la logique derrière le fait de vouloir échanger 4 trente sous pour 2,50$ (vous devriez lire certains de ces faux échanges sur les blogues). On se dit qu’une fois en série, avec Kovalchuk en renfort, tout peut arriver. Eh bien mes chers amis, C’EST FAUX, ça n’arrive pratiquement jamais! Quatre fois seulement depuis vingt ans qu’une équipe a remporté la Coupe Stanley sans avoir obtenu 100 points durant la saison : Edmonton en ’90 (90 pts), Pittsburgh en ’91 et ’92 (88 et 87 pts), puis New Jersey en ’95 (52 pts, l’année du lock-out). Par contre, je vous invite à lire attentivement le line-up de ces équipes juste pour le fun (des futurs membres du Temple de la Renommée, il y en a à la pelle; ce qui n’est visiblement pas le cas de la présente édition du Canadien).

On a l’impression que les équipes Cendrillons sont fréquentes parce qu’à tous les 2-3 ans, une équipe sortie de nul part (la liste est trop longue, mais fiez-vous à moi) se rend jusqu’en finale pour perdre contre une très bonne équipe. À Montréal, le mythe du «tout peut arriver» est perpétué d’année en année à cause des coupes surprises de ’86 et ’93. À chaque saison, c’est le même foutu discours : «En ’86, l’équipe n’était peut-être pas l’une des meilleures, mais grâce à un jeune gardien inspiré et au travail acharné de ses plombiers, elle s’est courageusement faufilée jusqu’en finale. Après, les fantômes ont fait le reste.»

Ce qui me tape le plus sur les nerfs dans ce discours c’est que, oui, c’était une surprise en 1986 ou en 1993, mais lorsqu’on analyse ces équipes avec un minimum de recul, est-ce que ces coupes étaient réellement dues à des fantômes de merde ou à de grands joueurs?

Ça fait quelques années que j’ai envi de démonter ces mythes, alors allons-y gaiement si ça ne vous gêne pas trop.

1986

L’équipe avait terminé avec 87 points seulement et en avait arraché toute l’année pour finalement se faufiler de justesse en série. Puis une fois rendue, elle avait joui d’un parcours plutôt favorable (le CH n’avait affronté ni Philadelphie, ni Edmonton) pour triompher des Flames en finale. Cette coupe, personne ne l’avait vu venir. Ça avait été l’émeute d’ailleurs (une très belle tradition Montréalaise) et 1 million de personnes avaient assisté au défilé sur la ‘Catherine.

Premièrement, si cette équipe avait été mieux coaché, elle aurait certainement cumulé 100 points et plus. L’histoire est bien connue. Les joueurs (Gainey en tête) auraient supposément envoyé valser leur coach une fois en série pour se coacher eux-mêmes. Il faut dire que Jean Perron ne fut jamais un grand coach (moé, moé, j’vous l’dis moé!), il n’est jamais revenu dans la Ligue Nationale d’ailleurs après s’être fait virer (à notre grand bonheur, nous, fans de 110% et autre Attaque à 5).

Deuxièmement, une fois en série, personne ne les a touché. Seulement 4 défaites pour récolter les 16 victoires nécessaires. C’est peu. Il ne faut pas s’en surprendre puisque cette équipe comptait sur pas moins de 9 futurs ou ex joueurs étoiles. NEUF! C’est pas des petits ponchos ça mes amis! Et c’est sans compter l’une des plus belles gangs de plombiers de l’histoire (le Bleuet, McPhee, Skrudland, Walter, Ludwig, Green, etc.).

– Patrick Roy : le meilleur ou le deuxième meilleur gardien de tous les temps.

– Larry Robinson : il n’a plus besoin de présentation.

– Bob Gainey : BOb, BOb, BOb, how the mighty have fallen.

– Chris Chelios : combien, 3 Norris me semble?

– Guy Carbonneau : 3 Selke.

– Claude Lemieux : aucun Match des Étoiles mais l’un des meilleurs en playoffs (sans compter que j’aurais pu y inclure Shayne Corson qui lui a étonnamment disputé 3 Matchs des Étoiles).

– Stéphane Richer : 400 buts dont 2 saisons de 50 buts.

– Mats Naslund : l’un des meilleurs ailiers gauche de l’histoire du club et le préféré de cette page.

– Bobby Smith : le grand Bobby pouvait être un grand joueur à ces heures.

Note : Personnellement, je place Roy tout juste derrière Brodeur à cause de tous les records de ce dernier et parce qu’il est tout simplement intouchable en saison régulière. Aussi, même s’il n’a jamais joué pour un club aussi fort que l’Avalanche de ’96 à ’01, le bonhomme compte quand même 3 Coupes Stanley à son palmarès. Oh, et accessoirement, c’est également le meilleur de l’histoire pour manipuler la rondelle. Mon seul bémol est que contrairement à Roy, il n’a jamais évolué dans un marché de fou (lire Montréal). Sans rien lui enlever, disons qu’il l’a eu un peu plus facile.

Autre note : Carbo n’a jamais participé au Match des Étoiles (d’abord un spectacle offensif), mais come on, c’est le deuxième meilleur attaquant défensif de l’histoire après Bob Gainey. Il entrera un jour au Temple.

Ok, ok, je vous vois venir : «Tu ne vas pas nous faire accroire que c’étaient tous des joueurs étoiles en même temps!?» Vrai, mais entendons-nous au moins sur le fait que le All-starness (j’invente des mots quand ça me tente) faisait parti de leur A.D.N. Souvent, ce genre de truc a tendance à ressortir quand l’enjeu devient grand.

Non, la vrai surprise concernant cette édition du Canadien, c’est qu’ils n’ont pas davantage dominé au cours des 5 années suivantes (la saison ’89 quand même). Si Savard n’avait pas échangé Chelios à Chicago (Bonjour Madame Corey, je me présente, Chris Chelios, je suis Grec. Vous avez vu mon corps?), cette équipe aurait été très compétitive pour plusieurs saisons. Surtout qu’elle était absolument bâtie pour le hockey des années ’90. Tab(censuré)!

1993

Si vous vous souvenez bien, l’équipe avait connue une très bonne première moitié de saison. Elle avait légèrement ralenti par la suite, mais avait tout de même récolté 102 points. Si les Nordiques n’avaient pas récolté 2 points de plus (une honte à l’époque) et que Boston (109 pts) ne s’était pas classé devant Montréal et Québec, on n’aurait eu une meilleure image de ce cette équipe. Et comme en ’86, le CH avait à nouveau profité d’un parcours très favorable; les Nordiques étant la seule bonne équipe qui s’était dressée sur leur chemin.

De cette équipe, on retient surtout les dix victoires en prolongation, mais voici ce qu’on oublie : 9 futurs ou ex joueurs étoiles (en comptant Carbo, mais j’exclus Rob Ramage et Gary Leeman pour des raisons évidentes).

– Roy : toujours le meilleur ou le deuxième meilleur gardien de tous les temps.

– Guy Carbonneau : sérieux, vous en connaissez des masses avec 3 Selke?

– Éric Desjardins : l’un des 5 meilleurs défenseurs de la ligue pendant 5 ans.

– John Leclaire : 5 fois de suite sur la 1ère ou la 2e équipe tout étoile.

– Vincent Damphousse : joueur étoile à 3 reprises, une très belle carrière.

– Kirk Muller : deuxième choix derrière Mario Lemieux, une très bonne sélection.

– Brian Bellows : 55 buts une fois et quelques saisons de 40 buts.

– Mathieu Schneider : 2 participations au Match des Étoiles.

– Denis Savard : le 4e meilleur centre des années ’80 (après Gretzky, Lemieux et Stastny).

Encore une fois, si la direction avait été plus patiente, cette équipe aurait pu dominer pour quelques saisons. Quelques mauvais échanges (je reste poli) ont ensuite hypothéqué le club pour une grosse décennie et le reste fait parti de l’histoire, comme on dit. On ne s’en est jamais vraiment remis d’ailleurs (excepté 2007-2008).

À cause de ces deux saisons providentielles (ainsi que la saison ’71 pour les plus vieux), nous, partisans du Canadien, sommes là à espérer une énième faufilure dans les séries afin d’avoir la chance de se faire bulldozer par Washington ou New Jersey. En pub, on dit souvent à nos clients (qui ne nous écoutent jamais bien sûr) que s’ils veulent des résultats qu’ils n’ont jamais obtenus, ils doivent utiliser des méthodes qu’ils n’ont jamais utilisées. Nous n’avons jamais visité la cave. Me semble qu’il est grand temps.

Alors, inutile d’attendre la date limite des transaction mon BOb, et surtout, ne laisse pas la chance à notre club de nous surprendre (pour mieux nous décevoir après). Vends mon BOb, vends!

Maxime Paiement

Critique sportif

Bienvenue à Tankville, Canada. Population : 1

 

Je ne sais pas pour vous, mais au fond, je suis plutôt heureux que le Canadien ait perdu hier soir contre les redoutables Panthers de la Floride (vous saviez que les panthères étaient l’animal emblématique de la Floride? Ça vous étonne hein? Pourtant c’est la vérité. Quoi, vous croyiez qu’ils choisissaient leurs noms d’équipe au hasard comme ça!?). Les deux dernières victoires convaincantes du week-end contre les Devils et les Rangers avaient temporairement secoué mes convictions face au Canadien. Je commençais même à douter de moi.

 

Voyez-vous, ça fait déjà deux semaines que j’ai ce texte en tête, or, pour des raisons de pure paresse, j’ai mis un temps fou à me décider de l’écrire. Et comme il n’y a pas plus vlimeux qu’un joueur du CH, nos petits zamis ont eu envi de jouer au hockey ce week-end. Résultat : leurs deux meilleurs matchs de l’année. Je vous jure, j’ai failli changer d’idée. Mais je me doutais bien qu’un match contre les Panthers allait les (me) remettre sur le droit chemin. Voici donc la critique que j’entendais écrire depuis le début.

 

Chez les zanglais, il y a une délicieuse expression qui décrit très bien l’attitude des Nordiques de Québec édition 1992 : tanking. Pour ceux qui ignorent ce qu’est le tanking, en français, on pourrait résumer ça par «perdre par exprès» afin d’obtenir le premier choix lors du prochain repêchage. On se souviendra (c’est notre devise après tout) que les Nordiques avaient terminé bon dernier pour une 3e année consécutive en 1992 (46 points, à 11 points de prochaine équipe). Ce qui avait choqué un peu tout le monde cette année-là (off the record bien sûr), c’est que les Nordiques ne déguisaient même pas leur défaite en victoire morale. Non, ces messieurs avaient décidé qu’ils allaient perdre et il n’y a personne qui allait leur en empêcher (en grande partie parce qu’il n’y avait personne de plus poche qu’eux). C’est que voyez-vous, 1992 était l’année du derby Lindros.

 

Pour les plus jeunes, le derby Lindros c’est la hype entourant Crosby avant son entrée dans la ligue, multiplié par un frame de 6’ 5″ et 235 livres. C’était le dé-li-re. Et même si Bonnie Lindros, par l’entremise de son gros bébé de fils, avait clairement spécifié que ce dernier ne jouerait jamais pour Québec (notez l’emploi de la ville et non de l’équipe ici), Marcel Aubut faisait quand même des triples saltos dans sa loge à chaque défaite de son équipe. Because, s’il y avait de la hype autour du kid, je vous jure que ce n’était rien comparé à la hype autour de sa valeur marchande. Pour vous mettre les choses en perspective, la valeur marchande de Lindros valait une fois et demi la valeur de Gretzky à l’époque où lui-même a été échangé (149 points en 64 matchs, plus 43 points en 19 matchs en séries). Du jamais vu. Même si Ovechkin était échangé aujourd’hui, Washington obtiendrait moins.

 

Revenons à nos Nordiques. 1992 est probablement l’exemple le plus honteux de tanking dans l’histoire de la LNH. L’un des rare même, ce qui est étonnant puisque le premier choix de l’encan de la LNH est la chose la plus sûr dans le sport professionnel (dans la NBA par exemple, malgré une loterie, le tanking est une épreuve Olympique). Depuis 20 ans, on compte seulement 2 seuls échecs flagrants (Alexandre Daigle en’93 et Patrick Stefan en’99). Généralement, le premier choix incontesté devient un joueur tout étoile, au pire un très bon joueur. Néanmoins, 1992 ayant laissé un goût amer, la loterie fut instaurée en 1995 (seulement 3 ans après, comme par hasard) suite au lock-out. Ce qui m’amène à nos « Glorieux » édition 2010.

 

Cette équipe est probablement la plus éprouvante à suivre de mon vivant (celle de l’an passé étant à la fois la plus déprimante sur la glace mais la plus excitante hors glace). On a ici affaire à une véritable équipe de .500, ce qui n’est pas un mince exploit statistique. Elle gagne deux matchs, puis elle en perd aussitôt deux. Elle en colle 6 de suite? On peut être sûr qu’elle en perdra 6 d’affilés peu après. Une véritable montre suisse. Et cette équipe est totalement démocratique, elle perd et gagne ses matchs contre n’importe quel adversaire, du plus faible au plus fort. D’ailleurs, après 54 parties, c’est la principale chose qu’il faut retenir de cette équipe. Elle gagne un match sur deux peu importe si Markov joue ou pas. Peu importe si c’est Price ou Halak dans les buts (en fait, c’est archi-faux, elle gagne 2 fois sur 3 avec Halak et perd 2 fois sur 3 avec Price). Ou encore, peu importe si Martin porte un habit brun ou brun foncé.

 

Sur papier, je vous dirais qu’elle n’est pas si mal fichue cette équipe. Avec Halak dans les buts et 3 défenseurs légèrement au-dessus de la moyenne à la place du USS Hal Gill, de O’Byrne et surtout de Maras, le CH aurait déjà fière allure. Déjà l’an prochain, c’est P.K. Subban qui occupera la position de Mara. En attaque, la venue de Pouliot (le favori de ce blog au cas où vous ne l’auriez pas remarqué) a équilibré les 2 premiers trios. Maintenant, si seulement le Canadien avait plus de profondeur à l’attaque. Mais bon, Guy Boucher va nous remettre Max Pax drette, Serge n’est pas encore un cas perdu et pour le reste… Eh bien, attendez de lire la suite.

 

De ce que l’on peut voir, le Canadien est poche pour deux raisons principales :

 

1- Trois de ses défenseurs sont absolument incapables de faire une bonne première passe. Même si le USS Hal Gill, O’Byrne et Mara jouaient avec des chaises, leurs passes n’atteindraient pas les attaquants.

 

2- Son jeu de transition est une honte (d’ailleurs je mets toujours un sac de papier brun avec des petits trous pour les yeux lorsque j’écris sur le jeu de transition de CH). Les attaquants et les défenseurs jouent beaucoup trop éloignés. Et comme les attaquants sont très rapides (l’un des tops 6 les plus vites de la ligue) et qu’il n’y a que Markov qui passe plus vite que son ombre, les ailiers arrivent toujours à la ligne bleue adverse alors que les défenseurs se demandent encore à qui ils vont faire leur passe. Conclusion, la passe rejoint l’attaquant alors que celui-ci est déjà à la ligne bleue, donc immobile, ce qui donne le temps au défenseur ennemi de ledit dit ailier, ou au centre adverse de couper les lignes de passes centrales. À l’inverse, Buffalo et Nashville (qui, comme par hasard, ont les mêmes coachs depuis Mathusalem) ont d’excellent jeu de transition. Ce n’est pas pour rien qu’elles restent compétitives même si le reste la ligue les plume à chaque été.

 

Avec un peu de jugeote, cette équipe devrait déjà être supérieure dans 2 ans. Subban y sera. Pouliot sera devenu un marqueur de 35-40 buts (please, please, please). Halak sera enfin le numéro un incontesté et Price aura été échangé contre Claude Giroux ou Cam Barker. Et surtout, Guy Boucher (un genre de cross-over entre le Dalaï Lama et Vince Lombardi) dirigera mon CH adoré. Pour le dernier élément manquant, ça va se jouer d’ici à la fin de la saison.

 

Ceux qui me connaissent le savent, je rêve de voir le Canadien finir bon dernier pour avoir enfin la chance de repêcher un super espoir. Malheureusement, cette équipe est trop talentueuse et déjà trop en avance sur la Caroline et Toronto pour accomplir un tel exploit. Normalement, avec une fiche de .500, tu es bon pour le 9e ou le 10e choix au repêchage. Ce n’est vraiment pas suffisant, surtout avec Timmins aux commandes. Après tout, des joueurs de 3e trio, on en a déjà 3 (en réalité 7), les places sont donc comblées. Non, il nous faut un top 3. Or, en tant que fan, suivre une équipe de queue de peloton ça suce pas mal. Par chance, notre équipe gagne autant de matchs qu’elle en perd, c’est déjà plus amusant que de toujours perdre. Et la beauté avec l’incroyable parité cette année, c’est qu’il n’en faudrait pas beaucoup pour finir 5e, voir même 4e et avoir la chance de remporter (roulement de tambours)… la loterie du repêchage!

 

En ce moment, le CH a 55 points, bon pour le 9e rang dans l’est et le 20e à travers la ligue. Mais le Canadien a plus de matchs joués que ses adversaires. En fait, si par miracle, toutes les équipes derrières le CH remportaient simplement leurs matchs en main, l’équipe glisserait au précieux rang numéro 5 (le dernier qui donne droit au 1er choix). Cool, non? Surtout que pour une deuxième année de suite, la cuvée 2010 nous offrira 3 espoirs de premier plan.

 

Alors, comment ça marche la loterie? Simple. En gros, les 14 équipes qui ne participent pas aux séries sont éligibles à un tirage. On pige 5 numéros. Seules les 5 pires équipes ont des chances de remporter le précieux premier choix et aucune équipe ne peut améliorer son rang de plus de 4 positions. Je vous épargne les autres détails.

 

On dit souvent que les grandes équipes se bâtissent à coup de brillants choix au repêchage. Bullshit! Détroit a été extrêmement chanceux 2 fois en 12 ans avec Datsyuk et Zetterberg (que 2 fois en près de 90 choix, c’est de la chance, pas de la science, on s’entend? Cessons de crier au génie SVP). San Jose ont bien repêché, mais se sont fait littéralement gift wrapper 3 joueurs d’impact (Thornton, Boyle et Heatley) pour absolument aucune raison apparente. 3 vols. Ou bien Doug Wilson est un hypnotiste ou ça mérite une enquête, à vous de décider. Ensuite, et c’est là que ça devient intéressant, on a Pittsburgh, Washington et Chicago. Trois clubs qui se sont bâti grâce à des tops 3 (4 pour les Penguins et 2 chacun pour les Capitals et les Blackhawks).

 

– Mais monsieur le blogueur, ces équipes ont eu de bons choix parce qu’elles étaient nulles et ont fini bonne dernière, non?

 

Ah oui!? Ok. Pittsburgh a remporté la loterie Crosby (les 30 équipes avaient des chances), seulement l’un des 3 meilleurs espoirs de l’histoire de la ligue (avec Lemieux et Lindros). Washington a remporté la loterie 2004. Comme prix, ils ont reçu le meilleur joueur de la ligue en ce moment, le meilleur buteur de l’histoire de la LNH et certainement l’un des 5 meilleurs joueurs dans l’histoire du sport, j’ai nommé Alexander Ovechkin. À noter qu’ils sont passés de 3e à 1er au cours d’une année où la différence entre les deux premier choix (Ovechkin et Malkin) et le reste de la cuvée est abyssale. Chicago maintenant. En 2007, ils ont gagné la loterie. Ils sont partis de la 5e position à la première. Patrick Kane? De la marde et encore plus de cacas (ils avaient précisément 8,10% de chance de repêcher premier). Bien repêché c’est une chose, être chanceux c’en est une autre.

 

Note : En 2005, lors de la loterie Crosby (l’un des 5 évènements sportifs les plus excitants de ma vie; ceux qui ont écouté le tirage à la télé savent de quoi je parle), le Canadien avait également reçu un coup de pouce du destin : on avait tiré le 5e choix au total d’une cuvée hyper loadée. Yeah! Sauf que Timmins a jeté son dévolu sur un gardien de but classé entre le 15e et le 25e rang par la Centrale de recrutement de la LNH. Un bonhomme bipolaire de surcroît, l’idéal pour une ville de mongols comme Montréal (good job Timmy!).

 

Autre note : Depuis l’instauration de la loterie, deux équipes sont passées de 5 à 1. Les Islanders en 2000 (DiPietro, héhéhé!) et Chicago en 2007 (Kane; là c’est moins drôle).

 

Je ne dis pas que j’aimerais que le Canadien fasse par exprès pour perdre ses matchs, mais disons que j’aimerais bien qu’il ne s’améliore pas trop. C’est l’année idéale pour finir 5e. Tout ce qu’on a à faire c’est de garder le cap actuel, ce n’est pas la fin du monde. Au mieux, on aurait une petite chance de choisir 1er (Taylor Hall) et au pire la chance de piger à nouveau 5e. Sinon, dites-moi, ça rime à quoi? Qu’est-ce qu’on vise? La coupe!? Pouah! Vous savez combien d’équipes classées 8e ont gagné la coupe dans l’histoire? Alors, 8e dans l’Est et la chance de perdre en première ronde!? Me semble qu’on l’a vu et revu ce film-là, non?

 

Vous faites ce que vous voulez mais moi je quitte pour Tankville, Canada. Je serai peut-être tout seul dans mon village, mais au moins je vivrai d’espoir et d’eau fraîche.

 

 

Maxime Paiement

Critique sportif

 

 

Tout ce que je pense sur George Laraque

 

 

 

 

Maxime Paiement

Critique sportif

 

 

Le CCQVTC 2.0, maintenant sur Facebook et Twitter

 

Il y a de ça 2 ou 3 ans, je ne me rappelle plus, en fait lorsque Facebook a fait son apparition dans nos merveilleuses vies, j’avais pris une résolution : ne jamais dépasser 100 amis sur FB. Ma théorie était qu’il est impossible de maintenir plus de 100 amitiés en santé, du moins si on a une amoureuse, un travail, des parents et un chat. Que l’on s’appelle Ashton Kutcher ou D Natural. En fait, je doute même qu’il soit possible de maintenir plus de 50 amitiés en santé, mais 100 je trouvais que c’était un plus beau chiffre.

 

Bon, je sais, pour la plupart des gens, FB est avant tout un réseau de connaissances (dans la comm, on dit un réseau social). Or, pour une raison qui m’échappe aujourd’hui, j’avais décidé que ça allait être un réseau restreint. Alors à chaque fois que j’atteignais 101 ou 103, je passais un ou deux «amis» à la trappe. Les seules personnes systématiquement épargnées étaient les gens avec qui je communiquais relativement souvent, les membres de ma famille et mes collègues.

 

Au début c’était une gimmick plutôt amusante (aussi amusante j’imagine que de passer des matelots à la planche) mais à la longue (lire récemment), ça devenait de plus en plus difficile de respecter mes propres règles (et s’il faut que je commence à tricher à mon propre jeu alors…). Particulièrement depuis le début du CCQVTC. C’est pourquoi, j’ai décidé de faire dévier un peu de trafic vers une page Facebook dédié qu’au blog.

 

L’autre raison de l’apparition du CCQVTC sur FB, c’est pour aider les 45 personnes (soit l’ensemble de mon lectorat) qui passent chaque jour sur le blog pour voir si je me suis enfin «enlevé les doigts de dans l’nez parce que criss ça fait une semaine que t’as rien écrit». Alors mes chers amis, et oui même toi Marcel, désormais plus besoin de passer systématiquement tous les jours car je tiendrai les (45) fans de la page Facebook de Comment c’qui va ton club? au courant de mes futures manifestations. Le tout live from ze Web!

Cliquez ici pour la page Facebook de Comment c’qui va ton club?

Ensuite, comme on est 2.0 ou on ne l’est pas, je vais également me servir de mon compte Twitter pour afficher mes humeurs ou informer la planète de mes nouveaux chef-d’oeuvre de 3000 mots.

Cliquez ici pour ma page Twitter

N’hésitez pas à vous servir de l’un ou l’autre, et au plaisir de vous revoir dans les statistiques compilées de mon blog!

 

 

Maxime Paiement

Critique sportif

 

 

Pouliot, Pouliot!

 

– Comment c’qui va ton club?

 

Normalement, je dirais fifty-fifty (grosso modo la fiche du club), mais aujourd’hui, j’ai envi de vous dire qu’il va bien en ti-père. Après tout, le Canadien joue maintenant pour .1000 lorsque Laraque compte un but. Tous les espoirs sont donc permis.

 

Note : C’était un premier but en 59 matchs avec le CH pour le gros George. Et avec le contexte actuel, je vous promets que les «Laraque, Laraque» entendus ce soir avaient très peu à voir avec le fait que son but créait l’égalité. Very powerful emotional stuff, comme le dirait si bien La Poune.

 

Je n’aurais pas pu choisir meilleur moment pour mon premier texte de l’année car hier soir, mes fidèles lecteurs, j’ai moi-même mis fin à une vilaine séquence. Depuis 1997, j’étais 0 en 12 lorsque j’assistais à un match au Centre Bell/Molson, ce qui est pire que la fiche de Carey Price, vous en conviendrez. J’en étais même rendu au point où je songeais sérieusement à m’acheter des billets de saison pour les trois prochaines années histoire d’aider l’équipe à se loader de 1er choix (à l’instar des Penguins, des Capitals et des Blackhawks). Or, j’ai enfin pu assister à une victoire alors que le CH a triomphé des Stars de Dallas. Et d’excitante façon en plus.

 

Mais ce n’est pas du match de jeudi soir dont je veux vous parler aujourd’hui, ni du bulletin de mi-saison du club (le bulletin de Bob m’occupe déjà assez comme ça), mais de la plus récente acquisition de Bob l’éponge, j’ai nommé Benoit Pouliot.

 

Voici ce que l’on savait de Benoit lorsqu’il est débarqué à Montréal (après avoir débarqué préalablement à Hamilton) :

 

1- C’est un excellent patineur, surtout pour sa taille.

 

2- Il possède de bonnes mains et un tir légèrement au-dessus de la normale.

 

3- C’était un 4e choix d’une cuvée hyper loadée, ainsi que le joueur sélectionné tout juste devant Price.

 

4- Le Canadien le convoitait autant sinon plus que Price lors du repêchage de 2005.

 

5- Par contre, il ne possédait pas une très bonne étique de travail (notez le temps de verbe ici, ceci dit, Benoit, si tu recommences à te pogner le beigne, je retourne dans mon texte et je METS LE VERBE AU PRÉSENT! Voilà, un Benoit averti en vaut deux).

 

Voici maintenant ce qu’on ne savait pas à propos de lui mais que l’on découvre lentement :

 

1- Il est plutôt intelligent avec la rondelle.

 

2- Il possède un certain instinct de marqueur.

 

Et surprise surprise…

 

3- Malgré le fait qu’il soit une grande asperge de 195 livres, il cogne crissement dur quand il s’y met.

 

C’est la première chose qui m’a sauté aux yeux lorsque je l’ai vu jouer son premier match. Même que lors de ses trois premières parties avec le club, Pouliot avait été de loin le joueur le plus robuste chez le Canadien. Souvent, quand il pince un gars dans la bande, elle shake. Ils ne sont pas des tonnes à pouvoir faire ça.

 

Ce qui me fait le plus sourire c’est que, malgré ses attributs physiques, Guillaume Latendresse avait toujours eu toute la misère du monde à se servir de ses épaules (tu ne peux pas frapper ce que tu ne peux pas rattraper). Or, voilà que Pouliot, que l’on a acquis principalement pour sa vitesse (la principale faiblesse chez l’ancien no 84), s’avère être capable de solides mises en échec. Eh bien.

 

Guillaume Latendresse peut bien noircir la feuille de pointage autant qu’il le veut, après tout, on ne lui souhaite pas de malheur (c’est faux, je lui souhaite de se briser un genou et d’apprendre qu’Annie Villeneuve l’a trompé avec Guillaume d’Occupation Double. Oye djoy djoy!), mais si Pouliot peut poursuivre sur sa lancée, au moins on ne revivra pas un second épisode Ribeiro-Niinimaa.

 

* * *

 

Ceux qui étaient assis dans ma section hier soir peuvent en témoigner, je suis complètement gaga de Pouliot. Même quand la foule criait «Laraque, Laraque», moi je continuais de crier «Pouliot, Pouliot» (pour la simple et bonne raison qu’il était assis au banc; oui je sais, j’ai toujours été un public facile). Vous pouvez ne pas me croire, mais mon attitude envers Pouliot n’a pas changé depuis son 1er match avec le club. En somme, je suis en train de vous expliquer que je suis un fan de la première heure, ce qui me donne beaucoup de rep auprès des filles. Ensuite, il faut comprendre que seul, je suis plutôt inoffensif, mais en groupe, je suis la pire chose qu’il ne peut pas arriver à Pouliot. Je m’explique.

 

Comme on le sait tous, le principal problème de Latendresse était sa Gui-Gui-Gui-éification précoce. On comprendra que le pauvre bougre aurait pu difficilement répondre aux attentes démesurées. Je ne m’étendrai pas en détails sur la cause de la hype, mais entendons-nous au moins sur le fait qu’il devait quitter Montréal pour espérer avoir un semblant de carrière. Voilà qui est fait.

 

En retour, il semble que l’on a reçu une sorte de cadeau du ciel. Un habile marqueur hyper rapide et plutôt robuste, doublé du complément idéal au duo Gomez-Gionta. Sa présence a (jusqu’ici) complètement transformé le 2e trio, particulièrement Scott Gomez. Déjà que Gionta faisait mieux paraître Gomez depuis son retour au jeu, l’ajout de Pouliot semble donner (gulp) raison à Little Bobby d’avoir transigé pour le speedy Alasko-Mexicain. Le luxueux centre peut maintenant atteindre ses ailiers avec ses passes savantes alors qu’ils entrent en plein vitesse en zone adverse. Et comble de bonheur, jusqu’ici, les défenseurs adverses semblent éprouver certaines difficultés à les suivre. Tant mieux. En espérant que ça dure maintenant. Vous vous rappelez des premiers match de D’agostini?

 

Maintenant, en tant que partisan, l’erreur serait de… eh bien de refaire la même erreur : applaudir et portez aux nues (nues dans tous les sens du terme; puck bunnies, svp, tenez-vous loin de Benoit!) la nouvelle coqueluche du Canadien. Déjà qu’il est arrivé en ville avec la réputation d’un mec qui aime bien se la couler douce, faudrait éviter de lui fournir trop de distractions hors glace le temps qu’il mature un peu. De plus, au cours des récentes saisons, nous sommes 0 en 2 lorsqu’on a canonisé rapidement de jeunes espoirs (Jesus Price et Gui Gui Gui). À l’inverse d’un jeune O’Byrne, apprenons de nos erreurs et abstenons-nous d’ovationner le jeune à tout rompre cette fois-ci, ok?

 

Aussi, si j’avais un seul autre conseil à donner à Pouliot (et à nous partisans du CH), ça serait de ne pas chercher à regarder ce que Latendresse accompli dans l’uniforme du Wild. À ce jeu, il (on) va perdre à coup sûr. Le Minnesota a beau être The Hockey State, St-Paul ce n’est pas Montréal. Pas la même pression disons (if you can make it there, you’ll make it anywhere, it’s up to you Montreal, Montreaaaaaaaaal, n’est-ce pas Gui Gui?). Et idéalement, ça serait bien s’il pouvait se tenir plus souvent avec Cammalleri et moins avec Lapierre. On se comprend? Good.

 

Donc si je résume la situation, jusqu’ici l’échange est très profitable pour les deux formations, le trio Gomez-Gionta-Pouliot est le meilleur du CH par les temps qui courent, moi j’ai le droit de crier «Pouliot Pouliot» parce que je suis un fan de la première heure, mais vous vous en avez pas le droit parce que ça va lui donner la grosse tête (et il va se mettre à jouer comme Matt D’agostini) et enfin, Bob semble s’être encore une fois sauvé la peau des fesses. À conditions bien sûr que le Canadien participe aux séries. Ce qui n’est pas encore fait. Disons que je leur donne fifty-fifty.

 

* * *

 

En l’honneur des victimes d’Haïti , j’ai décidé de donner 1 000 $ à chaque fois que Benoît Brunet va m’apprendre quelque chose sur RDS. Benoît, mon portefeuille est prêt!

 

 

Maxime Paiement

Critique sportif

 

 

* Des modalités et des conditions s’appliquent

Aujourd’hui, j’ai décidé de m’éloigner temporairement du bulletin de notre cher Bob – ne vous inquiétez pas, on y reviendra dans quelques jours – pour traiter du seul sujet qui passionne encore plus les partisans montréalais que le choix de leur prochain capitaine, j’ai nommé la venue possible de Vincent Lecavalier à Montréal*.

Comme l’ont avancé de nombreuses personnalités du hockey depuis 10 jours, le Lightning de Tamba Bay aurait finalement décidé d’échanger leur célèbre joueur de centre. Évidemment, tout ceci n’est probablement que spéculation, mais plusieurs signes pointent vers un tel dénouement (la situation financière de l’équipe, l’émergence de Stamkos, la nouvelle campagne de pub du club, etc.). Malheureusement pour les Bolts, ils ont manqué leur meilleure opportunité d’échanger Lecavalier. Je ne reviendrai pas sur les circonstances qui ont fait que Vinny n’a pas déménagé l’hiver dernier, mais je dirai seulement ceci : si les propriétaire du Lightning avait pu s’entendre, Lecavalier aurait été échangé à Montréal peu après le Match des Étoiles et ils auraient obtenu un maximum pour leur supposé joueur de concession en déclin. Les circonstances étant ce qu’ils sont, le numéro 4 patine toujours avec le club qui l’a repêché et semble plus malheureux que jamais.

S’il s’avérait vrai que le joueur de l’Île-Bizard n’avait plus le cœur à l’ouvrage à Tamba Bay, ce ne serait pas très compliqué d’en deviner la cause. En raison des énormes attentes placées en lui dès sa première année, Vincent n’a jamais eu droit à la même clémence que ses bons amis Brad Richards et Martin St-Louis. Ensuite, pour une raison qui n’est complètement étrangère aux fameuses attentes, sa relation avec ses coachs ne furent jamais simples. Je crois que la direction de l’équipe a toujours perçu Vincent comme la machine à points qu’il n’est pas, ce qui peut expliquer pourquoi ses entraineurs n’ont jamais cessé de critiquer son travail malgré le fait que Lecavalier prend rarement une journée de congé. Enfin, et ça c’est mon évaluation très personnelle de la chose, je crois que dans sa tête, Vincent était déjà rendu à Montréal.

Reculez d’un an, le Canadien était alors en pleine bataille pour le premier rang de l’association, la débâcle n’étant pas encore amorcée. Il avait déjà perdu deux bons amis en Richards et Boyle, le Lightning croupissait dans les bas-fonds de la ligue et il avait déjà atteint son rêve ultime, gagner une Coupe Stanley. Ajoutez à cela que Vincent avait reçu plus d’amour en une fin de semaine à Montréal qu’en dix ans à Tampa Bay. Autres points non négligeables, sa famille réside dans le coin et sa copine Caroline (avec qui j’ai jadis tourné une pub; elle est très gentille d’ailleurs) est une authentique Portelance du Québec. Et je pourrais même ajouter qu’après dix ans en Floride, même si les hivers y sont beaucoup plus agréables, vient un temps où vivre sur le bord de la beach n’est plus un argument suffisant pour se faire chier dans une équipe qui ne veut plus de vous. Non, je crois que pour la première fois de sa vie, Vincent Lecavalier semble finalement prêt à embrasser la vie de super vedette à Montréal (et certains – dont votre interlocuteur – diraient même prêt à embrasser sa destinée).

Ce qui nous amène à aujourd’hui, un an plus tard, toujours au même point, excepté pour le fait que le CH ne bataille plus pour le premier rang de l’association (en fait, je dirais même qu’il bataille pour ne pas finir au dernier rang de son association) et qu’il n’a plus la même flexibilité salariale. D’un autre côté, en raison de sa clause de non-échange et de sa faible production, la valeur de Lecavalier n’a jamais été aussi basse. Il s’en trouve donc plusieurs pour clamer que le moment est enfin venu d’acquérir le grand joueur de centre Québécois tant désiré*.

Lorsque la machine médiatique électronique (lignes ouvertes, show de débats, blogs) s’est emballée la semaine passée, j’ai réagi comme une grande partie des partisans. Quoi, Lecavalier à Montréal!? Encore!? D’la marde, une fois c’était bien assez! Mais comme l’histoire l’a si bien démontré à maintes reprises, le partisan moyen (j’en suis) est généralement beaucoup plus con qu’une chèvre. Par exemple, lorsque la chèvre s’électrocute sur une clôture, la chèvre se dit : Fuck that shit! I’m not getting near this thing for all the grass in Snoop’s house! (Dans mon monde, toutes les chèvres sont anglophones; je sais, ça n’a aucun sens mais c’est comme ça, que voulez-vous.) Le partisan, lui, n’apprend pas, il s’électrocute perpétuellement : Humm… Peut-être que ça ne fera pas dzzzit la prochaine fois? DZZZIT!! Ouch! Humm… Peut-être que ça ne fera pas dzzzit la prochaine fois? DZZZIT!! Ouch!! Humm… Peut-être que ça ne fera pas dzzzit la prochaine fois…? DZZZIT!! Ouuuch!!

Whhhooooooosh!

(Flash-back, comme dans Lost)

En janvier l’an passé, on était au Match des Étoiles, le Canadien était dominant, Lecavalier semblait ouvert à l’idée de venir à Montréal, Bob travaillait fort dans les coins pour nous l’amener, tout les espoirs étaient permis et soudainement DZZZIT!! Plus de Lecavalier, plus de Canadien dominant et plus d’espoir du tout en fait.

Whhhooooooosh!

(Retour au présent)

Veut-on vraiment s’exciter le poil des jambes sur une rumeur impliquant à la fois Brian Lawton et notre bon vieux Bob? Je ne suis pas sûr que j’aille envi d’entreprendre à nouveau cette route, la première fois fut assez décevante comme ça. Mais bon, on est partisan ou on ne l’est pas. Après quelques jours, j’ai fini par me laisser gagner par la possibilité de voir la réincarnation de Jean Béliveau débarquer à Montréal*. Et je crois que la ville tout entière pense secrètement comme moi. Après tout, on a tous ressenti le même frisson lorsqu’on a vu Lecavalier porter fièrement le numéro 4 dans Le Rocket, le film mettant en vedette Ovila Pronovost.

Mais avant de s’emballer à nouveau, il y a quelques points que j’aimerais soulever à votre attention.

A) La rutilante Lecavalier 2010 est livrée de série avec le pire contrat de l’histoire de la LNH.

Je vais le répéter parce que ça me sable vaguement important : Lecavalier vient avec le pire contrat de l’histoire de la LNH. Je sais que vous êtes nombreux à penser que Gomez, Drury ou même Redden ont en poche un pire contrat mais la vérité est que, vu sa longueur (11 ans) et la somme impliquée (le produit national brute de 3 pays d’Afrique, ou à peu près), on peut difficilement faire pire que le contrat de Lecavalier (si ça peut vous consoler, le contrat de Gomez fait tout de même partie des 5 pires de l’histoire). Un contrat qui ne faisait aucun sens dès le départ.

Quand est-ce que les DG vont apprendre? Est que la direction des équipes consulte les statistiques des 30 dernières années avant de balancer n’importe quel montant à un joueur autonome? Le salaire astronomique de Vinny est basé sur ses deux saisons de 108 points (52 buts) et 92 points (40 buts). Une somme relativement raisonnable compte tenu de cette production. Le seul hic est que le Lightning aurait dû savoir que Vincent ne pourrait répéter ses meilleures années ad nauseam. Historiquement, c’est prouvé qu’un joueur qui n’atteint pas ce genre de chiffres dès ses trois ou quatre premières années, ne dupliquera jamais la production de ses meilleures années. Gretzky, Lemieux, Lafleur, Stastny, Sakic, Savard (Denis), Yzerman, Hull, Jagr, Lindros, Forsberg et combien d’autres, ont tous été productif pratiquement dès leur entrée dans la ligue (ou à peu près). C’est à ce genre de joueur que tu verses une telle fortune. Par exemple, Crosby, Ovechkin et Malkin méritent tout trois ce genre de salaire vu qu’ils ont produit dès leurs premières années sans jamais vraiment ralentir. Lecavalier a mis sept saisons avant de connaître une saison réellement dominante. Quand on analyse la courbe de production de tous les joueurs dit de concession, c’est facile de conclure qu’il s’agissait davantage d’une anomalie que de la norme. Conclusion, tu ne lui verses pas un salaire de joueur de concession. C’est simple non?

B) Malgré tout, le seul club qui peut se permettre un tel contrat pour un tel joueur, c’est Montréal.

Du point de vue strictement hockey, la venue de Lecavalier à Montréal* pourrait être un bon coup dépendant du prix payé (on y reviendra très rapidement) et on peut en dire autant pour les deux autres clubs souvent mentionnés comme destination potentielle, Los Angeles et New York (Rangers). C’est au niveau du cap salarial que ça se corse. Montréal n’a absolument pas la marge de manœuvre pour l’accueillir, ni New York d’ailleurs. Los Angeles est en bien meilleure position, mais les Kings devraient faire attention parce que Kopitar va bientôt passer à la caisse, tout comme les autres vedettes montantes du club (sans compter que tout va bien là-bas et à leur place, j’hésiterais avant de modifier une formule gagnante). Surtout qu’un contrat de onze ans, c’est long en Jésus de plâtre! Surtout que les Kings ont déjà dépanné un autre club en récoltant le contrat de Ryan Smyth. Mais c’est quand même à Los Angeles où sa venue ferait le plus de sens point de vue cap salarial.

Maintenant, du point de vue business, alors là, c’est une toute autre histoire. 85 millions pour 11 ans pour un joueur qui a tendance à produire 75 points en moyenne, c’est cher, très cher payé même. Et la valeur marketing de Lecavalier représente des peanuts à Los Angeles ou New York. Jamais, ils en auraient pour leur argent. À Montréal? Le Canadien rentrerait dans ses frais après quoi, cinq ans tout au plus? La valeur marchande de Vincent Lecavalier inc. justifierait à elle seule le contrat. Et je vais vous confiez un secret, Boivin le sait et les Molson le savent. D’ailleurs, connaissant la direction du CH, je ne serais pas surpris si c’était la principale raison de l’intérêt du club pour le grand numéro 4.

C) Je n’ai absolument pas confiance en Little Bobby pour négocier un tel échange.

S’il y a une chose que j’ai appris en rédigeant le bulletin de Bob depuis un mois, et ce même s’il me reste encore deux ans à évaluer, c’est que Bob a la fâcheuse tendance à surpayer pour obtenir le joueur qu’il désire. Il n’est ni assez rusé, ni assez agressif. Et même si Lawton est peut-être encore plus mauvais que Gainey, je sens que s’il y a une transaction entre les deux clubs, on va s’arracher les cheveux de la tête. Si vous en doutez, remémorez-vous votre réaction lorsque vous avez pris connaissance des détails de la transaction qui nous a amené Gomez. Personnellement, j’en avais été éjecté de ma causeuse.

Dans un premier temps, on ne peut pas acquérir Lecavalier sans se départir de Gomez. Je sais, je sais, c’est plus facile à dire qu’à faire mais c’est comme ça, on ne peut pas faire autrement sans hypothéquer dangereusement l’avenir du club. De toute façon, il suffit que Vinny décide que c’est à Montréal qu’il veut jouer et l’affaire sera ketchup. Quand un DG a les mains liées, les transactions sont toujours à l’avantage de l’acquéreur. Pensez simplement à Pronger à Anaheim et Heatley à San Jose. En outre, 7 ans et 51 millions, c’est moins pire que 11 ans et 85 millions, surtout que le contrat de Gomez a bientôt trois ans d’écoulé. À un moment donné, quand tu déconnes, tu payes pour.

Donc Gomez fait parti du deal (un problème de moins). Ensuite, il faut ajouter probablement Halak (pas un problème), un premier choix (pas un problème) et un ou deux des meilleurs espoirs de l’organisation (un problème). C’est là que ça se corse. Outre Price, le CH a trois fleurons de 22 ans et moins : Pacioretty, P.K. Subban et le bon Serge. Nul comme seul Bob peut l’être, j’ai peur qu’il les ship les trois! Si ça arrive, je vous le jure, je quitte le navire pour de bon. Vincent ne vaut pas ces trois kids, en fait, il en vaut à peine deux.

Compte tenu de la valeur actuelle de Lecavalier et du fait qu’il est maître de son destin, un seul des trois devrait suffire. P.K. est probablement celui qui a le plus de valeur parmi les trois, c’est pourquoi il doit être le dernier à partir. Des jeunes défenseurs rapides et habiles comme lui, il n’y en a pas dix dans les filiales de toutes les équipes de la ligue. La défensive du CH est vieillissante et l’addition de Subban l’année prochaine sera la bienvenue. On a besoin d’améliorer nos sorties de zone (la plus grande faiblesse du CH cette année), et la solution passe notamment par lui.

De son côté, Serge est le plus mongol des trois (en fait, seul Avery est plus mongol que lui dans tout le hockey) mais c’est un passeur de génie pourvu d’un excellent tir des poignets et Guy Boucher semble l’avoir convaincu qu’il peut devenir Datsyuk 2.0. De plus, si effectivement Lecavalier était pour débarquer à Montréal*, Serge serait le premier joueur avec qui je le ferais jouer. Un ailier passeur avec un centre buteur, ils s’entendraient comme John Candy et le bacon canadien (à condition que Musashi Kostitsyn poursuive son chemin de croix).

Finalement, ça nous laisse avec l’un des joueurs qui m’impressionnent le plus ces temps-ci, Max Pacioretty. Honnêtement, je préfèrerais de loin envoyer Pouliot avant Pax, mais à moins que Benoit ne connaisse un début canon avec le CH, je ne crois pas que sa valeur soit assez haute pour qu’il serve de monnaie d’échange. Ensuite, des trois, c’est Pacioretty qui ressemble le plus à Vinny. Je n’aimerais vraiment pas le voir quitter, mais si c’est absolument ce que ça prend pour obtenir Lecavalier*, je pourrais (peut-être) l’accepter. Et encore.

Selon mon humble avis, Gomez, Halak, Pacioretty et un premier choix serait le prix maximum que je serais prêt à payer. Mais avec notre chance, Bob va offrir Gomez, Subban, Serge et Pax ou pire encore, Pleky, Pax, Subban et Hamrlik (AAARRRGGGH!).

D) Je ne suis pas totalement convaincu que Lecavalier soit une si grand amélioration face à Gomez.

Vous pensez que je pousse ma luck en affirmant ça, n’est-ce pas? Vous avez probablement raison, mais explorons tout de même cette voie pour un moment.

En supposant que l’on ne tienne pas compte de l’origine et du salaire démesuré des deux joueurs, que l’on compare simplement deux joueurs de centre pour ce qu’ils sont, qu’obtient-on? L’un est un passeur extrêmement rapide entre les deux lignes bleues et étonnamment efficace à 4 contre 5. L’autre est d’abord un centre buteur pourvu d’un généreux physique qui peut changer le cours d’une partie de toutes les manières imaginables. Les deux ont l’agréable habitude de rester en santé et sur l’ensemble de leur carrière, leur production offensive, bien que répartie différemment, se ressemble plus que vous ne le pensez.

Ensuite, bien qu’il soit gros, Vinny n’a jamais été une présence intimidante comme pouvait l’être Lindros à ses meilleures années, donc, n’allez pas vous imaginez qu’il ferait grandir ses ailiers de 3 pouces à chaque fois qu’il sauterait sur la glace. Gomez, se son côté, est un meilleur joueur que ce l’on pense et un moins bon joueur que ce que l’on s’imagine. Je ne sais pas ce que cette phrase veut dire exactement, mais je trouve que ça sonne bien et je suis plutôt content de l’avoir trouvé. Mais si je devais absolument l’expliquer, je dirais que Gomez est à la fois underrated et overrated, ce qui n’est pas un mince exploit. Bref, c’est un joueur plein de surprises qui gagne à être connu. Si ce n’était de son salaire, je serais relativement satisfait de son acquisition. Mais c’est un gros « si ».

Non, c’est évident qu’en tant que joueur de hockey, Lecavalier est largement (jeu de mot) supérieur à Gomez. Je n’essaierai pas de vous convaincre du contraire. Mais strictement d’un point de vue hockey, êtes-vous prêt à céder Gomez, Subban, Pacioretty et/ou le bon Serge pour l’acquérir? Parce qu’avec Bob aux commandes, c’est ce qui risque d’arriver.

* * *

Mais pourquoi ai-je alors consacré jusqu’ici plus de 2600 mots sur l’acquisition de Vincent Lecavalier si je le trouve si surévalué et que je semble relativement content de Scott Gomez?

Parce que, mes chers amis lecteurs, Vincent Lecavalier à Montréal* c’est l’équivalent sportif de Rachel qui tombe finalement amoureuse de Ross. C’est le happy-end que tout le monde désire. Il y a dans cette histoire tous les rebondissements dramatiques d’une comédie romantique. On sait déjà comment l’histoire va se terminer mais on s’en fout, on veut que l’héroïne (Montréal) finisse avec le héro (Vincent). Parce que ça nous fait sourire, parce que ça nous réconforte, parce que les belles histoires ne peuvent faire autrement que bien se terminer.

C’est pas des farces, c’est un devenu un consensus tellement généralisé dans le merveilleux monde du hockey que même nos amis du ROC et du sud s’entendent sur le fait qu’il ne peut y avoir un autre dénouement. Vincent Lecavalier doit être échangé à Montréal*, pour le bien de sa carrière, pour le bien du Canadien, pour le bien du Lightning et certains diraient même, pour le bien du hockey en général.

Alors est-ce que ça va arriver? Absolument pas. S’il y a une chose que j’ai appris durant toutes ses années à suivre le sport professionnel, c’est que plus un scénario est évident, plus c’est sûr et certain qu’il ne se produira pas. C’est ce qui fait la beauté du sport, on ne sait jamais comment l’histoire va se terminer.

Maxime Paiement

Critique sportif

Note : Malgré que ce soit une erreur, les Kings de Los Angeles vont probablement acquérir le grand centre Québécois. Ils ont l’espace salarial, ils ont des jeunes à sacrifier, et à la fin, Vinny va se dire que tant qu’à quitter Tampa Bay, aussi bien rester au soleil et jouer pour dans équipe montante. Une équipe qui trône désormais au sommet de sa division. De plus, n’oubliez pas, sa copine est actrice. Lecavalier à Los Angeles? Une évidence! C’est pourquoi il aboutira à New York.

* Des modalités et des conditions s’appliquent.

Le Bulletin de Bob – 2006, la saison morte

 

Ça y est, c’est fini…?

 

Attendons juste encore un peu pour être bien certain…

 

Désolé, mais je m’étais promis de ne plus réécrire sur mon blog tant que le Centenaire n’était pas bel et bien terminé. Oups, on me dit qu’il y a encore une ou deux légendes à rouler en dehors du Centre Bell…

 

Ok, c’est bon là?

 

Bon, on va enfin pourvoir se parler d’autre chose que du bon vieux hockey comme dans le temps de Jacques Cartier ou de Ponce Pilate. Donc, depuis 3 semaines, on repasse en revue toutes les transactions et signatures effectuées par Gainey depuis son arrivé et on les note d’un à sept, façon Médiafilm*. Aujourd’hui, on analysera la deuxième portion de 2006, la saison morte.

 

*Les cotes de Médiafilm, en résumé :

 

1 : Chef-d’œuvre

2 : Remarquable

3 : Très bon

4 : Bon

5 : Moyen

6 : Pauvre

7 : Minable

 

 

Parfois, quand je compose une critique, je commence par le titre, comme ça au hasard, sans trop y réfléchir, et plus loin dans mon texte, je me rends compte à quel point je suis un génie d’avoir choisi tel ou tel titre parce que tiens-r’garde-donc-ça-osti-ça-fit-tu-bien. Et bien, c’est justement le cas aujourd’hui car la saison 2006-2007 fut définitivement une saison morte.

 

Après un bon départ, le Canadien s’est rapidement écroulé pour ensuite reprendre graduellement du poil de la bête – notamment grâce au brio de Halak qui a magnifiquement tenu le fort pendant la blessure à Huet – pour mieux s’effondrer lamentablement lors des deux dernières parties (pire! – lors de la toute dernière PÉRIODE de l’année contre Toronto! AAAARGGH!!!) et rater sa participation aux séries par 2 petit points.

 

Ce fut aussi l’année du Cirque de Kovalev où Carbo et Bob ont dû faire mille acrobaties pour maintenir un semblant d’ordre dans le vestiaire. Quand ce n’était pas les patins qui se traînaient sur la glace, c’était les commentaires assassins qui traînaient dans les journaux Russe.

 

Bob, de son côté… Hum… Disons simplement que ce ne fut pas sa meilleure saison morte.

 

 

1) 12 juillet – le Canadien signe Sergei Samsonov.

 

Parfois, on reproche à Bob de ne jamais rien faire pour aider son équipe. Dans le cas présent, je lui reproche d’avoir, au contraire, tenté quelque chose. Récapitulons les événements qui ont amené Samsonov à Montréal.

 

Gainey, sachant pertinemment que le Canadien manque cruellement de poids à l’avant, consacre tout son été à courtiser activement Brendan Shanahan. L’histoire est bien connue. Le CH est dans le coup jusqu’à la toute fin pour se faire finalement coiffer au fil d’arriver par Madame Shanahan qui préfère magasiner chez Macy’s plutôt qu’à la Place Versailles. Donc, en désespoir de cause, Little Bobby se tourne vers Little Sergei.

 

Jusqu’ici tout va bien, Samsonov vient de connaître des séries respectables avec Edmonton et il a toujours été un poison pour le CH lors de ces années à Boston. Mais comme la grande majorité des fans, mon instinct me crie : DANGER! DANGER! DANGER!

 

Notre pressentiment négatif fut vite confirmé par l’inertie totale de Samsonov durant la saison. Il était ce que j’aime appeler un joueur de périphérie, un joueur qui se tient en périphérie de la rondelle. Pendant ce temps, non loin du Macy’s et de sa conne de femme, Shanahan inscrivait 29 buts et 62 points en 67 matchs pour les Rangers (lsqwedj! S;ldjfla! kgkyhkk! Voyez, même après 3 ans, je me cogne encore la tête sur mon clavier).

 

Mais attendez, ce n’est pas tout! Oui, il y a plus encore! On réalisa tous rapidement à quel point la signature de Samsonov fut une erreur lorsqu’il devint évident que Buffalo ne pourrait s’entendre avec Jean-Pierre Dumont (cap salarial, quand tu nous tiens). Lié par le contrat de Samsonov (et l’échange de Mike Johnson), Bob n’eut pas la possibilité de présenter une offre intéressante à l’agent de Dumont. Ce dernier et le Canadien auraient été un fit naturel.

 

Maintenant, histoire de tourner encore plus le fer dans notre plaie ouverte et affreusement infectée, voici la fiche de Dumont avec Nashville lors des 3 dernières saisons :

 

82 PJ    21 B    45 P    66 PTS

80 PJ    29 B   43 P    72 PTS

82 PJ    16 B    49 P    65 PTS

 

(soupir)

 

Et la signature de Dumont aurait probablement enclenché un effet domino qui nous aurait amené Daniel Brière à 7 millions par année pour 8 ans. Ouais, hum… Peut-être que Samsonov n’était pas une si mauvaise signature finalement… (Désolé, je m’emporte) Cote : 6

 

 

2) 12 juillet – le Canadien acquiert Mike Johnson des Coyotes de Phoenix pour un choix de 4e ronde en 2007 (Vladimir Ruzicka).

 

Le coup classique du Canadien qui acquiert un joueur qui produit relativement avec une équipe minable pour s’éteindre complètement une fois à Montréal. Je n’ai même pas envi d’en rajouter. Cote : 5

 

 

3) 12 juillet – le Canadien échange Richard Zednick aux Capitals de Washington pour un choix de 3e ronde (Olivier Fortier).

 

Z, justement, l’un des rares à avoir connu ses meilleures saisons à Montréal. Et pour ceux qui se le demandent encore, non, le coup de la corde à linge de McLaren n’a pas gâché sa carrière. Il ne serait pas devenu Ovechkin s’il n’avait pas été blessé lors de cette série. Il a même connu sa meilleure saison (31 buts) en revenant de sa blessure.

 

Et tant qu’à briser des mythes ridicules… NON! Koivu n’aurait pas fini premier compteur de la ligue en ’97 s’il n’avait pas eu sa blessure aux genoux. Lemieux a terminé avec 122 points cette année-là, Koivu ne se serait même pas approché à 30 points du Magnifique. Mettez ça dans votre caboche! Cote : 5

 

 

4) 12 juillet – le Canadien signe Dan Jancevski.

 

Alors lui, j’ai dû le googler. J’y ai notamment appris qu’il était d’origine macédonienne et qu’il avait grandement contribué à la conquête de la Coupe Calder par les Bulldogs en 2007. Il n’a même jamais joué un match avec le CH. Cote : 6

 

 

5) 28 septembre – le Canadien réclame Patrick Traverse au ballottage des Sharks de San Jose.

 

Quand j’étais dans cette étrange période située entre l’enfance et l’adolescence, disons vers les 12 ans, tous mes cousins et moi avions reçu à Noël de mes grands-parents le kit complet de Brut 33. Attention, je parle du d’ssous-de-bras, de l’après-rasage (souvenez-vous, 12 ans), du parfum (une arme biochimique) et de l’eau de Cologne (encore, 12 ans!). Je me souviens qu’on s’est tous regardé l’air de dire osti-sont-où-nos-putains-de-G.I.Joe, puis on s’est tourné vers nos mères qui nous ont lancé un regard du genre ferme-ta-gueule-je-t’en-achèterai-un-putain-de-G.I.Joe-maintenant-va-vite-remercier-ta-grand-mère-sinon-dodo.

 

Je dois avouer avec le recul que l’échange de Patrick Traverse m’a fait à peu près le même effet. Jamais un bon signe. Cote : 6

 

 

6) 30 septembre – le Canadien échange Mike Ribeiro et un choix de 6e ronde en 2008 (Matthew Tassone) aux Stars de Dallas contre Janne Niinimaa et un choix de 5e ronde en 2007 (Andrew Conboy).

 

Sérieux Bob!? Non, pour vrai! T’es vraiment sérieux Bob!? Est-ce c’était absolument nécessaire d’échanger Ribeiro tout juste avant le début de la (censuré) de saison!?

 

J’aurais sérieusement (voyez comme je suis sérieux) préféré que Little Bobby se fasse frapper par une auto le 30 septembre au matin en se rendant au bureau plutôt qu’il nous fasse caca dans la pelle comme ça. Non, je regrette, il y a des moments où vaut mieux souhaiter du malheur à quelqu’un plutôt que de subir l’un des quoi, 3-4 pire échange de l’histoire du club (et je rappelle pour ceux qui n’étaient pas au courant que l’on vient tout juste fêter le 100e anniversaire du CH)? Pas du très bon boulot mon Bob. Pas du très bon boulot. Et c’est sans parler de Niinimaa (vaut mieux éviter).

 

Ce n’est pas compliqué, l’échange traumatise encore aujourd’hui les fans au point où le CH ne peut plus échanger un jeune (Latendresse, Higgins, McDonagh) sans que l’on frise l’hystérie nationale. On a tous la crainte de vivre un second Ribeiro.

 

Et pourquoi avoir échangé Ribeiro si tôt, ou je devrais dire si tard au camp d’entraînement au juste? Pour déduire de l’impôt!? Il doit forcément y avoir une raison.

 

Je n’ai jamais gobé la théorie du complot Koivu. Si c’était vraiment à cause du Capitaine Cancer, alors le finlandais mérite définitivement de finir sa carrière sans jamais avoir remporté un quelconque championnat (ce qu’il est bien parti pour faire d’ailleurs).

 

Parce que les 3 amigos (Ribeiro, Théo, Dagenais) ont trop abusé des belles (jeunes) choses de la vie? Peut-être. Après tout, les trois ont été foutus à la porte en moins de 18 mois. Mais ça semble encore tiré un peu par les cheveux (épaissis au Propecia).

 

En fin de comte, je crois que la direction croyait que Mike manquait légèrement de maturité. Compte tenu du gâchis de l’an passé, on n’a peut-être pas misé sur le bon cheval. Je dis ça comme ça…

 

Mais bon, pendant que Mike roule à 1 point par match depuis 2 ans, Niinimaa fut d’une totale inutilité au CH. On s’en est d’ailleurs vite débarrassé à la fin de la saison. Et tant qu’à être de mauvaise foi, le Canadien n’aurait jamais transigé pour Gomez si Mike patinait encore avec le club. Encore une fois, je dis ça comme ça… Cote : 7

 

Note : Comme Médiafilm, je n’attribue pratiquement jamais de 7. C’est même encore plus rare que les 1. Ça vous donne une idée de tout le bien que je pense de cette transaction.

 

 

7) 15 décembre – le Canadien échange Patrick Traverse à Dallas pour Mathieu Biron.

 

Une petite dernière histoire de finir l’année 2006 en beauté?

 

On y reviendra, mais remarquez le nombre de transactions bizarres impliquant Gainey et son ancien club, le premier qui lui a donné une chance comme entraîneur et DG. On dirait qu’à chaque fois que Gainey sent la pression de faire une quelconque transaction pour apaiser le peuple, ça finit toujours par un échange avec Dallas. Et c’est très rare qu’on ait le dessus dans le deal. Peut-on former une commission d’enquête afin de se pencher sur le sujet?

 

Dans tous les cas, Traverse n’a fait que passer. Cote : 6

 

 

Nous sommes maintenant prêts pour l’année 2007. Probablement d’ici à la fin de la semaine.

 

 

Maxime Paiement

Critique sportif

 

 

Le Bulletin de Bob – 2006, de retour après la pause

 

Depuis deux semaines, on repasse en revue toutes les transactions et signatures effectuées par Gainey depuis son arrivé et on les note d’un à sept, façon Médiafilm*. Ce soir, c’est au tour de l’année 2006. Comme ce fut une grosse année pour Bob, on va la diviser en deux parties : la saison et la saison morte.

 

*Les cotes de Médiafilm, en résumé :

 

1 : Chef-d’œuvre

2 : Remarquable

3 : Très bon

4 : Bon

5 : Moyen

6 : Pauvre

7 : Minable

 

 

Après un lock-out d’un an, au cours duquel fut sacrifiée la saison 2004-2005, les équipes de la LNH finirent par reprendre leurs activités. La nouvelle saison offrait autant de promesses qu’une campagne électorale. Les propriétaires avaient gagné leur bras de fer, un plafond salarial avait été adopté, l’arbitrage promettait d’être enfin à la hauteur et de jeunes surdoués s’apprêtaient à faire leur début tant attendu.

 

À Montréal, en raison d’un long sevrage forcé, le hockey revint plus populaire que jamais, aidé en cela par un marketing diablement efficace. Sur la glace, en raison des nombreux jeunes qui commençaient à éclore, pour la première fois en 10 ans, certains espoirs étaient permis, surtout que la cage du tricolore était défendue par l’un des meilleurs gardiens de la ligue : José Théodore.

 

Bon, j’ignore ce à quoi José a occupé son temps durant l’arrêt de travail, que ce soit jouer de la guitare, rendre visite à son beau-père ou fixer sa belle chevelure avec du Propecia, toujours est-il que l’on se rendit vite compte que le José post-lock-out n’avait plus rien à voir avec le José-fuck-you-Bruins-de-Boston. J’ai même personnellement assisté à ce qui s’avéra être le dernier match de Théo avec le CH, une dégelé de 8-2 face à la (censuré) de Caroline.

 

 

1) 8 mars – le Canadien échange José Théodore à l’Avalanche du Colorado pour David Aebisher.

 

Les Suisses, en plus de parler couramment le suisse, l’écureuil et le gerbois, sont reconnus pour être des gens qui se tiennent le plus loin possible des problèmes. Ça vous donne une idée à quel point Gainey en avait sa claque des distractions qui venait avec son gardien lorsqu’il décida de l’échanger contre un Suisse.

 

Je me souviens (c’est ma devise aussi après tout) qu’à l’époque, nombreux étaient ceux qui redoutaient de revivre l’échange de Roy une seconde fois. Même si sa valeur avait plongé aussi rapidement que la carrière de Jean-François Harrisson, Théodore valait beaucoup plus que David Aebisher. Pour ma part, même si je pensais que Gainey aurait pu soutirer un petit peu plus de cet échange, j’étais plutôt satisfait. Après tout, Théo commandait un salaire de 5,5 millions de dollars et Aebisher seulement 1,9.

 

En cette nouvelle ère de plafond salarial, je me doutais bien que l’économie de salaire représentait beaucoup plus que le joueur reçu. La nouvelle acquisition du club a d’ailleurs été traitée en conséquence par la direction, et avec raison, Aebisher étant le pire portier du CH qu’il m’est été donné de voir.

 

Parfois, on échange quatre trente sous pour une piastre et d’autres fois, on échange quatre trente sous pour 3,6 millions de dollars. Cote : 4

 

 

2) 9 mars – le Canadien acquiert Todd Simpson des Blackhawks de Chicago pour un choix de 6e ronde (Chris Auger).

 

Voyons, on en est à combien de bagarreurs acquis par Bob Binette depuis son entrée en poste? Quatre, c’est bien ça, non? Et pourtant, l’équipe est toujours aussi incapable d’envoyer sur la glace un homme capable de faire respecter la loi. Cote : 6

 

 

3) 24 juin – le Canadien échange un choix de 1ère ronde (Tyler Wishart) aux Sharks de San Jose pour un choix de première ronde, David Fischer, et un choix de deuxième ronde, Mathieu Carle.

 

Comme pour l’échange qui a mené à la sélection de Latendresse, je m’attarderai quelque peu à celle-ci, même s’il s’agit en fait de repêchage.

 

Dans un premier temps, malgré qu’il ne s’agisse pas du bulletin de Trevor Timmins, parlons quand même rapidement du directeur du recrutement chez le Canadien. Timmins se targue d’être l’un des recruteurs les plus efficaces de la ligue. Sa moyenne au bâton du nombre de ses poulains qui atteignent la ligue est effectivement l’une des meilleures du circuit. Aussi, le seul reproche que l’on peut lui faire (et avec raison), c’est probablement son incapacité à dénicher les joueurs d’impact cachés ici et là au-delà des 10 ou 12 premiers choix.

 

L’une des raisons qui expliquent le succès de Timmins, c’est qu’il aime bien miser sur les coups sûrs, si coup sûr il y a dans ce domaine, principalement ceux à l’entre-champs (un vrai petit Tony Gwynn ce Timmy). Très rarement vise-t-il la clôture, résultat, il passe dans le beurre moins souvent que ses homologues. Et tant mieux pour nous.

 

Par contre, la sélection de Fisher fait partie de ces quelques fois où il s’est élancé pour la longue balle. Jusqu’ici, à moins que Fisher ne devienne un très bon défenseur défensif, l’expérience aura été une catastrophe. Surtout si on considère le joueur que tous espéraient voir débarquer à Montréal. Faisons un petit retour en arrière.

 

Le jour du repêchage 2006, je me trouvais devant la télé au moment où Timmins prononça le nom de David Fisher. Comme tout le monde en ondes, j’étais abasourdi. Quoi!? Qui!? Pas Claude Giroux!? David qui!? Pourquoi pas Giroux!? Qui encore!? (Voyez, je n’en revenais tout simplement pas)

 

Dans ma tête, comme dans celle de beaucoup de monde plus callés, la sélection de Giroux allait de soit. Franco-Ontarien de talent, il semblait posséder ce petit quelque chose qui fait que les joueurs comme lui percent dans la ligue, et pas seulement pour faire trois shifts par match sur le 4e trio. En plust, ce n‘était pas comme si le club débordait d’espoirs francophones, espoir offensif de surcroît…

 

Bien que le repêchage est une science inexacte, après des années de fanitude, j’ai fini par développer un petit truc infaillible pour dénicher les prochaines stars de la LNH. Et je n’ai même pas besoin d’épier les centaines d’espoirs aux quatre coins du globe. Mon truc? Je prends la liste de noms des 30 ou 60 meilleurs espoirs et je lis leur nom à haute voix. Est-ce que le nom du joueur sonne comme le nom d’une super vedette? Oui, on repêche. Non, on passe. Vous ne l’aviez pas venu venir celle-là, hein? Les stars ont des noms de star. Généralement, t’es capable de savoir juste à la sonorité d’un nom si le gars va devenir une vedette ou pas.

 

Prenons Claude Giroux par exemple. Aujourd’hui, plus personne ne s’appelle Claude, c’est un prénom de mononcle (signe numéro un). Ensuite, ça sonne bien, ça sonne genre album Panini 1984 (signe no 2). Enfin, dans la vie, il y a des signes qui ne mentent pas. Quand j’ai vu Bobby Clarke ne pas être capable de se souvenir du nom de Claude deux rangs après que Timmins ait craché dessus, j’ai su qu’on était dans la marde (signe no 3). Ce genre de coïncidence, ça ne pardonne pas.

 

Toujours est-il qu’en attendant, avec ma méthode, j’aurais probablement sélectionné Dion Phaneuf (si j’avais parlé 9e bien sûr), Mike Richards, Zack Parisé, Patrice Bergeron, Anze Kopitar, Paul Stastny, Claude Giroux, David Perron et plusieurs autres. Je peux même vous garantir qu’à chaque fois que le CH a ignoré l’un d’eux, j’ai engueulé ma télé.

 

Aurais-je l’air d’un génie aujourd’hui avec la moitié de ces joueurs dans mon club? Absolument. Serais-ce de la chance? Totalement. Normal, puisque ma technique est basée à 95% de hasard, 4% d’instinct et 1% de science (déterminer avec exactitude si un nom sonne comme un nom de star, je suis désolé, mais c’est une science). Et dans la vie, vaut mieux être chanceux qu’être le meilleur de la ligue pour dénicher des plombiers et des 6e défenseurs. D’ailleurs, statistiquement, ou même par le simple fruit du hasard, Timmins aurait déjà dû nous trouver au moins un ou deux joueurs d’impact depuis 2003.

 

Anyway, comme je ne peux pas blâmer Gainey sur ce coup-là, je lui donne le bénéfice du doute. Cote : 5

 

Note : Avec mon truc, mon plus grand échec aurait été Gilbert Brulé. Avec son nom de flying frenchman des années’70, j’étais sûr qu’il deviendrait une vedette. Mais bon, seuls les fous sont parfaits.

 

 

4) 24 juin – Canadiens échange un choix de 3e ronde en 2006 (Jonathan Matsumoto), un choix de 4e ronde en 2006 (Jakub Kovar) à Philadelphia un choix de 3e ronde en 2006, Ryan White.

 

Comme le Canadien a échangé un choix de 3e ronde qui allait devenir un dénommé Matsumoto, j’ai presque envie d’attribuer un 1 à Gainey. Mais bon, vu le but hautement scientifique de la chose, je vais néanmoins me restreindre à une évaluation davantage rationnel que passionnel. Cote : 5

 

Vers la fin de la semaine, nous nous attaquerons à la saison morte 2006, la deuxième plus chargée après la désormais fameuse saison morte 2009.

 

 

Maxime Paiement

Critique sportif

 

 

Le Bulletin de Bob – 2005, l’après lock-out

 

Comme promis, au cours des prochains jours, on repassera en revue toutes les transactions et signatures effectuées par Gainey depuis son arrivé et on les notera d’un à sept, façon Médiafilm*. Ce soir, c’est au tour des années 2005.

 

*Les cotes de Médiafilm, en résumé :

 

1 : Chef-d’œuvre

2 : Remarquable

3 : Très bon

4 : Bon

5 : Moyen

6 : Pauvre

7 : Minable

 

 

Incapables d’en venir à une entente avec l’Association des joueurs, les propriétaires de ligue décrètent un lock-out le 15 septembre 2004. Et bien croyez-moi, croyez-moi pas, la veille, le (censuré) de Bluejacket de Columbus réclame François Beauchemin au ballottage.

 

1) 14 septembre – François Beauchemin est réclamé par Columbus.

 

Je sais, je sais, ce n’est pas exactement une transaction. Je sais aussi qu’on l’a perdu pour rien parce que la convention est ainsi faite et que Doug Jarvis n’a pas insisté auprès de Gainey pour le retenir. Je sais tout ça, mais ce n’est pas assez pour m’empêcher de m’agrafer les couilles sur ma chaise pour m’éviter d’y penser davantage. (Ouilles! Ouch!! Ouilles!!!) Cote : 6

 

 

2) 30 juillet – le Canadien échange un choix de 2e ronde en 2005 (Marc-André Cliche, D) et un choix de 3e ronde en 2005 (Brodie Dupont) aux Rangers de New York pour un choix de 2e ronde (un piano à queue; mais non, Guillaume Latendresse voyons).

 

Note : Au moment d’écrire ces lignes, la situation de Latendresse vient tout juste d’évoluer. Quelques heures plus tôt, Guillaume et Annie Villeneuve ont été échangés au Wild du Minnesota contre le Franco-Ontarien Benoît Pouliot. Néanmoins, je vais traiter de l’échange comme si elle n’avait pas eu lieu.

 

Double note: Normalement, je ne traite pas du repêchage, mais vu que dans ce cas-ci le CH a transigé pour pouvoir sélectionner notre Guillaume national, je ferai une toute petite exception.

 

Décelant un potentiel énorme chez Latendresse, André Savard insista auprès de Gainey et de Timmins pour qu’on repêche le Québécois le plus tôt possible. Doué d’un physique imposant et de bonnes mains, le CH pensa longtemps avoir commis un vol à l’encan 2005. Ce ne sera pas tout à fait faux. Ni tout à fait vrai.

 

Parce qu’il connut un bon premier camp professionnel, parce qu’il est gros, costaud et habile (une denrée rare comme la marde de Pape chez le Canadien) et enfin parce que c’est un authentique jambon Lafleur, le public montréalais eut tôt fait de jeter son dévolu sur le numéro 84. Ce fut la pire chose qui ne pouvait lui arriver.

 

Gui Gui Gui devint une veuhdette avant même d’avoir compté son premier but dans la LNH. Son statut d’enfant chérie le plaça malgré lui dans une situation précaire. Tout ce qu’il allait accomplir par la suite qui ne ressemblait pas à une saison de 30 buts, ne fut assez aux yeux du public.

 

De son côté, la direction n’a jamais caché être déçu de la courbe de progression de Latendresse. Elle estimait que selon son talent et son expérience, il y aurait dû y avoir une amélioration substantielle au niveau de ses performances. Malheureusement, les stats de Guillaume continuaient de se ressembler d’une année à l’autre. Malgré tout, je ne désespérais pas de le voir un jour éclore. Surtout qu’il ne serait pas le premier gros attaquant à arriver à maturité sur le tard. Todd Bertuzzi et Olli Jokinen par exemples.

 

Justement, comparons rapidement les trois premières saisons de ces deux joueurs à celles de Tender (pour les fins de la discussion, je vais me limiter aux stats de base) :

 

G. Latendresse

Âge    PJ     B     A    PTS  +/-
19     80   16   13    29   -20
20     73   16   11    27   -2
21     56   14   12    26     4

Totaux : 209 matchs, 46 buts, 36 aides, 82 points, -18

 

T. Bertuzzi

Âge    PJ     B     A    PTS  +/-
20     76   18   21    39   -14
21     64   10   13    23   -3
22     74   13   20    33   -17

Totaux : 214 matchs, 41 buts, 54 aides, 95 points, -28

 

O. Jokinen

Âge    PJ     B      A    PTS  +/-
19      8     0      0      0   -5
20     66    9     12    21  -10
21     82   11    10    21    0
22     78    6     10    16  -22

Totaux : 234 matchs, 26 buts, 32 aides, 58 points, -37

 

Suis-je le seul à avoir remarqué les nombreuses similitudes entre Latendresse et Bertuzzi? Je peux vous garantir que Guillaume les avait remarquées lui. Ce n’est pas pour rien que le no. 84 a toujours cité Bertuzzi comme exemple (à part peut-être pour les attaques dans le dos). Il se disait probablement «laissez-moi le temps et vous verrez». Moi, c’est ce que je me disais du moins.

 

Bertuzzi a mis 5 saisons avant d’atteindre le plateau des 25 buts. Il avait 26 et 27 ans lors qu’il atteignit son peak (36 buts, 85 points et 46 buts et 97 points). Pour Jokinen, ce fut encore pire que Latendresse. Il a mis 5 saisons avant d’éclore définitivement et lui aussi a atteint son peak à 27-28 ans (38 buts, 89 points et 39 buts, 91 points).

 

Est-ce qu’on a tiré la plogue trop vite dans le cas de Latendresse? Assurément. Est-ce que le gros Latendresse était le spécialiste des garbages goals? Comme personne avant lui! Mais comme l’a si bien fait remarquer Jean-François Bégin de La Presse, avant cette saison, Crosby, Kopitar, Stastny et Cogliano étaient les seuls de la cuvée 2005 à avoir cumulé plus de points que Guillaume. Ce n’est pas si mal pour un piano à queue, non? Cote : 4

 

Note : Pour savoir ce que je pense de l’échange, relisez les deux derniers paragraphes, mais remplacez le nom de Pouliot par Latendresse. Je crois qu’il y a de l’espoir.

 

Double note : Préparez-vous à voir Lapierre et Bergeron souvent en entrevue. Et préparez-vous aussi pour les saisons 2, 3, 4, 5 et 6 de La maison de Maxim Lapierre.

 

 

3) 2 août – le Canadien signe Peter Vandemeer.

 

Après tout, il n’y a pas que Latendresse dans la vie!

 

Une autre vaine tentative pour le Canadien de se dénicher un policier. Je ferais bien une joke du genre «ils auraient plus de chance d’en trouver un au Dunkin», mais vous me connaissez, ça serait bien en déca de mes standards d’excellence. Cote : 6

 

 

4) 5 août – le Canadien signe Mathieu Dandenault.

 

Gainey a toujours été comme André K, un homme de séquence. Ici, il embaucha son premier joueur autonome établi, qui plus est un défenseur Québécois. Un Canadien-Québécois. Un Français Canadien-Français. Un Amahricain du nord Français. Un francophone Québécois-Canadien. Un Québécois d’expression française-française. Un Canadien-Américain francophone d’Amérique du Nord. Un Franco-Québécois-Canadien du Québec. Un Québécois-Canadien (je crois que si le maire de Tremblayville me lisait en ce moment, il exploserait tel le Old Faithful).

 

Dandy a été repêché comme attaquant, puis transformé en défenseur. Il a signé à Montréal comme défenseur, mais a été transformé en attaquant. Finalement, lorsqu’il a quitté l’organisation, il était redevenu un défenseur. Inutile de dire que son parcours n’a pas été de tout repos. Cote : 5

 

Note : j’ai failli lui donner 4, mais je me suis rappelé que c’est à cause de sa venue à Montréal que sa femme a animé La maison de Maxim Lapierre. Moins un.

 

 

5) 16 août – le Canadien signe Jonathan Aitken.

 

Un jour, j’ai été chier. Puis, j’ai flushé et tout ça devint vite du passé. Cote : 6

 

 

6) 30 septembre – le Canadien échange Marcel Hossa aux Rangers de New York pour Garth Murray.

 

À l’époque où Hossa évoluait avec le Canadien, à chaque fois que je regardais l’alignement, pendant une ou deux secondes, je croyais toujours qu’on avait Marian. Inutile de vous dire que je débandais une fois que le match commençait. Juste pour ça, je l’aurais échangé contre une palette en pastique râpée sur l’asphalte.

 

Finalement, ce ne fut pas une palette de plastique mais tout comme : on obtint un énième partenaire d’entraînement pour les autres pugilistes de la ligue. Ce fut la dernière transaction de Bob avant la reprise des activités. Je ne sais pas comment relativiser cette transaction mais tout ce que je sais, c’est que Murray n’était pas très bon comme bagarreur et qu’aujourd’hui, Hossa est l’un des meilleurs franc-tireurs de la KHL. Cote : 6

 

C’est ainsi que se conclut le magasinage de Bob durant la pause du lock-out. Plus tard la semaine prochaine, on s’attaquera à la période la plus intense de l’ère Gainey (2006-2009). Je nous promets bien du plaisir!

 

 

Maxime Paiement

Critique sportif

 

 


Catégories