Ceci n’est pas un bilan de fin de saison

Ceci n’est pas un bilan de fin de saison. D’ailleurs, j’ai décidé que je ne ferai pas de bilan de fin de saison. D’un, parce que les bilans me font chier. De deux, parce que tout le monde en a fait un. Et de trois, parce qu’un bilan de fin de saison ça traite du passé, et moi, contrairement à l’équipe marketing du Canadien, ce n’est pas le passé qui m’intéresse, mais l’avenir.

Note : Si vous voulez absolument en lire, je vous recommande fortement Le Grand Club sur RDS.ca. Là, vous en trouverez approximativement 3 783 qui vous diront à peu près tous la même affaire.

Normalement, lorsqu’une équipe atteint le carré d’as, elle se positionne avantageusement pour la saison suivante. C’est aussi le signe qu’elle est en pleine progression. J’imagine que c’est pour cette raison que Pierre Gauthier a fait preuve d’un tel optimisme quant à l’avenir de son équipe lorsqu’il a rencontré les journalistes mardi dernier.

En ce qui me concerne, bien que cette équipe m’ait fait triper comme jamais pendant cette incroyable chevauchée printanière, je ne suis pas certain de partager l’enthousiasme de l’état-major de notre Sainte-Flanelle adorée.

Étant donné que le Canadien a atteint la finale d’association pour la première fois en 17 ans après avoir terminé au 19e rang durant la saison régulière, tout le monde s’accorde pour dire que l’équipe a fait un bond de géant entre le 82e match de la saison et le dernier match des séries. Vrais? Peut-être, particulièrement au niveau de l’esprit d’équipe (on y reviendra à la fin). Mais en même temps, peut-être pas tant que ça.

Durant la saison régulière, le CH a compilé une fiche de 39-33-10, pour une moyenne de .537. Mais oublions temporairement le point accordé au perdant (qui n’existe pas une fois en série) et qu’est-ce qu’on obtient? Une jolie fiche de 39-43, pour une moyenne de .476. Maintenant, durant les séries, le CH s’était forgé une fiche de 9-10 avant d’entreprendre sa saison de golf (ou de pétanque, ou de World of Warcraft, ou peu importe l’activité avec laquelle les joueurs occupent leurs étés de nos jours), pour une ronflante moyenne de… Eh oui, .474! Assez semblable, non?

La réalité, c’est que peu importe leur adversaire, le Canadien a remporté plus ou moins un match sur deux tout au long de l’année. Gagne un match, perd un match, gagne un match, perd un match. C’était vrai pendant la saison. C’était vrai lors de la première ronde (4-3). C’était toujours aussi vrai lors de la seconde ronde (4-3). Et dans l’ensemble, on peut dire que c’était aussi le cas pour l’ensemble des séries.

– Woo minute le jeune! Les Canayens ont sorti Ovemunchkin et Crossebi! C’est pas d’la petite bière ces équipesllà! C’est rien que d’la manipulation de chiffres ton affaire!

Effectivement Marcel, on ne peut rien te cacher, c’est vrai que le Canadien n’a pas battu des manchots pour accéder à la demi-finale. Bien au contraire. Mais le fait est que 14 matchs de playoffs, ça demeure un bien petit échantillon pour tirer des conclusions, quand bien même il s’agirait de 14 matchs contre les champions de la Coupe Stanley et de la meilleure équipe en saison régulière.

Non, si on désire un échantillon plus large qui soit représentatif des adversaires rencontrés lors des deux premières rondes, on peut toujours se rabattre sur la fiche du CH contre des adversaires ayant cumulé 100 points et plus cette saison : Washington, Pittsburgh, New Jersey, Buffalo, Chicago, Détroit, Nashville, Vancouver, San Jose, Phoenix et Los Angeles. Or, contre ces équipes, le CH s’est forgé une impressionnante fiche de 8-13-3 (.333, si on oublie le point pour le perdant). Donc, ce n’est pas comme si nos Glorieux étaient la bête noire des bonnes équipes. C’est pour ça que j‘ose avancer sans avoir peur de me tromper que si les séries contre Washington et Pittsburgh étaient rejouées disons 10 ou 12 fois de suite, je ne suis pas certain que le tricolore triompherait bien souvent.

Note : Avant de commencer cette chronique, comme tout le monde, je pensais que le Canadien avait la bonne habitude de battre les meilleures équipes et de perdre contre les équipes poches. Eh bien, c’est faux. À ma grande surprise – et à la vôtre aussi j’en suis sûr -, si le CH a fait les séries cette année, c’est parce qu’il a une grande partie de ses points contre les équipes plus faibles. Ce qui rend leurs exploits lors des deux premières rondes encore plus extraordinaires.

Évidemment, l’an prochain, le Canadien ne jouera pas tous ses matchs contre les meilleures équipes de la ligue. Il devrait donc être en mesure de gagner sa part de matchs. Mais ça ne veut pas dire non plus que le tricolore fait maintenant partie des quatre meilleures équipes de la ligue ou que sa place en série soit déjà assurée. Loin de là. En fait, je m’attends plutôt à ce qu’ils terminent entre le 24e et le 17e rang dépendant de la saison morte et des blessures.

Sur quels facteurs me basé-je pour poser un tel pronostique? Eh bien, regardons ça de plus près. (Je sais, je sais, «basé-je» ça l’air fou, mais la langue française est ainsi faite.)

Raison #1 : Le CH ne pourra pas maintenir son rythme des séries pendant 82 matchs.

Pour être efficace, le système de Jacques Martin demande un total abandon de la part de ses joueurs (en plus d’un gardien aux réflexes surhumains). Si l’équipe s’est rendue aussi loin en série, c’est parce que tous ses membres (ou presque) ont accepté de se sacrifier pour la cause. Or, bien que je ne doute pas du courage de la plupart des joueurs du tricolore, il faudrait être bien utopiste pour espérer un tel rendement pendant les 6 mois (et 2 semaines) que dure la saison régulière.

Prenons Josh Gorges et le USS Hal Gill par exemple. Si nos deux héros jouaient les 82 matchs de la saison comme ils ont joué en playoffs, ils seraient encore plus maganés que Nordberg dans Naked Gun une fois rendu en avril. C’est bien beau faire les séries, mais faut-il qu’il reste encore des joueurs en santé pour les disputer.

Cela dit, ne soyez pas surpris si nos Glorieux ne se jettent pas systématiquement leur pauvre corps meurtri devant les tirs des Islanders ou des Blue Jackets cet hiver. Et malheureusement, on sait tous ce qui se produit lorsque nos préférés n’y vont pas la pédale constamment dans le tapis : on ajoute un petit «1» dans la colonne des défaites.

Raison #2 : Non seulement Halak ne sauvera pas toujours le cul de ses coéquipiers, mais on ne sait même pas s’il gardera les buts pour le Canadien l’an prochain.

S’il est vrai que les bons gardiens font souvent leur chance, c’est encore plus vrai lorsque ces gardiens sont touchés par la grâce. Mais comme on a pu le constater lors de la série contre Philadelphie, la grâce vient généralement avec une date d’expiration.

Avec le Canadien, la formule est assez simple : ainsi va Halak, ainsi va l’équipe. C’était vrai en saison et le c’était définitivement le cas en série. Et à la seconde où le slovaque éprouvait une petite défaillance, c’en était fait du Canadien. Le hockey a beau être un sport d’équipe, il n’empêche que la stratégie du CH repose énormément sur un seul joueur. À la longue, ça peut s’avérer casse-gueule comme stratégie. Si le Canadien veut participer aux séries l’an prochain, Halak va devoir encore se surpasser soir après soir.

Le hic dans le cas de Halak, semble-t-il, c’est l’éléphant dans la salle, celui que plusieurs refusent de voir – mis à part quelques membres des médias – à savoir que, peut-être, Halak aurait disputé son dernier match à Montréal.

Suite à la conférence de presse de mardi dernier, certains journalistes auraient avancé que le gardien slovaque ne serait peut-être plus très chaud à l’idée de poursuivre sa carrière dans le cirque montréalais. Et j’avoue que lorsqu’on relit les entrevues de Halak ce jour-là, on sent effectivement un certain ressentiment et une certaine hésitation à se réengager avec l’équipe, et ce, malgré la magie des derniers playoffs et l’amour inconditionnel des fans.

Si le Canadien devait «perdre» Halak cet été, à moins que Price devienne enfin le sauveur tant attendu, oubliez les séries 2011.

Note : Bon, avant de partir tous en peur, si effectivement Halak a joué son dernier match pour le Canadien, on doit savoir que ça sera selon les conditions de Pierre Gauthier. Je ne sais pas ce que son agent, le «champion tweeter toute catégorie» Allan Walsh, lui a susurrer à l’oreille, mais on dirait que Halak croit qu’il détient toutes les cartes dans son jeu. Comme s’il avait les mêmes droits qu’un joueur autonome sans compensation. C’est drôle, mais pour l’instant, la seule chose à laquelle Halak a droit, c’est l’arbitrage. Pour le reste, c’est Pierre Gauthier qui détient ses droits.

Double note : Je fais parti de ceux qui pensent que le Canadien devrait peut-être échanger Halak si, et seulement si, la bonne offre se présente sur le bureau de Gauthier. Mais ça n’arrivera pas. D’un, parce que, même si la valeur de Halak n’a jamais été aussi haute, il n’y pas tant d’équipe qui ont de sérieux problèmes de gardien (Tampa, Edmonton, Phily, et encore, Ottawa, mais ils ont déjà beaucoup donné pour un gardien, et… c’est tout). La plupart des équipes ont soit un jeune gardien prometteur ou un vétéran qui fait la job. Peut-être que San Jose aimerait prendre une nouvelle direction avec leurs gardiens, mais je n’embarquerais jamais dans une danse avec Doug Wilson pour la simple et bonne raison qu’il a toujours, TOUJOURS, le meilleur dans une transaction (généralement, si Wilson accepte ton offre, c’est que tu te fais fourrer).

Raison #3 : Nous avons toujours une attaque de tire-poids.

Ma plus grande peur avant le début de la série contre Philadelphie c’était que, contrairement à Boudreau et Bylsma, Laviolette porte une attention toute spéciale à Mike Cammalleri. Washington et Pittsburgh ne se sont jamais attelés à neutraliser le sniper montréalais et ils ont fini par en payer le prix. Philadelphie n’allait pas commettre la même erreur. Et on a vu ce qui est arrivé.

À part les occasionnels buts de Moore et Lapierre, l’essentiel de l’attaque du Canadien pendant les séries est venu du côté de Cammalleri et Gionta. En gros, tu neutralises les deux petits poisons du CH et tu neutralises l’offensive montréalaise. C’est un problème.

J’adore les 4 meilleurs attaquants du Canadien. Je crois que Plekanec et Gomez, même s’ils ne sont pas parfaits, peuvent pivoter les deux premières lignes d’une équipe gagnante. Pleky, s’il reste avec l’équipe, pourrait éventuellement devenir le 3e meilleur attaquant défensif de l’histoire de l’équipe (derrière Gainey et Carbo, bien sûr) en plus d’enfiler les saisons de 20 buts et 65 points. Gomez, de son côté, est tellement bon pour transporter la rondelle d’une zone à l’autre que je suis prêt à oublier son salaire de joueur de baseball. Mais le plus important, c’est qu’avec de tels joueurs de centre, Giota et Cammy marqueront 30 buts année après année. Aucun doute là-dessus.

Le problème, c’est les deux autres ailiers qui complètent ces trios.

Pour la santé mentale de ses coéquipiers, de la direction et des fans, Andrei doit plier bagage (et on ne parlera même pas de son crétin de frère). Il est beaucoup trop endormi et inconstant pour appartenir aux deux premiers trios d’une équipe qui aspire à gagner. Oublions la cuvée 2003 une fois pour toutes et tournons la page.

Pendant un moment, j’ai cru naïvement que Pouliot pourrait devenir le digne héritier de Stéphane Richer (je sais, je sais, moi aussi ça me fait drôle de l’écrire). À la place, il semble qu’on aura droit au digne héritier de Gilbert Dionne. Mais au moins, dans le cas du frère à Marcel (non Marcel, pas toi, l’autre), on n’avait pas échangé un marqueur de 27 buts pesant 235 livres pour l’obtenir. À moins d’un miracle, j’ai bien peur qu’on doive ajouter Latendresse aux Leclair, Desjardins et autres Ribeiro. (Juste à y penser, je saigne du nez.)

Pour le reste, il ne faudra pas trop compter sur les deux derniers trios pour apporter un soutien offensif à l’équipe. Notre troisième trio, notre trio «d’énergie», a beau être fort sympathique, efficace même, mais il ne faudrait pas non plus la confondre avec la troisième ligne de Philadelphie ou de Washington.

Note : Mon seul petit espoir, c’est que Subban amène suffisamment de vitesse à la brigade défensive, en plus d’un certain flair offensif, pour lui donner plus de punch. Et comme on le sait, dans le hockey post-lockout, une grosse partie de l’attaque est générée par les défenseurs. Mais ne nous emballons pas trop vite.

Raison #4 : Contrairement à Gainey, Gauthier ne pourra se tourner vers les joueurs autonomes.

L’an passé, la grande question pour Gainey était : «Bon, qui c’est que j’ai envi de signer?» Et essentiellement, il a composé son équipe comme un kid composait jadis son équipe sur NHL ’94.

Cette année, Gauthier, qui a remplacé Gainey, se pose plutôt la question : «Bon, comment je fais pour ne pas perdre trop de joueurs?»

Même si j’ai vraiment aimé la contribution de tous nos gros salariés en série (à l’exception de Hamrlik, qui doit absolument dégager pour libérer du cap space), je trouve que notre premier quintette (Gomez, Gionta, Cammalleri, Markov, Hamrlik) nous coûte cher en joual vert!

Et on est mieux de les aimer parce que nos trois petits attaquants vont être avec nous pour un sacré bout. Mettons que ça engorge un peu notre masse salariale. Non seulement on ne peut pas signer un joueur d’attaque pour prêter main-forte à nos deux premiers duos d’attaquant, mais en plus, on ne sait même pas si on va pouvoir retenir Plekanec.

Les joueurs autonomes, c’est bien, mais à condition que tu possèdes des jeunes comme Giroux ou Perron prêts à assumer des rôles importants au sein de l’équipe. À Montréal, ce n’est plus le cas. Ce qui m’amène au prochain point…

Raison #5 : La banque d’espoirs est à sec.

Si on recule de trois ans, on disait du Canadien qu’il avait la deuxième plus belle relève de la ligue après celle des Sharks. On avait Komisarek, Higgins, Latendresse, Andrei et Sergei Kostitsyn, Price et Halak, qui s’apprêtaient soit à faire le saut, soit à prendre plus de responsabilités. D’ailleurs, lors de la fameuse saison 2007-2008, celle où le Canadien avait trôné au sommet de la conférence de l’Est, tous ces jeunes étaient en train de donner raison aux experts.

Aujourd’hui, le scénario est bien différent. À la fin de la prochaine saison, des 7 jeunes mentionnés ci-haut, il pourrait fort bien n’en rester qu’un seul (Price ou Halak). Et le pire c’est que, maintenant que Subban est enfin avec le grand club, la réserve semble complètement tarie. Biiiiiig problem.

Malgré la super belle saison des Bulldogs cette année, j’ai du mal à identifier les jeunes qui auront un jour un impact chez le Canadien. Desharnais est bien bon, mais étant donné que l’attaque du CH est déjà assez légère comme ça, j’ai l’impression qu’il va faire la navette entre les deux ligues jusqu’à ce qu’il aboutisse dans un club plus lourd à l’avant.

Sinon, Desjardins est assez intéressant et il pourrait sans doute remplacer un jour l’un de nos jeunes gardiens, mais pour l’instant, ce n’est pas devant les buts qu’on a besoin d’aide. Et j’imagine que Weber fera éventuellement partie des 6 premiers défenseurs de l’équipe, mais encore une fois, l’urgence n’est pas là pour le moment.

Ça ne nous laisse plus que Paxciorretty (voyez, ça fait tellement que je n’ai pas écrit son nom que je ne sais même plus comment l’écrire) comme espoir potable à l’attaque. Mais encore une fois (ça fait beaucoup de «mais» dans cette chronique, non?), le jeune semble plutôt destiné au troisième trio qu’aux deux premiers. À moins qu’on lui greffe les mains de Sergei cet été. (Mmmmm, pas si con…)

Cela dit, je ne veux pas faire ici le procès de Timmins, d’abord parce que je pense qu’il est plutôt compétent (ça vous étonne, je sais), et ensuite, parce que le repêchage sera le sujet d’une chronique à paraître bientôt.

Note : À l’instar de la princesse Léa, qui était le dernier espoir des rebelles advenant la mort de Luc (parce que la force est puissante dans la famille Skywalker), il reste un dernier super-espoir dans l’organisation du Canadien, mais ce n’est pas un joueur, c’est un entraineur : Guy Boucher. Mais vu son statut encore incertain pour la prochaine saison, je vais attendre qu’il prenne une décision avant d’en dire plus. Par contre, sachez que je redoute encore plus sa perte que celle de Plekanec. C’est pourquoi, si j’étais Gauthier (I wish), je lui ferais une offre qu’il ne pourrait refuser : il deviendrait instantanément le coach le mieux payé de l’AHL, je lui demanderait d’attendre encore une année le temps que le salaire de Carbo disparaisse des livres comptables, puis je lui promettrais le poste de Martin pour le début de la saison 2011-2012 (et suite à une «promotion», Martin deviendrait mon nouvel assistant). Mais je ne suis malheureusement pas Pierre Gauthier.

* * *

Comme l’ensemble des gens présents à la conférence de presse mardi, des joueurs à la direction, en passant par les journalistes, je pense aussi que l’équipe a enfin trouvé sa véritable identité lors des dernières séries. D’ailleurs, les commentaires des joueurs à ce sujet sont très prometteurs pour l’avenir à court terme de l’équipe. Particulièrement les commentaires du toujours pertinent Josh Gorges (Jell-O Gorges pour les intimes).

«Sans le dire à personne, Hal et Scott se sont rencontrés à l’écart de l’équipe pour régler ce différend qui les opposait. Ce fut la première étape vers les succès que nous avons connus en fin de saison et en séries. […] Nous nous sommes regroupés autour de ce grand principe. Les gars qui y ont adhéré ont mis l’épaule à la roue. Ceux qui n’ont pas voulu ont été mis à l’écart. […] Mais je vous dirai ceci : il y a des gars qui quitteront. C’est normal. C’est la loi des marchés et des affaires. Mais ce que nous avons surtout gagné en séries, c’est l’esprit d’équipe qui unit maintenant notre groupe. C’est plus fort que tout. Et les gars qui remplaceront ceux qui partiront devront respecter ce principe dès leur arrivée sans quoi ils seront aussitôt mis à l’écart eux aussi».

Je crois que si le Canadien a une petite chance de surprendre l’an prochain, ce sera au en raison de son esprit d’équipe. Les joueurs se sont définitivement soudé ce printemps. Après la débâcle de l’an passé, ça fait vraiment plaisir à voir.

À l’avenir, je crois que les joueurs (Lapierre entre autres) qui reprochaient à Cammalleri d’être trop intense, trop présent, trop égocentrique – trop tout en fait – vont mieux comprendre pourquoi il est si «intense». Ceux qui ne prenaient plus Price au sérieux vont lui donner une nouvelle chance. Ceux qui riaient de la vitesse de notre USS Hal Gill national rient moins aujourd’hui. Et ceux pour qui ça ne fait pas l’affaire? Cancellé, comme dirait mon oncle Jean-Noël (Johnny-Christmas pour les intimes).

L’une des raisons qui ont fait que les Red Wings ont gagné la coupe malgré les départs de Yzerman, Shanahan et cie, c’est parce que les vétérans avaient instauré un climat de respect et de professionnalisme avant de partir. C’est ce genre d’attitude que nos valeureux vétérans sont en train d’instaurer dans le vestiaire du CH. Et je crois que gagne ou perd, l’équipe restera toujours professionnelle.

Comme je l’ai dit plus haut, l’an prochain, à moins que Gauthier ne connaisse une saison morte du tonnerre, le CH ne fera beaucoup mieux que cette année. Et en raison des lourds contrats accordés à nos trois petits guerriers, il se pourrait fort bien que l’équipe ne fasse pas beaucoup mieux au cours des 5 prochaines années. Mais au moins, ils auront préparé le terrain pour la prochaine génération d’espoirs. Mine de rien, c’est un sacré début.

Maxime Paiement

Critique sportif

The End

This is the end

Beautiful friend

This is the end

My only friend, the end

Of our elaborate plans, the end

Of everything that stands, the end

No safety or surprise, the end

I’ll never look into your eyes… again

Can you picture what will be

So limitless and free

Desperately in need… of some… stranger’s hand

In a… desperate land

Lost in a Roman… wilderness of pain

And all the children are insane

All the children are insane

Waiting for the summer rain, yeah

There’s danger on the edge of town

Ride the King’s highway, baby

Weird scenes inside the gold mine

Ride the highway west, baby

Ride the snake, ride the snake

To the lake, the ancient lake, baby

The snake is long, seven miles

Ride the snake… he’s old, and his skin is cold

The west is the best

The west is the best

Get here, and we’ll do the rest

The blue bus is callin’ us

The blue bus is callin’ us

Driver, where you taken’ us

The killer awoke before dawn, he put his boots on

He took a face from the ancient gallery

And he walked on down the hall

He went into the room where his sister lived, and… then he

Paid a visit to his brother, and then he

He walked on down the hall, and

And he came to a door… and he looked inside

Father, yes son, I want to kill you

Mother… I want to… WAAAAAA

C’mon baby,——— No « take a chance with us »

C’mon baby, take a chance with us

C’mon baby, take a chance with us

And meet me at the back of the blue bus

Doin’ a blue rock

On a blue bus

Doin’ a blue rock

C’mon, yeah

Kill, kill, kill, kill, kill, kill

This is the end

Beautiful friend

This is the end

My only friend, the end

It hurts to set you free

But you’ll never follow me

The end of laughter and soft lies

The end of nights we tried to die

This is the end

Maxime Paiement

Critique sportif

Le match numéro 2, à travers Facebook

Pour les chanceux qui ne sont pas fans (ouink, ouink) de la page Facebook de CCQVTC, je vais vous faire revivre le match à travers mes posts d’hier soir :

– «Je n’écarte pas la possibilité que le CH se fasse blanchir durant les 4 matchs que vont durer la série…» (19:23)

– «Est-ce qu’on est dimanche ou mardi aujourd’hui? À voir le match, je ne suis plus certain…» (19:24)

– «Le Canadien fait bien paraître Leighton et Leighton fait mal paraître le Canadien. Tout ceci est schtroumph vert et vert schtroumph.» (19:29)

– «Le CH domine 16-6 aux tirs au but et c’est 1-0 PHI. Les Dieux du sport ont un drôle d’humour, n’est-ce pas?» (20:04)

– «Si c’est Philly qui marque le prochain but, les joueurs du CH peuvent déjà faire leur petits tours de patinoire avec leur bâton dans les airs.» (20:09)

– «Price a précipité la chute de Gainey, comme Bergeron précipitera celle de J. Martin. Where the F… is O’Byrne!?» (20:11)

– «Messieurs du Canadien de Montréal, voici la Mort. La Mort, voici les joueurs du Canadien de Montréal.» (20:40)

– «Un vétéran back-up qui nous blanchit: check. Les 2 Québécois qui marquent la moitié des buts: check.» (20:42)

– «Fallait-il vraiment que nos meilleurs séries depuis 17 ans se terminent d’une façon aussi misérable…?» (20:47)

– «Je me sens exactement comme les fans des Capitals et des Penguins. Excepté que l’an prochain, nous n’avons pas Ovi, Crosby ou Malkin pour se consoler.» (20:51)

– «Allez, tant qu’à ça, visons 4 blanchissages! Il y a plus qu’une façon d’entrer dans l’histoire…» (20:52)

– «Nous sommes déjà à mi-chemin d’un rendez-vous avec l’histoire. Yé, j’imagine…» (20:53)

– «Si l’épisode de Lost est aussi nul que la game, ç’aura été la pire soirée télé de l’année. Une coche tout juste devant la soirée des Jutras…» (20:59)

Maxime Paiement

Critique sportif

Mauvais match

Des quatre sports majeurs, c’est probablement le hockey qui offre les meilleurs playoffs. D’abord, parce qu’il n’y a pas de trophées plus durs à gagner que la Coupe Stanley (l’intensité de la NFL, mais sur 20 à 26 matchs). Ensuite, parce qu’aucun autre sport ne nous offre autant d’upset année après année. Tenez, juste cette année, on a eu droit à quatre surprises en première ronde (MTL, PHI, BOS, DET) ainsi que deux autres en deuxième ronde (MTL et PHI; mais PHI seulement parce qu’ils tiraient de l’arrière 3-0, parce que sinon, ce n’était pas vraiment un upset).

Mais pourquoi cela arrive-t-il aussi souvent? Parce qu’en série, tout est une question de match-up. Certains clubs, de par leur nature, ont tout simplement plus de succès contre tel ou tel club. C’est la même chose durant la saison régulière, mais parce qu’une équipe n’affronte pas 5, 6 ou 7 fois la même équipe de suite, on le remarque moins.

Ce qui nous amène à la série Montréal-Philadelphie.

Vendredi dernier, alors que les Flyers étaient en train de compléter leur remontée historique contre Boston, j’assistais au tournoi de hockey de mon industrie qui avait lieu au complexe Bell de Brossard (où mon équipe, nommée bleublancrouge – pas de farce –, s’est faite éliminer en quart de finale; comme quoi). Il y a avait là plusieurs amis et collègues, pour la plupart fans du Canadien, et on regardait tous partiellement la troisième période. Je peux vous garantir que dès que Gagné a brisé l’égalité de 3-3 (au propre comme au figuré), les visages se sont soudainement assombris. C’est comme si on nous avait annoncés que le notre CH adoré venait d’être éliminé. Pourquoi? Parce qu’on savait tous que Philadelphie représentait un très mauvais match-up pour Montréal. Pire, en gagnant, c’est soudainement eux qui devenaient l’équipe cendrillon (et on ne badine jamais avec Cendrillon, notamment parce qu’à la fin, ça finit toujours par «ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants», si vous voyez ce que je veux dire).

Ce printemps, si le Canadien a réussi à créer, non pas une, mais deux surprises de taille, c’est d’abord parce que Halak a goalé sur la tête, oui, mais aussi parce qu’il a affronté des clubs qui tombaient pile dans ses cordes. Misant d’abord sur le talent brut individuel, ces deux clubs pratiquent un jeu axé sur l’offensive où les joueurs pénètrent dans la zone défensive en pleine vitesse. Dans ce temps-là, même un joueur aux aptitudes défensives limitées comme Bergeron peut se débrouiller pour contrer un adversaire en mouvement.

C’est une simple loi de la physique : deux corps ne peuvent occuper le même espace au même moment (sinon, c’est un peu comme croiser les effluves, ça fait kaboom-shit-c’est-la-fin-du-monde). Donc, lorsqu’un corps se met dans le chemin d’un autre corps en mouvement, ce dernier va être obligé de modifier un tant soit peu sa route pour éviter/contourner le premier corps. Ainsi, l’attaquant en mouvement va soi manquer la passe qui lui était destinée, être gêné pour tirer, ou mieux, tout simplement perdre la rondelle (je synthétise à l’extrême, mais vous comprenez où je veux en venir). C’est ce qui a fait que Bergeron n’a pas si mal paru contre les Penguins et que le USS Hal Gill avait des allures de Serge Savard (les Spin-o-rama en moins) contre Ovechkin, Malkin, Crosby et cie.

Or, malheureusement pour le CH, les Flyers pratiquent un tout style d’attaque. Ils dompent la puck et courent après, ce qui met certains défenseurs plus vulnérables en danger.

C’est moins élégant, mais diablement efficace, surtout en série. Ajoutez le fait que Bergeron est frêle et peu physique et vous courrez tout droit au désastre. D’ailleurs, j’ose espérer que Jacques Martin va se remettre à coacher et qu’il insérera OB dans la formation le plus rapidement possible.

On a tous en tête l’image que les Flyers sont des gros méchants qui cognent tous ce qui bouge, mais en réalité, depuis le début des séries, des équipes comme les Sénateurs et les Penguins ont frappé pas mal plus souvent que Philadelphie (par match, bien sûr). Même que lorsqu’on regarde attentivement l’alignement des Flyers, avec les Laperrière et Carter blessés, ils ne sont plus tant à cogner dur chez les joueurs orange. Richards, oui. Hartnell, oui. Asham, bien sûr. Van Riems-machin, bof. Carcillo, certainement. Pronger, vous pouvez être sûr! Les autres? Pas moins que la plupart des joueurs du CH. Giroux, Gagné, Brière : ça ne cogne pas en malade, mais vous pouvez être sur que ce sont eux qui démoliront Halak. Surtout Brière. Petit criss.

En outre, si on regarde les deux premiers matchs de la série, ce n’est pas tant les joueurs comme tels qui ont posé problèmes aux défenseurs tricolores, mais le système. Et ce n’est pas nouveau. Depuis la fin des années ’90, les équipes qui pratiquent un échec avant efficace connaissent systématiquement du succès contre nos favoris, surtout une fois rendu en série où tout le monde se sacrifie chaque minute de chaque partie.

C’est pour ça qu’à la seconde où Simon Gagné a donné définitivement les devants aux Flyers, j’ai eu envi de remercier nos Glorieux pour leurs poétiques efforts et de passer à autre chose. Et à l’en croire un certain journaliste de la radio, je n’étais peut-être pas le seul, plusieurs joueurs du Canadien auraient poussé un gros «Fuck» collectif lorsqu’ils ont vu les Flyers compléter leur incroyable remontée. Peut-être qu’ils ont pensé, comme moi, qu’ils n’avaient plus aucune chance contre des Flyers aussi motivés que robustes, qui plus est touchés par la grâce.

Il ne faut donc pas se surprendre des mauvais matchs qu’ils ont disputés en ouverture de série, puisqu’apparemment, dans leur tête, les joueurs avaient déjà perdu.

Maxime Paiement

Critique sportif

Destinée

«Dry land is not just our destination, it’s our destiny!» – Dennis Hopper, Waterworld

Allez, avouez-le, jamais vous ne m’auriez cru capable de commencer une chronique sur la finale d’association de l’Est avec une réplique de Waterworld, n’est-ce pas?

Depuis le début des séries, c’est un peu devenu un gimmick tant avec mes amis que sur cette page : avant chaque match du Canadien, je fais systématiquement les prédictions les plus pessimistes possible, en partie parce que je ne veux pas jinxer mon équipe, mais aussi parce qu’à chaque fois où j’avais prédit une victoire, le CH c’est écrasé à chaque fois (match #2 et #5 contre Washington).

Rendu au septième match contre Pittsburgh, même si je déclarais à qui voulait l’entendre que les Penguins allait l’emporter, même si j’étais aussi nerveux qu’un gars qui s’apprête à se faire enfoncer le petit Q-tip vert dans l’urètre, en réalité, je me doutais bien que le Canadien allait éliminer Sid the little Kid, Stall le consanguin et criss Letang (y’a sûrement une couple de mes amis qui doivent crier «menteur» en ce moment devant leur ordi, mais c’est pourtant la vérité).

Et comment j’ai su? Quand ça fait 25 ans que tu suis activement le hockey, le baseball, le basket et le football, tu finis par reconnaître certains patterns lorsqu’ils se présentent à toi, par exemple les signes qui pointent vers une équipe de la destinée. Depuis que je suis fan de sports, j’en ai vu plusieurs de ces équipes de la destinée : les Sox de 2004, les Cards de 2006, les Pats de 2001, les Giants de 2008, les Canadiens de 1986 et 1993, pour ne nommer que celles-là. Ces équipes, peut importe le sport, émettent à peu près toujours les mêmes signaux. Elles surmontent l’adversité, elles obtiennent des rebonds favorables, elles effectuent des remontées spectaculaires, elles forment des équipes soudées et unies, mais surtout, elles défient toute logique. Or, à force d’être confronté à ces signaux, tu repères assez facilement ces équipes un peu spéciales.

Généralement, la grande difficulté, c’est de savoir reconnaître les équipes de la destinée, qui remportent toujours le championnat de leur ligue, des équipes cendrillons, qui elles s’inclinent en finale (les Oilers en 2006, les Flames en 2004, les Ducks en 2003, les Sabres en 1999, les Panthers en 1996, les Canucks en 1994, etc.). Bien sûr, on ne peut véritablement savoir qu’une fois que le trophée est soulevé, et oui, c’est moi qui viens tout juste d’inventer ça, mais n’en demeure pas moins que ça fait du sens, puis merde, c’est mon blog après tout!

Après deux rondes, il faut reconnaître que le Canadien présente énormément de caractéristiques propres aux équipes de la destinée. Nos Glorieux ont d’abord surpris tout le monde en remontant un déficit de 3-1 pour finalement éliminer les puissants Capitals, les champions en saison régulière et l’une des plus belles machines offensives de l’histoire. Puis, l’équipe a poursuivi son parcours improbable en éliminant les Champions de la Coupe Stanley après une seconde série éprouvante de sept parties, une série où elle a également dû surmonter un déficit.

Elle a accompli tout ça malgré les nombreuses blessures à son groupe de défenseurs, dont Markov, son général à l’attaque ainsi que son joueur le plus utilisé, Spacek, l’un des meilleurs face aux Capitals et probablement son deuxième meilleur défenseur pour relancer l’attaque, et même le USS Hal Gill, le meilleur gardien du Canadien après Halak. Ce qui n’est pas rien lorsqu’on pense que le CH est d’abord une équipe défensive.

Ensuite, comme toute bonne équipe de la destinée, le Canadien est rempli de héros obscurs tels les Josh Gorges (de moins en moins obscur), le USS Hal Gill, Maxim Lapierre, Dominic Moore, Tom Pyatt, mais surtout PK Subban (on ne peu pas avoir plus obscur que Subban vu qu’on ne l’avait vu jouer que 2 fois avant son rappel). Le jeune prend tellement des bouchées doubles qu’il a avalé toutes les minutes qui reviendraient normalement à Markov. Sans conteste la plus grande surprise depuis le début des présentes séries, qui pourtant, ne manquent pas du tout de surprises, loin de là.

Note : Au début des séries, son entraineur Guy Boucher disait de lui qu’il n’était pas encore prêt pour la ligue Nationale. Eh bien, qu’est-ce que ça va être lorsqu’il sera enfin prêt!? Il est déjà  tellement bon qu’il mériterait d’avoir un cool surnom. Les médias anglophones l’ont déjà baptisé Little Bird, mais je ne trouve pas que ça lui sied bien. Non, petit, désormais tu seras le Black Bird, un croisement entre le légendaire Larry Robinson et le Lockheed SR-71 Black Bird, le célèbre avion-espion de mon enfance, jadis l’avion le plus rapide jamais construit.

Autre signe qui ne ment jamais lorsque vient le temps de repérer les équipes cendrillons ou les équipes de la destinée, le CH semble avoir les Dieux du sport de son bord. Les meilleurs exemples étant la rondelle qui a rebondi de façon très étrange pour rester en dehors du but lors du match #1 contre Washington, le but refusé à Ovechkin lors du septième match, et les 3 poteaux doublés du but chanceux de Gionta lors du match #6 contre Pittsburgh. À chaque fois, ces jeux m’on fait crier : Holly fucking shit, les fantômes sont enfin revenus de leurs vacances aux Îles Galapagos!!

Normalement, sachant que le Canadien présenterait toutes les caractéristiques d’une équipe cendrillon ou de la destinée, je serais plutôt calme en vue de la finale d’association. Mon seul problème, c’est que nos Glorieux vont affronter une autre équipe de la destinée, pire une équipe de la destinée spécialement taillée pour les séries, j’ai nommé les Flyers de Philadelphie.

Les Flyers ont peut-être assassiné la saison du Canadien lorsqu’ils ont rompu l’égalité de 3-3 lors du septième match de leur série face aux Bruins de Boston. Évidemment, on ne pourra jamais savoir, mais je suis convaincu que le Canadien aurait aisément défait Boston pour passer en finale de la Coupe si les Flyers n’avaient pas effectué leur remontée historique.

Maintenant, rien n’est moins sûr. Sur papier, les Flyers de Philadelphie représentaient déjà un très mauvais match-up pour le Canadien, mais avec l’exploit incroyable qu’ils viennent d’accomplir, le CH aurait affronté Team Canada que je n’aurais pas été plus terrorisé. D’abord parce qu’ils sont plus robustes que les Capitals et les Penguins. Ensuite, parce que contrairement à ces deux équipes, les Flyers ont Chris Pronger, un défenseur extrêmement robuste (une nouveauté pour les petits attaquants du CH), aussi efficace en défense qu’à l’attaque, et qui excelle toujours en série. Et finalement parce que Brière et Gagné sont aussi Québécois qu’en feu, ce qui n’est jamais de bon augure pour les matchs au Centre Bell.

Enfin, et c’est ce qui me fait le plus peur, les Flyers aussi présentent de très nombreux signaux qui les pointent comme étant une équipe de la destinée. Ils se sont qualifiés en tirs de barrage lors du tout dernier match de la saison régulière. Ils ont surpris et facilement écarté des Devils pourtant favoris en première ronde. Ils ont remonté un déficit de 3-0 dans la série ET lors du septième match contre les Bruins (l’histoire la plus incroyable depuis la remontée des Sox en 2004; karma is a bitch, n’est-ce pas Boston?). Ils ont sauvé leur saison en prolongation lors du quatrième match de la deuxième ronde alors que les Bruins avaient créé l’égalité dans la dernière minute. Ils ont subi encore plus de blessures que le Canadien (Carter, Laperrière, Gagné, Boucher). Ils ont une tonne de héros obscurs. Et finalement, parce qu’ils ne sont pas nécessairement les favoris, Laviolette ne prêchera pas par excès de confiance et portera une attention toute particulière à Cammalleri (je serais même surpris si Cammy comptait deux buts contre les Flyers).

En somme, étant donné que les Flyers aussi ont apparemment les Dieux du sport de leur bord, attendez-vous à rien de moins qu’une guerre sainte entre ces deux équipes. Une longue et pénible bataille qui déterminera laquelle de ces équipes sera l’équipe cendrillon ou l’équipe de la destinée. Surtout que les équipes de la destinée, c’est comme dans le Highlander, à la fin, il ne peut en rester qu’une. «Here we are, born to be kings… We’re the princes of the universe…»

Maxime Paiement

Critique sportif

Si vous ne le faites pas pour moi, faites le pour…

Dieux du sport, si vous m’entendez, faites que mes Canadiens adorés gagnent demain soir. Je vous en supplie, si vous ne le faites pas pour moi…

Faites-le pour les joueurs, plus courageux et plus humbles que leurs adversaires, qui le méritent probablement plus que ces derniers.

Faites-le pour les joueurs, encore eux, qui ont rencontré tellement d’adversité depuis le début des séries.

Faites-le pour Halak qui a tellement donné à son club depuis 3 ans, mais qui commence à peine à recevoir le crédit qui lui revient.

Faites-le pour Markov qui a enduré toutes ces années des équipes sans caractère et sans talent, et qui mérite de jouer encore au hockey ce printemps.

Faites-le pour Jacques Martin qui, bien qu’il soit un entraineur honnête et travailleur, a trop souvent dû serrer la main d’un homologue victorieux sans avoir une chance de se rendre en finale.

Faites-le pour le USS Hal Gill et Gorges qui ont littéralement donné leur corps à leur équipe.

Faites-le pour Plekanec qui s’est enfin débarrassé de l’ombre de Kovalev et qui ne joue plus comme une petite fille.

Faites-le pour Cammalleri qui connaît les meilleures séries offensives qu’il me sera donné de voir dans ma vie de fan du Canadien.

Faites-le pour Subban qui n’a aucune idée de la chance qu’il a de vivre de telles séries si tôt dans sa carrière.

Faites-le pour Spacek qui semble souffrir d’un mal encore plus délicat (et peut-être plus grave) qu’une labyrinthite.

Faites-le pour Lapierre parce qu’il est une espèce (un Québécois chez le Canadien) en voie de disparition.

Faites-le pour Gomez afin qu’on ne lui parle plus de son salaire pour au moins les prochains 2 mois.

Faites-le pour Gionta parce que c’est une inspiration pour tous les jeunes qui jouent au hockey.

Faites-le pour Pyatt parce que sinon, on n’aurait jamais su qui avait été échangé avec Gomez.

Faites-le pour Hamrlik pour qu’il accepte ensuite de nous quitter.

Faites-le pour Bergeron qui a un talent limité (et singulier) mais qui donne tout ce qu’il a à donner.

Faites-le pour Darche parce qu’il n’avait même plus d’affaire dans la ligue et pourtant, il y est toujours (à temps partiel, mais quand même).

Faites-le pour Kostitsyn pour qu’il écoeure son crétin de frère qui vient d’être banni de l’équipe.

Faites-le pour O’Byrne parce qu’il a jadis sacrifié quelques heures de liberté pour aider Huet. Une sombre histoire de sacoche en Floride…

Faites-le pour Pouliot parce que je commence à perdre espoir dans son cas…

Faites-le pour Price pour qu’il comprenne enfin.

Faites-le pour Gauthier parce qu’il occupe le boulot le plus difficile et le plus critiqué au Québec.

Faites-le pour Gainey parce que sa fille…

Faites-le parce que je ne suis plus capable d’endurer Sid the little Kid pleurnicher constamment.

Faites-le parce que Bettman mérite de voir ses deux équipes «favorites» tomber avant sa demi-finale tant espérée.

Faites-le parce que Sid the little Kid a «oublié» de serrer la main de son homologue lorsqu’il a remporté la Coupe l’an passé.

Faites-le parce que Letang mérite de se faire remettre à sa place pour son arrogance.

Faites-le parce que Sid the little Kid fait preuve d’un tel comportement anti-sportif qu’il ne mérite pas la victoire.

Faites-le parce que les Bettmans de Pittsburgh ne sont là que parce qu’ils ont été à la fois nul à chier pendant 5 ans et plein de marde.

Faites-le parce que si Sid the little Kid l’emporte, bien qu’il donnera du crédit aux joueurs du Canadien, il ne le pensera pas vraiment.

Faites-le parce que les fans des Bettmans de Pittsburgh ont été assez gâtés comme ça depuis 3 ans. Chacun son tour…

Faites-le parce que Sid the little Kid est trop immature pour connaître autant de succès si tôt.

Faites-le parce que Cooke ne mérite plus de jouer cette année. Si vous n’êtes pas d’accord, demandez l’avis de Marc Savard.

Faites-le pour que Subban rie à la barbe de Sid the little Kid, ce qui ne lui arrivera peut-être pas souvent au cours de sa carrière…

Faites-le parce que prendre pour Sid the little Kid et les Bettmans de Pittsburgh, c’est prendre pour Johnny Lawrence et les Cobras Kai. (Alors que le Canadien sans Markov, c’est Daniel San blessé à la jambe qui se prépare à faire le coup de cigogne.)

Faites-le parce que Boston ne doit absolument pas se rendre en finale vu que leurs fans ont été les plus gâtés en Amérique du Nord depuis 2001.

Faites-le pour faire chier Bettman qui se sert parfois des arbitres comme ses marionnettes.

Faites-le aussi pour emmerder Komisarek. Sans oublier Toronto.

Faites-le pour que le 2 décembre 1995 ne soit plus qu’un vague souvenir.

Faites-le parce que 17 ans, c’est long en calvaire.

Faites-le parce qu’on ne veut pas que ça finisse.

Faites-le pour tous les fans purs et durs qui ont connu la longue traversée du désert que fut 1998 à 2001.

Faites-le aussi pour les milliers de fans occasionnels qui commencent enfin à (re)devenir de vrais fans.

Faites-le pour la ville.

Faites-le parce qu’on nous a probablement volé une Série Mondiale en 1994.

Faites-le parce que depuis qu’on a perdu Nos Zamours et les Nordiques, le paysage sportif de la province n’a plus du tout le même lustre.

Faites-le aussi pour Youpi! tant qu’à faire…

Faites-le pour Koivu qui, dans son for intérieur, doit probablement être heureux pour son ancienne équipe.

Faites-le pour contrer Bettman qui tente depuis 16 ans de détruire le hockey professionnel au Canada.

Faites-le pour l’ensemble des Canadiens qui aimeraient certainement voir la Coupe retourner un jour au pays.

Faites-le parce qu’aucune équipe sans capitaine ne s’est rendue aussi loin.

Faites-le pour le vénérable Jean Béliveau, le plus grand capitaine de l’histoire du Canadien.

Faites-le pour mes 45 lecteurs.

Faites-le pour mon ami JF, grand fan du CH devant l’éternel, dont la fille est née au moment où le Canadien amorçait sa remontée contre Washington. (Et aussi parce qu’il est à l’origine de l’expression dont je me suis inspirée pour trouver le nom de cette page.)

Faites-le pour mes amis fans finis du Canadien.

Mais plus important encore, faites-le pour mon père pour qui c’est peut-être ses dernières séries…

Maxime Paiement

Critique sportif

Il y aura un 7e match!

Ce soir, je vais simplement me contenter d’une déclaration que Kris Letang – un joueur que j’apprends à détester un peu plus à chaque jour – a fait après le 2e match : «Rendu au septième match, ils ne seront plus capables de suivre.»

Eh bien mon petit Christ, on y est pratiquement au 7e match. On va bientôt découvrir si c’est vrai que les petits Canayens ne sont plus capable de suivre… Tu auras peut-être raison, mais jusqu’ici, je ne les trouve pas si pire moi. Et toi?

Maxime Paiement

Critique sportif

La faute à RDS

Il existe deux grandes familles de fans du Canadien. La première, les purs et durs, et la seconde, les occasionnels. Les premiers ont souvent tendances à regarder les seconds de haut, comme s’ils étaient des citoyens de deuxième ordre – la classe moyenne disons; la plèbe étant les non-fans – parce qu’ils estiment que ces derniers n’affichent leurs couleurs que lorsque les choses vont bien. On peut les comprendre, être un pur et dur n’est pas toujours de tout repos, particulièrement ces derniers 15 ans. Néanmoins, les purs et durs tolèrent volontiers la présence des occasionnels, notamment parce que ces derniers peuvent devenir très utiles lorsque l’enjeu s’élève. En effet, les purs et durs aiment pouvoir compter sur la présence des occasionnels pour grossir leurs rangs lorsque la situation l’exige.

Devenir un pur et dur ne se fait pas du jour au lendemain. Ça prend du temps, et souvent au prix de bien des souffrances. C’est un apprentissage. Mais lorsqu’on le devient, généralement, c’est pour la vie.

À quoi reconnaît-on un pur et dur? Simple. D’abord, il ne décroche pas lorsque les choses vont mal. Ça ne veut pas dire qu’il rayonne constamment de positivisme (il n’est quand même pas aveugle), ça veut simplement dire qu’il vit, grandit, souffre et meurt avec son club. Par exemple, au tournant des années 2000, je peux vous garantir que le Canadien n’était pas un sujet très à la mode et que les jolies filles qui tripaient CH étaient encore plus rares que les Chinois parlant le suédois. Ce fut une période très sombre pour le pur et dur, une véritable traversée du désert.

Le pur et dur ne prend pas pour une autre équipe lorsque ça va mal ou parce qu’une autre équipe est plus cool que la sienne (j’en vise ici une couple à mon école secondaire qui avaient jadis switché pour les Penguins en 92-93, évidemment jusqu’à ce que les Habs gagnent la Coupe cette année-là). Par contre, il peut prendre contre son équipe si c’est pour le bien de l’équipe, par exemple pour obtenir la tête d’un entraineur ou le premier choix au repêchage.

Ensuite, être un pur et dur n’a rien, mais RIEN à voir avec le fait de porter un jersey du CH ou de se peinturer la face, ce ne sont que des déguisements et un occasionnel pourrait facilement en faire autant. Méfiez-vous.

Non, on reconnaît le pur et dur à son comportement lors des matchs, qu’il soit au Centre Bell, dans un bar ou dans son salon. Le pur et dur sait se tenir. Il connaît son équipe, il a vu neiger. Il sait qu’il ne doit jamais chanter Ohé Ohé Ohé ou Na Na Na alors que la partie n’est pas ABSOLUMENT hors de portée pour l’adversaire. Ici, je citerai en exemple les imbéciles du bar où j’étais, qui chantaient Ohé Ohé Ohé après le but de Moore contre Washington alors qu’il restait encore près de 4 minutes au cadran. J’étais debout sur ma chaise en train de les engueuler (histoire vraie) lorsque Washington a réduit l’écart une minute plus tard. Bien fait pour leur gueule. Ne jamais vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué, surtout si c’est l’Ours russe.

Car, et c’est là le comportement le plus important, le pur et dur NE JINX JAMAIS son équipe. Il sait qu’il a trop à perdre, il l’a déjà vécu. Au contraire, il tente par tous les moyens d’influencer positivement le cours d’un match en portant son t-shirt chanceux, en s’assoyant toujours à la même place (si cette place lui a déjà procuré une victoire) et en ne changeant pas de boxeur tant que le CH n’est pas éliminé (dans le cas des extrémistes). C’est son rôle en tant que 7e ou 8e joueur (le 7e étant au Centre Bell, le 8e devant une télé).

C’est pour ça que les autopromos de RDS de samedi soir étaient de véritables claques au visage de tous les fans purs et durs. Imaginez, la station officielle du Canadien, qui est en partie propriétaire de l’équipe, diffusant des autopromos où l’on dit : «Soyez des nôtres dès 19h lundi soir alors que le Canadien n’est plus qu’à UNE victoire d’éliminer les Penguins». UNE VICTOIRE!!

Je ne pouvais en croire mes oreilles, RDS qui nous martelait à répétition tout au long du match que le CH avait déjà gagné la cinquième partie avant même qu’elle soit terminée. Alors que le CH tirait de l’arrière. Voyons calvaire! Même ma copine qui n’est même pas une occasionnelle sait que ça ne se fait pas! Et une chance qu’elle était là sinon j’aurais été certain d’avoir fait un bad trip de chips au ketchup.

Inutile de vous dire à quel point j’ai compris ce soir-là que le CH n’avait aucune chance de battre Pittsburgh. Ball Game. Game over. See you next year.

Alors, vous pouvez blâmer les arbitres, le manque d’attaque, les blessures ou la malchance si vous voulez, moi je blâme RBS pour cette défaite. Pire, je les blâme pour l’élimination du Canadien. Oui, vous avez bien lu. Au même titre que les caves de chez RBS nous garantissaient une victoire du CH lors du cinquième match, moi je vous garantis leur élimination.

Dommage pour cette petite équipe courageuse qui a dû surmonter les pires obstacles pour tenter de venir à bout d’adversaires plus puissants qu’elle. Les joueurs auront tout donné jusqu’à la fin, et pour ça, nous ne les oublierons pas, surtout les Halak, Cammalleri, Gionta, Gill et Gorges, mais en fin de compte, ils auront affronté des forces qui vont au-delà de l’effort et de la douleur. Ils se seront battus contre toute une station de télé qui les aura maudits devant les Dieux du sport, au grand malheur de leurs fans pur et durs.

Maxime Paiement

Critique sportif

PS : Désolé pour ce texte défaitisme, mais je tente désespérément d’appliquer un ultime anti-jinx au jinx de RBS. On en aura grand besoin pour le match de ce soir.

La haine

– Jusqu’ici tout va bien… Jusqu’ici tout va bien… Jusqu’ici tout va bien… Mais l’important ce n’est pas la chute, c’est l’atterrissage.

Je déteste revenir à la réalité. Et ça fait déjà deux fois que je suis obligé de revenir à la réalité depuis le début de cette série. J’imagine que je suis mieux de m’y habituer parce que j’ai bien l’impression qu’il commence à manquer de surprises dans le sac à surprises du Canadien.

On dit souvent qu’il n’y a rien de mieux qu’une bonne série pour créer une rivalité. Eh bien, cette série n’est peut-être vieille que de trois parties, mais je commence déjà à détester profondément les Penguins. Non, pire, je les hais. Et j’ai la curieuse impression que mon sentiment est partagé par les 22 joueurs (j’exclus Sergei) et les quelques quatre millions de fans du CH.

Je hais tout de cette équipe. Je hais leurs vedettes. Je hais comment ils sont couvés et maternés par la ligue. Je hais l’incroyable chance qu’ils ont depuis 25 ans malgré des sommets d’incompétence. Je hais comment ils ont congédié Michel Terrien. Je hais Matt Cooke. Et par-dessus tout, je hais comment elle a été bâtie. Je les hais tellement que je vais vous raconter en détails pourquoi je les hais autant.

1- Baby Crosby

On nous avait prévenu. Les joueurs et les fans des autres équipes de la ligue nous avaient prévenu. Baby Crosby est l’un des joueurs les plus détestables à affronter sur une base régulière. Sa manie de toujours japper, plonger, se plaindre, pleurnicher, peut vite vous taper sur les nerfs lorsqu’on doit se le taper 3-4 games de suite. Même lorsqu’il s’aligne pour Team Canada. C’est pas des farces, le kid ne prend jamais un seul shift de repos. C’est toujours moi, moi, moi, bouhouhou! Il a un de ces dons pour se glisser sous votre peau…

Le pire, c’est que cette petite frappe est tellement talentueuse, qu’elle ne devrait pas avoir à recourir à ce genre de cirque. Merde, s’il avait autant de gel que Gel Bouchard, je le confondrais avec Cristiano Ronaldo. C’est vous dire.

J’ai toujours pensé que Crosby était le chaînon manquant entre Wayne Gretzky et Joe Sakic (Mario Lemieux étant tout juste devant la Merveille; Steve Yzerman étant tout juste derrière Sakic), mais jamais Sakic ne se serait abaissé à ce genre de pitreries. Curieusement, les deux plus «célèbres» ambassadeurs du hockey partage ce même trait de caractère qui devrait être banni pour toujours des arénas. Autant The Great One et The Next One pouvaient/peuvent être diplomates et réfléchis devant les caméras, autant ils étaient/sont bébés lala devant les arbitres. J’imagine que c’est parce que nous (les parents, le hockey, la société; pas moi) leur avons donné trop d’importance en grandissant.

2- Les chouchous

Un bébé, à force de pleurer, finit toujours par avoir ce qu’il veut, particulièrement quand les parents (Bettman/les arbitres) sont peu doués comme parents. Il ne faut donc pas être surpris que Crosby soit aussi favorisé par le sort.

Ensuite, même si je peux comprendre l’intérêt pour Call-me-Gary de se doter d’une équipe-carte-de-visite pour le marché américain, et que je peux comprendre pourquoi il a jeté son dévolu sur le Crosby Show + invités, ça ne veut pas dire que je dois l’accepter. Toutes les équipes de la ligue devraient être traitées sur un même pied d’égalité, non? Me semble que c’est logique. (En fait, non, les 6 équipes canadiennes devraient être systématiquement favorisées parce que hey, it’s where the money comes from, don’t you think Gary?)

On l’a bien vu depuis le début des séries. Le CH, qui doit se taper coup sur coup (par sa faute, je dois dire) deux des quatre franchises chouchous de la ligue (Pittsburgh, Washington, Chicago et San Jose; dans cet ordre), aurait pu, à de nombreuses reprises, intenter une poursuite pour favoritisme (ce n’est pas moi qui le dit, mais plusieurs membres des médias du ROC). Peut-être que tout ceci n’est que fabulations de ma part, mais quand ça devient un sujet de conversation incessant depuis deux bonnes semaines, je me dis qu’il y a peut-être un fond de vérité.

Tout ça pour dire qu’à l’école, ceux qu’on haïssait toujours le plus, c’était les ch(censuré) de chouchous. C’est comme ça, c’est la loi. Et au hockey, il n’y a pas plus chouchou que Sid the Nerd.

3- Ils puent la marde

Selon mon humble avis, des 10 plus grands talents que la ligue ait vu passer depuis le début, 4 ont joué pour Pittsburgh. Des 10 joueurs les plus spectaculaires à avoir patiné dans cette ligue, 4 ont joué pour Pittsburgh. Des 23 derniers récipiendaires du trophée Art Ross, 13 jouaient pour Pittsburgh. Pensez-y. Lemieux, Jagr, Crosby et Malkin. Individuellement, ces quatre joueurs sont supérieurs à tous les joueurs à avoir jamais évolué pour la plus titré de toutes les équipes de la ligue. (Non Marcel, ne commence pas, je n’ai pas envi d’écrire 2000 mots pour t’expliquer en quoi Lemieux, Crosby et Malkin sont malheureusement supérieurs à Béliveau, et en quoi Jagr est meilleur que le Rocket et Lafleur!)

Quand on y réfléchit un peu, on réalise que cette franchise a été gâtée par la chance à un point tel où ils feraient passer le Canadien pour un club maudit (j’y reviendrai un jour). Quoi, vous croyez qu’ils ont repêché ces 4 joyaux que parce qu’ils ont trouvé le moyen d’être nul à chier 4 fois en 25 ans!? Est-ce que vous avez une idée de la chance qu’ils ont eue pour repêcher, et je me répète encore une autre fois, 4 des 10 plus grands talents de l’histoire de la ligue?

Le repêchage amateur se tient depuis 1963. Or, depuis 1963, le plus grand joueur à avoir été repêché est…? Vous l’avez deviné : Mario Lemieux. Pittsburgh n’a pas toujours repêché premier, mais la première fois que ça leur arrive… Bingo! Il ramasse le plus grand talent brut de l’histoire. Rien de moins.

Note : À leur décharge, je dois avouer que cette sélection tient davantage du mérite que de la chance parce que Pittsburgh avait tout fait cette année-là pour finir dans la cave. Tellement que l’année précédente, je les suspecte fortement d’avoir échangé leur premier choix – le premier de la ligue – afin de s’assurer de rester dans la cave tellement tout le monde savait à quel point Mario était magnifique.

1990. Les Penguins ont 5e choix. Alors que toute la planète sait que Jaromir Jagr est de loin le meilleur joueur disponible, comme par miracle, Jagr leur tombe dans les mains parce que le rideau de fer n’est pas complètement tombé au moment du repêchage et que les 4 premières équipes ont eu peur de le sélectionner pour rien. Conclusion : l’un des 3 joueurs les plus spectaculaires de l’histoire (ne jamais négliger cet aspect), et 5 fois champions compteur de la ligue, se retrouve à jouer avec… Eh oui, le plus grand talent brut de l’histoire! Tadam!

2004. Les Penguins manquent de chance. Alors qu’ils auraient dû repêcher premier, donc Ovechkin, ils doivent se «contenter» du second choix. Zut! Hmmm… Réfléchissons 2 secondes… Des Ovechkin et des Malkin, on n’en voit pas passer à toutes les années, n’est-ce pas? À part Crosby, qui d’autres a un talent comparable à ces deux joueurs? Personne. Bon, normalement, si Malkin avait été éligible n’importe quelle autre année, il serait parti premier et Pittsburgh se serait contenté d’un bon joueur, certes, mais pas d’un joueur de concession (le gap entre le premier choix et le deuxième est généralement important). Vous savez combien de fois dans l’histoire, il est arrivé que deux joueurs de concession soient repêchés 1er et 2e ? Deux fois, 2004 et 1971 (Lafleur suivit de Marcel Dionne), c’est tout. C’est fou le hasard, non?

2005. Après avoir repêché un joueur de concession, ils ont trouvé le moyen d’en repêcher un deuxième l’année d’après. Un meilleur même. Et vous vous rappelez comment…? En gagnant une putain de loterie!!! En jouant au Kéno os(censuré)! Fallait le faire. Et le plus drôle dans l’histoire, c’est qu’à l’époque, les médias avaient même avancé que si Pittsburgh ne repêchait pas Baby Crosby, ils auraient probablement déménagé au cours des saisons suivantes (tiens, tiens) tellement la franchise était dans un piteux état. Comme quoi le hasard est une chance.

Avec tout ça, c’est étonnant que le hockey ne soit pas devenu une religion à Pittsburgh. Merde, qu’est-ce que ça va leur prendre, 24 Coupes Stanley!?

4- Michel Therrien à la porte

Vu la façon plutôt cavalière avec laquelle le CH a congédié Therrien en 2003, je vais m’abstenir de tout commentaire ici.

5- Matt Cooke

Les Matt Cooke-Haters, je TIENS à faire partie de ce club. Et avec la blessure à Markov, même si la mise en échec était légale, je risque d’y adhérer trèèèèès longtemps.

6- Une équipe astucieusement bâtie

Bullshit!! C’est de la marde! (C’est le cas de le dire.)

On a déjà couvert plus haut l’incroyable amas (tas) de chance (marde) qu’il a fallu pour que Malkin et Crosby se retrouvent à Pittsburgh (et à eux deux, disons qu’ils forment 40% de l’équipe), mais pour le reste de la formation…?

De un, Fleury et Jordan Stall ne sont pas arrivés à Pittsburgh par hasard. Fleury a été repêché au tout premier rang et Stall au deuxième. C’est curieux, mais j’ai comme l’étrange impression que Pittsburgh repêche toujours premier ou deuxième. Ça aide quand vient le temps de bâtir une équipe.

Note : Tant qu’à moi, Fleury est une simili-déception si l’on considère son rang. Il n’est même pas l’un des 7 meilleurs joueurs de la cuvée 2003; en fait, il n’est peut-être même pas le meilleur gardien de cette cuvée – Halak ayant été repêché en 9e ronde et Jimmy Howard en 2e.. Je me fiche un peu de sa Coupe Stanley. Remplacez ces deux gardiens par Fleury cette année – ou l’an passé dans le cas du CH – et leurs équipes respectives ne font même pas les séries. I rest my case.

De deux, avec une ligne de centre aussi forte – Crosby et Malkin seraient le centre no.1 des 29 autres équipes de la ligue, et Stall serait le no.1 de la moitié d’entres elles ou le no.2 de l’autre moitié – tu peux mettre n’importe quel ailier potable, ton équipe va demeurer extrêmement compétitive. Ça aussi, ça aide quand vient le temps de rester sous le cap salarial.

Et qu’est-ce que les Penguins ont fait pour se mériter cette belle collection de jeunes prodiges? Être nuls à chier pendant 5 ans! Merde, je suis tanné que le système actuel récompense l’incompétence. La loterie devrait offrir exactement la même chance aux 29 autres équipes de la ligue (disons qu’on exclut le gagnant de la Coupe). Lorsque t’as qu’une chance sur trente de repêcher premier, il t’en faut vraiment beaucoup pour piler les meilleurs espoirs pendant 4-5 ans. Ça éviterait le tanking (voir également Québec, Nordiques). Et si le perdant de la finale doit se ramasser avec Ovechkin, so be it!

Leur seul vrai bon coup au repêchage? Kris Letang. Sans aucun doute. Mais on ne peut pas dire que leur DG s’approche de Lou Lamoriello ou de Ken Holland, n’est-ce pas?

Quoi, vous ne me croyez pas encore!? Ok, on va faire ensemble un petit exercice qui m’a beaucoup diverti lors de la deuxième période du match de mardi soir… Remplacez nos deux premiers centres, qui ne sont pas si mal vous en conviendrez, par leurs deux premiers centres. Est-ce qu’on gagne la Coupe avec Crosby et Malkin? Fort possiblement. Est-ce que Pittsburgh gagne la Coupe avec Gomez et Plekanec? Encore une fois, ils ne font même pas les séries!

Notre gardien est largement supérieur au leur. Nos ailiers sont plus rapides et talentueux que les leurs. Notre défense, avec Markov en santé et Subban dans l’alignement, est probablement supérieure à la leur. Donc, il reste quoi…?

Oh, leur propriétaire était assurément un meilleur hockeyeur que le nôtre, mais en même temps, le Canadien n’a jamais eu la chance de choisir son propriétaire au tout premier rang du repêchage.

Il n’y a pas à dire, je les hais. Et j’espère vraiment qu’ils vont s’écraser en flamme avant d’atteindre encore une fois la finale.

Maxime Paiement

Critique sportif

La dureté du mental

Typique. Je ne suis même pas surpris.

Sur la game comme tel, je n’ai pas grand chose à dire – en fait, je n’ai pas envi de dire grand chose sinon que McFleury a enregistré l’un des blanchissages les plus faciles de l’histoire des playoffs. Le CH a eu 4 bonnes chances de marquer, c’est tout. Cammelleri a manqué le top corner alors qu’il était seul dans l’enclave. Lapierre a frappé un poteau (qui aurait grandement modifié la game s’il avait marqué). Plekanec a fait dévier un tir pratiquement sur la jambière du gardien. Et Cammy, encore lui, a obtenu un bon one-timer en PP, mais avec un angle restreint. That’s it.

Et le pire, c’est que là, McFleury va maintenant être fuuuull en confiance et gna gna gna… Il a réussi à faire taire la foule et gna gna gna… Et sa maman est donc contente pour lui et gna gna gna… Os(censuré) de suceur de graines!

C’est là qu’on se rend contre que lors que Gionta ou Cammy ne frappe pas tôt dans le match, it’s ball game, comme diraient les Chinois. Je vais attendre à jeudi, mais disons que je ne suis pas en confiance.

La bonne nouvelle, c’est que Halak est maintenant reposé sans qu’on ait envoyé Price dans les buts. C’est au moins ça de gagné. L’autre chose, et je ne sais pas si c’est une bonne nouvelle, mais on a encore réussi à contenir Baby Crosby. Ma seule crainte, c’est qu’il explose bientôt pour 5 points, et 5 points de Crosby dans un match, ça veut dire une défaite du Canadien.

Mais bon, en attendant, c’est maintenant 2-1 dans la série pour les méchants et moi, je suis désormais 1 en 14 au Centre Bell. Ça va nous prendre pas mal de dureté du mental pour passer à travers.

* * *

Changeons de sujet, s’il vous le voulez bien. L’exclusion (définitive?) de Sergei Kostitsyn m’a enfin permis de mettre le doigt sur le gros bobo du Canadien en ce qui concerne le repêchage amateur.

En effet, j’étais dans ma douche ce matin, en train de penser à Timmins (oui, je pense TOUJOURS à Trevor Timmins quand je prends ma douche) et ça m’a flashé d’un coup. Mais avant que j’avance ma théorie, je dois vous préciser que ce n’est pas seulement une lacune du recruteur en chef du CH, mais de toute l’organisation au grand complet vu que la tendance avait commencé bien avant l’arrivé en poste de Trevor.

C’est bien connu dans le milieu, Trevor Timmins est un petit Mozart (hum non, peut-être pas un Mozart; disons simplement un Salieri) lorsque vient le temps d’évaluer les aptitudes techniques d’un hockeyeur. La preuve, depuis son arrivé en poste, je crois qu’il n’y a que les Sharks qui ont eu plus de succès à repêcher des joueurs qui percent la ligue. Le hic, c’est que si les petits trésors que notre ami Trevor repêche sont généralement forts techniquement, ils sont aussi, hélas, plus souvent qu’autrement, extrêmement faibles mentalement. Par exemple les deux frères trisos, Grabovski et notre bon ami Carey Price. Tous très bons sur papier, mais en pratique, pour l’instant, c’est une cata, une ca-quoi, une catastrophe! Particulièrement nos deux zigotos favoris.

Mais comme je le disais plus haut, on ne peut pas imputer seulement la faute à Timmins puisque Ribeiro (avant qu’il soit échangé), Higgins, Perezhogin et Hainsey (à ses premières années) ont tous posé certains problèmes à l’organisation en raison de leur manque de caractère ou de maturité. Et ces joueurs datent tous de l’ère André Savard (qui employait déjà Timmins à l’époque; tiens, tiens).

Bref, toute cette belle brochette de vainqueurs m’a fait réaliser ce matin que c’est absolument im-pos-si-ble que Timmins, ou quelqu’un d’autre chez le CH, fasse passer des tests psychologiques un temps soit peu sérieux aux espoirs qu’il convoite. Impossible.

Eh bien mes amis, je trouve ça plutôt étrange compte tenu des millions investis dans le développement, mais encore plus compte tenu des gonzillions de dollars en pertes si une organisation comme le CH passe trop souvent dans le beurre au repêchage (en effet, les joueurs autonomes coûtent toujours plus cher que les joueurs repêchés).

Par exemple, au football et au basket, ils ont finalement compris. Depuis quelques années, pour la plupart des organisations, l’évaluation psychologique prend autant d’importance que l’évaluation physique. Pour eux, c’est un must. Bon, ils ont fini par comprendre parce que les cas problématiques au football et au basket sont pas mal plus graves qu’au hockey, mais quand même, au moins, ils ont compris.

En même temps, lorsque je regarde la dernière sélection de Timmins en première ronde, je me dis que le club a peut-être enfin pigé car selon plusieurs sources, Louis Leblanc est certainement l’un des jeunes hommes les plus équilibrés et les plus brillants que le CH ait repêché. J’imagine que cela prendra un certain temps pour constater si la tendance s’est renversée, mais en attendant, c’est déjà un bon pas dans la bonne direction et ça nous changera des 2 watts que sont les frères trisos.

Note : un journaliste m’a déjà affirmé qu’Andrei Kostitsyn était de loin le joueur le plus imbécile (dans le vrai sens du terme) à avoir porté le chandail tricolore. Or, je regrette mais un gars aussi cancre, ça se détecte toujours très vite. Et j’ai pour mon dire que si tu ne le pistes pas, c’est peut-être parce que d’une certaine manière, t’es aussi tata que lui.

Maxime Paiement

Critique sportif

1 en 13

Depuis l’inauguration du Centre Molson (tin, dans tes dents Bell, toi et ta commandite de 100 millions$), le Canadien a une fiche mirobolante de 1 en 13 lorsque votre humble serviteur est dans les gradins (ce n’est même pas une blague). La seule victoire étant acquise lors du fameux match où George Laraque a marqué son but mythique (mythique parce que ce but relève davantage du mythe que de la réalité; d’ailleurs, je pourrai dire à mes petit-enfants que oui, votre grand-père aura bel et bien vu le gros George marquer un but pour le Canadien).

Or, ce soir mes amis, je serai de l’alignement partant contre Pittsburgh en tant que 7e joueur.

Je dois vous avouer que je suis à la foi excité et terrorisé d’y être. Terrorisé, parce que 1 en 13, c’est encore pire que la fiche de Carey Price cette saison. Et excité, parce que j’ai vraiment hâte d’aller fracasser un nouveau record de décibels au Centre Bell, et parce que ma seule et unique victoire est survenue lors de mon dernier match. Donc, la possibilité d’une séquence victorieuse de deux matchs n’est pas à exclure à ce stade-ci.

Si les Dieux du sport m’entendent, que les 4 Québécois des Penguins ne soient pas un facteur dans une défaite du CH et que Sid the Nerd passe sa soirée à pleurnicher. Oh, et si ce n’est pas trop demander, que l’on ne perde pas un autre joueur, SVP. Amen.

Maxime Paiement

Critique sportif

Note : Si le CH perd ce soir, ne cherchez pas plus loin, le coupable sera dans les gradins.

Mayday! Mayday!

C’est étonnant la vitesse à laquelle le Canadien nous a ramené sur terre hier. Ce ne fut pas un atterrissage mais un crash d’avion. Et plus étonnant encore, fut la manière.

Après avoir anéanti le PP des Caps (le désormais fameux 1 en 33), nous avons péri par le PP des Penguins (4 en 4). Les Dieux du sport ont un drôle d’humour n’est-ce pas? Mais ce qui a réellement coupé les jambes déjà très fatiguées des joueurs montréalais hier, c’est la blessure au général Markov. Encore une fois messieurs les Dieux du sport, de tous les joueurs qui devaient tomber au combat, fallait-il vraiment que ce soit Markov? Pourquoi pas le USS Hal Gill ou Jell-O Gorges (quoi que c’est impossible puisque justement, il est fait en Jell-O), ou mieux encore mieux, Hamrlik? Mais nooooooon, il fallait que ce soit Markov.

La bonne nouvelle est que Stall est définitivement perdu pour la série en étant coupé, paraîtrait-il, au tendon d’Achille (tiens, tiens, ça ne vous rappelle pas quelqu’un qui vient tout juste de tomber au combat?). Ça devrait ouvrir légèrement la voix à notre PP qui n’est pas piqué des vers lui aussi. Surtout que le jeu de puissance des Penguins (relativement ordinaire en saison régulière) n’inscrira pas 4 buts à chaque match. Si ce n’était de la perte de notre meilleur défenseur, je resterais relativement confiant pour la série. Si.

Car en toute honnêteté, oui le CH a été déclassé hier, mais ce ne fut pas un massacre non plus. Au risque de me répéter, 4 en 4, ça ne se produira quand même pas à chaque match (du moins je l’espère, bordel). D’ailleurs, j’étais agacé hier par l’attitude des joueurs des Penguins après la rencontre, surtout celle de Letang. À l’écouter, les joueurs de Washington, c’étaient rien que des tapettes incapables, mais eux, les joueurs de la plus formidable équipe jamais assemblée, avaient trouvé THE solution pour nous planter des buts comme bon leur semblera. Dude, vous avez battu une équipe et un gardien très, très, TRÈS épuisés. Donnez-vous au moins 2 ou 3 matchs avant de clamer votre incroyable supériorité sur Washington.

Parlant d’épuisement, j’ignore les plans de Jacques Martin, mais j’aimerais bien voir Price prendre le filet dimanche après-midi. Pas par désaveu envers Halak, mais parce que le grand héros de la première ronde semblait visiblement brûlé hier, et parce que nous avons vu ce que ça donne lorsqu’on permet au Slovaque de refaire le plein de sans plomb. Et qui sait, peut-être que Price peut nous en voler une? En tout cas, me semble qu’il est dû pour au moins en gagner une (j’ai parfois l’impression d’être un tourne-disque qui saute : Price est dû pour en gagner une… poupoum… Price est dû pour en gagner une … poupoum… Price est dû pour en gagner une …).

De toute façon, ce qui s’annonçait comme une série intéressante vient de prendre une tout autre tournure avec la perte de Markov, une tournure que je qualifierais déjà de dramatique. Sid the kid est un tueur en séries (et un tueur en série, compte tenu qu’il a remporté 8 de ses 9 dernières séries). Il vient de flairer l’odeur du sang. Il va frapper à la jugulaire dès qu’il en aura la chance. À moins d’une intervention divine (de Halak, évidemment), la série contre Pittsburgh risque d’être de très courte durée. Dire que ç’avait si bien décollé pour le Canadien…

Maxime Paiement

Critique sportif

Que dire de plus?

Je suis resté assis là un moment, devant mon écran, cherchant désespérément à écrire quelque chose, mais il n’y a rien qui sortait. J’étais vidé. Après tout, la septième partie de la série Montréal-Washington fut sans contredit le match le plus stressant, le plus éprouvant qu’il m’a été donné de voir. Une véritable épreuve d’endurance pour le fan que je suis. Pourtant, une tonne de pensées se bousculait dans ma tête, mais l’écran restait blanc. J’étais en état de choc.

J’ai finalement décidé que mon premier (vrai) post sur l’une des plus grandes surprises de l’histoire des séries éliminatoires attendrait au lendemain. Je me suis alors levé, je me suis écroulé dans mon divan et j’ai écouté le Canadien Express un sourire béat accroché au visage.

Pendant l’heure qui a suivi, j’ai néanmoins noté quelques trucs sur un bout de papier, des pensées plus ou moins organisées que je vais maintenant partager avec vous. Voici ce que ça donne :

– Ma première pensée cohérente suite à la victoire historique du CH fut pour Bob. Après tout, cette équipe est presque entièrement la sienne (la seule exception étant Dominic Moore, mais on y reviendra). Le vieux Bob a reçu sa large part de critiques cette saison parce qu’il avait tenté d’assembler à grands coups de millions une équipe bâtie pour les séries qui peinait à se qualifier. Au point où il a fini par démissionner en cours de saison. Eh bien mes amis, apparemment il a réussi. Cette victoire est le plus grand hommage que ses anciens joueurs pouvaient lui rendre.

– Ma deuxième pensée est allée à Halak. J’espère que lorsqu’il a shaké (!) la main d’Alexandre Ovechkin à la fin de la série, il lui a renvoyé sa fameuse réplique à la gueule. Si j’avais été à sa place, j’aurais fait un Daniel Plainview de moi-même et je lui aurais balancé : I drink your MILKSHAKE!

Mais bon, je doute que Halak ou Ovechkin connaissent même l’existence de cet excellent film. Pas grave, je ne leur en veux pas. À chacun sa spécialité.

– C’est probablement la seule fois où l’on verra le USS Hal Gill, alias Paul Bunyan, et Jell-O Gorges être les 2e et 3e étoiles d’un match, mais j’ai trouvé que c’était la parfaite conclusion à cette étonnante série. C’était amplement mérité, tant pour le match que pour l’ensemble de l’œuvre.

– Les superlatifs ne manqueront pas suite à cette victoire du Canadien et j’imagine qu’ils seront tous employés au cours des prochains jours, mais force est d’avouer que ce grand moment n’aura plus la même signification dans 10 ans si le CH se fait bêtement tasser en deuxième ronde. Pour que cette victoire prenne des proportions réellement historiques, nos favoris vont devront avancer encore un peu. Mais hey, tout est possible, la Sainte-Flanelle est peut-être bien l’équipe cendrillon de l’année.

– Malgré ce qu’en pensent les gens du marketing, le CH n’est plus le grand club du passé. Même qu’il n’a de glorieux que le nom maintenant. C’est pour ça que cette victoire fait autant de bien. J’aime vivre dans un monde où le Canadien est encore capable d’exploits historiques, comme d’être la première équipe de 8e place (19e en réalité) à remonter un déficit de 3-1 contre la meilleure formation de la ligue. Pour nous partisans, c’est rassurant qu’après 100 ans et demi d’existence, cette équipe soit encore capable de réécrire l’histoire.

– C’est peut-être anecdotique pour vous, mais j’adore que ce soit les deux seuls joueurs qu’on a ajoutés (sans perdre un joueur) en cours de saison qui ont marqué les deux buts du match décisif. Je suis particulièrement content pour Moore, puisque Gauthier s’était fait vivement critiquer pour cette transaction. D’abord parce que les «experts» pensaient qu’il avait payé trop cher, et ensuite parce que ça avait été son seul move vers la date limite des transactions. Et puis, est-ce que c’était trop cher payé finalement?

– Parlons rapidement des arbitres si vous le voulez bien. Peu importe ce que les médias et les fans de Washington en pensent, ils ont arbitré une sacrée game lors du septième match. Et ils avaient intérêt. Je m’explique.

Lors du sixième match, les zébrés, et la ligue par la même occasion, c’étaient faits vivement sermonnés par les médias du ROC (!) pour les 3 pénalités pour plongeon décernées pendant la partie (en particulier celle de Gionta) alors que c’est à peine s’il s’en décerne 3 durant toute la saison. Et c’est sans compter que laxisme des arbitres aux alentours du filet de Halak lors des 5 premiers matchs n’était passé inaperçu non plus. Certains commençaient à y fomenter des théories peu flatteuses à propos de Bettman et de son souhait bien avoué d’avoir une deuxième finale d’association opposant Crosby et Ovechkin.

C’est pour ça que je n’ai pas de misère à imaginer que les 4 arbitres (très expérimentés, comme par hasard) assignés au match ont dû recevoir un brief très précis à propos du cercle réservé au gardien. Il ne faut donc pas s’étonner du but refusé à Ovechkin. Surtout que le big boss en personne assistait au match et tous les yeux étaient braqués vers lui et ses zèbres.

Quand on y réfléchit bien, le Canadien n’a pas été chanceux que le but ait été refusé, il a été chanceux que les arbitres aient appliqué le règlement. Et curieusement, je n’ai pas l’impression que c’est le simple fruit du hasard.

– Parlant de grogne publique, le CH ne l’a pas volé le septième match. Et ce n’était pas de la chance non plus. Pour chaque but refusé à Washington, nous pouvons leur renvoyer la pareille. Et pour chaque poteau de Semin, nous pouvons répliquer par ceux de Gionta et de Cammalleri. En fin de compte, c’est l’équipe qui a le mieux joué qui l’a emporté. And justice for all!

– Bettman devrait se consoler, la série Montréal-Crosby lui rapportera 2 ou 3 fois plus d’argent que sa finale d’association tant désirée. Call-me-Gary espérait une reprise de la confrontation Crosby-Ovechkin en se disant que ce serait bon pour les cotes d’écoutes et bon pour le portefeuille de la ligue. Erreur. Ce n’est que spéculation. S’il est vrai que le hockey est sur une bonne lancée depuis les Jeux de Vancouver, n’en demeure pas moins que ça reste un sport mineur aux US of A. Rien ne prouve que le public des marchés extérieurs à Pittsburgh et Washington se serait intéressé à cette série. En réalité, le ca$h si cher à Bettman provient du Canada. Et au pays du castor, il n’y a rien de plus payant qu’une confrontation opposant le club le plus populaire au pays contre Sid-le-futur-timbre. Chi-ching!, comme dirait La Poune.

– Je suis désolé pour Washington. Vraiment. J’aime bien Ovie et sa gang d’énervés. Je trouve qu’ils sont le meilleur show en ville (lorsqu’ils sont en ville). C’est pour ça que l’entrevue qu’Ovechkin a donnée après la défaite m’a légèrement arraché le cœur. Le gars semblait complètement défait (c’est le cas de le dire) et sincèrement brisé par l’émotion. Il faut dire que ce ne fut pas une année facile pour lui, malgré les exploits individuels et d’équipe. Ça semblait vraiment être leur année, surtout que la fenêtre ne reste jamais ouverte bien longtemps en cette ère postlockout.

Cela dit, Washington n’est pas très loin du bonheur. Si j’étais eux, je sacrifierais de l’attaque pour ajouter un solide stay-at-home defensemen (disons Semin), parce que Green a manifestement besoin d’aide. Justement, parlant de déception…

– Un très décevant quart de finale face au Canada. Une vidéo de lui bousculant des partisans. Deux suspensions pour coups illégaux. Perte du championnat des compteurs lors de la dernière semaine. Perte du championnat des buteurs lors de la dernière semaine. Et finalement, cet écroulement historique en première ronde face à la 19e formation de la ligue. Alex Ovechkin devrait peut-être faire un examen de conscience cet été.

Ovechkin c’est Babe Ruth. Il joue comme il vit, c’est-à-dire à 200 miles à l’heure. Et comme le Bamino jadis, il peut être l’athlète le plus charismatique qui soit, comme la pire brute au monde. Cela dit, le dynamo russe doit prendre conscience qu’on ne peut pas tout avoir dans la vie, il faut choisir. C’est soit la Coupe Stanley, soit le record de 894 buts, soit la rumba. Si c’est vraiment la coupe ou la médaille d’or qu’il désire, il devra prendre les mesures nécessaires. Et peut-être, s’inspirer de Crosby au passage.

Oh, j’imagine qu’il doit en avoir plein le cul d’être tout le temps comparé à Crosby, mais hey, c’est comme ça, ces deux joueurs sont les visages de la ligue, voire du hockey. Ils jouent pour deux bonnes équipes rivales de la même division. Ils viennent des deux plus grandes puissances du hockey. Ils sont les plus talentueux, les plus passionnés, les plus électrisants. Ils ont deux styles bien distincts et des personnalités à l’opposés, mais à l’image du pays dont ils sont les symboles. Pourtant, jusqu’ici, l’un est un gagnant, l’autre, non.

La raison est simple. Crosby est 100% dédiés à son sport et à la victoire. C’est un nerd, vous ne voudriez pas être son ami dans la vie. Dans le cas d’Ovie, la passion et l’effort y sont, mais pas toujours le sérieux et l’abandon. Mais bon, il peut toujours se consoler en se disant qu’on voudrait tous faire la fête avec lui, mais je ne suis pas sûr que ce soit suffisant.

De toute façon, pour l’instant, ce n’est plus Babe Oveckin qui me préoccupe, mais Sid the nerd, et je sens qu’on va en avoir à nouveau plein les bras. Ça y est ma haute pression recommence à grimper…

Maxime Paiement

Critique sportif

Jidjdhhjhimxcmslllcmwoa!!!!!!

Koeowq asvvo 2ljk jihiukgh  gfdgmfmo!! Ljkhilr, dficls! Kvlcd  jdiswldlv h,jkjhlhg,hg Podslsxoxo lclcvkjvjbkf,d!!!! Futyrig, ghm jgfikgf,fgjhljh!!!! R$%?ljkjhgi HhgkgK!!!! « OIIJK(*&khjigfjshsjss kfkdnh dfnf cncnckzk zklog flfl;vb;nb. Zcsdxdsfewrdfdflkkjhijytg!!!

KJDIDKJAHJRDTYSHJK!!!!!!!!

Mkgjhguy Pihgutjgg

Cjgfugfhtj sfoytitryj

Note : Sérieusement, jamais une game de hockey ne m’a vidé autant… J’ai une tonne de pensées à vous partager, mais ça va devoir attendre à demain. En attendant, je vous souhaite la plus belle des nuits, le meilleur des réveils et la journée la moins productive de votre vie demain. Go Habs go!

Historique

– La troisième étoile, the third star : Jaroslav Halak! Le deuxième étoile, the second star : Jaroslav Halak!! La première étoile, the first star : Jaaaaaroslaaaaav Ha-laaaaaak!!!

Je suis vidé. Dire que j’ai passé à un cheveux d’aller voir le match… Tant mieux j’imagine, vu que ma fiche comme spectateur au Centre Bell est encore pire que celle du CH en série (1 en 13; pas de farce). Et je ne voudrais pour rien au monde changer la moindre chose à cette soirée qui survivra longtemps au passage du temps.

Que dire de plus? C’était incROYable (en hommage au vieux poster de Patrick Roy avec «incROYable» écrit dessus), mémorable, historique même. L’une de mes plus belles soirées en tant qu’amateur de sport et fan du Canadien. Que diriez-vous de revivre les différents temps forts cette soirée magique en vous parlant tour à tour des différents acteurs qui ont marqué cette inoubliable partie?

Jaroslav Halak : Que le CH gagne cette série ou non, que Halak soit échangé ou non cet été, le Slovaque possède maintenant une place unique dans le grand livre du Canadien de Montréal. Sa performance de 53 arrêts dans la victoire de 4-1 du CH constitue un record d’équipe pour match éliminatoire disputé en 60 minutes. Voilà pour le livre des records. Maintenant, selon mon humble avis, Halak a peut-être livré ce soir la meilleure performance par un gardien du Canadien en série. Pas la plus importante, mais la meilleure.

Note : C’est clair que les amateurs du hockey-comme-dans-le-temps-d’Eddie-Shore ne vont pas apprécier que Halak détrône Dryden (contre Boston en ’71) et Roy (contre les Rangers en ’86). Et dans le cas de Dryden, je peux probablement leur donner raison puisque le CH a battu cette année-là une équipe qui rencontre peu de comparaisons dans les annales de la LNH (ça, et le fait que cette victoire en 7 matchs représente la plus grande surprise de l’histoire des séries). Néanmoins, à ceux qui en doutent, je répondrai simplement : attention, je ne parle pas d’une performance jugée sur 20 matchs, mais d’un seul match. Et dans ces conditions, on n’a pas le choix d’attribuer la couronne à Jaroslav Halak.

Ce soir, le jeune Slovaque a affronté un bombardement de 94 tirs, dont 53 ont touché la cible (c’est-à-dire lui, vu qu’un 54e a touché les cordages), administré par l’une des meilleures offensives de l’histoire de la ligue (j’en suis déjà à 4 «histoire/historique» dans mon texte, je vous l’avais dit que c’était historique comme performance). Dans les faits, cette édition des Capitals est la deuxième meilleure offensive que le Canadien a affrontée en série depuis 100 ans et demi, la top étant toujours les Bruins de 1971 (399 buts totaux, 76 buts pour Esposito, 102 passes pour Orr et 4 joueurs de 100 points). De ces 54 tirs, ils s’en trouvent certainement une vingtaine qui étaient terriblement dangereux pour ma haute pression. Mais pour Halak, c’était comme lui lancer un ballon de plage. Aussi, à un moment donné, suite à 3-4 beaux arrêts de la mitaine, on a senti les Caps plier du genoux pour la première fois. Tout lui semblait si facile, même les arrêts les plus compliqués. Tellement que j’en étais étonné lorsqu’ils ont finalement réussi à le percer (maudit O’Byrne, mais bon, je ne t’en veux plus OB, continue ton bel ouvrage).

les ovations debout lors de son 50e arrêt et lors de sa première étoile resteront certainement l’un des grands moments de la saison 2009-2010.

Mike Cammalleri : Le petit ailier commence lentement à se forger une réputation d’homme des grandes occasions depuis qu’il est débarqué en ville. Jamais le Canadien n’aurait gagné ce soir sans ses 2 buts, spécialement son premier qui a permis encore une fois au Montréalais d’ouvrir le score. Son chandail numéro 13 sera bientôt le chandail numéro 13 le plus populaire à travers la province depuis les beaux jours de Pierre Lambert avec le National de Québec. Pas mal pour un sosie de Jon Favreau.

Maxim Lapierre : Le nouvel ennemi public numéro un à Washington. Si vous trouvez que Ovie est hué à Montréal, attendez-vous à ce que la face à claque du Canadien s’attire les foudres du public mercredi prochain. Ça va gueuler mes amis.

Cela dit, malgré ses deux pénalités stupides pour plongeon, Lapierre vient de disputer de loin son meilleur match de l’année. Il était constamment dans la face des défenseurs et du gardien Varlamov, et si j’étais un joueur des Caps, je ne serais même plus capable de le voir en carte Upper Deck tellement il a une face à fesser dedans. Il a définitivement le sourire le plus fendant depuis les beaux jours de Lyle Odelein. N’en demeure pas moins que j’étais vraiment content pour lui lorsque son tir a trompé le gardien des Capitals.

Jell-o Gorges : Josh Gorges est en train de faire passer Gainey pour un pur génie. Ça veut tout dire.

Andrei Markov : Après un lent départ, il joue enfin le hockey qu’on attendait de lui. Il n’est peut-être pas le capitaine de l’équipe, mais c’en est quand même le général. Ce n’est pas pour rien que depuis les trois derniers matchs, son temps de glace avoisine la demi-heure.

À noter aussi que c’est depuis qu’on lui a joint O’Byrne, qu’on a retrouvé le Markov des beaux jours. Juste pour ça, je fermerais les yeux sur les inévitables erreurs du jeune défenseur. De toute façon, OB est loin d’être le pire sur la glace et sa robustesse est certainement fort appréciée par ses coéquipiers.

Tomas Plekanec : Son efficacité lors du 5 contre 3 en première période valait largement les prouesses de Henrik Zetterberg lors du fameux 5 contre 3 en finale lors des séries 2008. Épique, rien de moins. Ce n’est que justice que ce soit lui qui ait enfoncé le clou en fin de match.

P.K. Subban : Oh qu’il était nerveux le jeune homme. Il aura beau dire que pour lui ce n’était qu’un autre match, on pouvait clairement sentir qu’il était nerveux en début de match. Mais pour un bonhomme qui a joué une prolongation la veille avec Hamilton, je l’ai trouvé plutôt excellent. Je ne sais pas pour vous, mais je l’ai trouvé bien plus solide que Bergeron, autant dans sa zone qu’en avantage numérique. Et mine de rien, ce joyeux personnage a quand même 3 points en 3 matchs avec le grand club.

Par contre, ça serait bien si la foule pouvait tempérer ses ardeurs à son endroit, le jeune homme semble du type à s’emporter facilement (principalement sur la glace). Ne créons pas un nouveau Latendresse ou un Carey Price. Deux c’était déjà assez comme ça.

USS Hal Gill, alias Paul Bunyan : C’est décidé, d’ici à fin de la série, j’offre un nouveau surnom au USS Hal Gill. Comme il abat un boulot colossal depuis le début des séries, autant en désavantage qu’à 5 contre 5, et qu’il mesure 10 pieds 7 pouces, désormais je l’appellerai Paul Bunyan. Pour ceux qui ne pige pas la référence, il y a toujours Google.

Jacques Martin : Dans la plupart des sports d’équipe, si on remarque le travail d’un entraineur, c’est parce qu’il a coûté le match à son équipe. Ce soir, Jacques Martin s’est fait remarquer pour de très bonnes raisons. Son temps d’arrêt en deuxième période fut l’un des points tournants du match. Un deuxième bon match en deux soirs pour le coach du Canadien. Même que sa cravate n’était pas si pire ce soir. L’homme est aussi en feu que John Creasy.

Les fantômes : Ils sont de retour, bien installés dans les hauteurs du Centre Bell. Oh que oui! J’ai vu des trucs ce soir qui m’ont semblé surnaturels, rien de moins. Combien de fois, les Caps ont manqué des cages ouvertes? Combien des bons favorables ont profité au Canadien? Pour moi, c’est clair que le Rocket, Morenz et cie veillaient au grain. Je crois même avoir aperçu le grand Jean Béliveau leur faire un clin d’œil à un certain moment.

* * *

Eh bien, le 4 de 7 est maintenant rendu un 1 de 1. Do or die, comme le dirait si bien Barney le dinosaure.

Alors, on la gagne cette série oui ou merde!? Honnêtement, je ne pense pas. Halak ne pourra pas arrêter de nouveau 50 tirs et vous pouvez être sûr que Washington en décochera au minimum 50 lors du dernier match. Mais c’est ça qui est formidable avec les 7e matchs, tout le monde y va à fond comme s’il n’y avait pas de lendemain (surtout que pour l’une des deux équipes, c’est vrai qu’il n’y aura pas de lendemain).

Je suis certain que les joueurs des Caps, comme ceux du CH, seront prêts mercredi, et victoire ou défaite, nous aurons vraiment eu droit à une série mémorable, voire historique.

Maxime Paiement

Critique sportif

Le USS Hal Gill, Jacques Martin et les fanions du Canadien

Les Capitals vont probablement éliminer le Canadien lors du prochain match. Mais gagne ou perd ce soir, on peut désormais affirmer sans se tromper que cette édition du CH n’a définitivement rien à voir avec la tristement célèbre édition 2008-2009. Jamais l’équipe de l’an passé ne se serait battue avec l’énergie du désespoir comme la courageuse équipe que j’ai vu jouer vendredi soir.

Cette équipe est loin d’être parfaite, mais ce qu’elle m’ont montré depuis le début de cette série, et tout particulièrement lors du dernier match, m’a permis de faire «la paix» avec cette saison en montagne russe. Mieux encore, de me réconcilier avec certains joueurs, à commencer par le USS Hal Gill.

Avant le début de la saison, je connaissais relativement peu le USS Hal Gill. Par le passé, j’avais souvent vu les joueurs du CH le battre de vitesse et le faire mal paraître. De plus, comme j’ai suivi la marche des Penguins vers la Coupe Stanley au printemps dernier, j’avais une assez bonne idée de ses limitations. Même que rendu au 7e match de la finale, étant donné que je prenais ouvertement pour Pittsburgh, j’étais absolument terrifié chaque fois que le USS Hal Gill était sur la glace. Inutile de vous dire à quel point sa venue avec le CH cette année m’enchantait autant qu’un Q-tips dans mon urètre (iiiiiiish!).

Tout au long de la saison, je me suis servi du USS Hal Gill comme bouc émissaire pour les hauts et les bas du Canadien. En fait, depuis que j’ai commencé cette page en octobre dernier, je ne crois pas avoir été une seule fois «gentil» avec le USS Hal Gill. Horripilé par sa lenteur et par son incapacité à sortir la rondelle de sa zone, j’étais à peine capable de lui reconnaître ses rares qualités (spécialiste en désavantage, bonne présence dans la chambre). À mes yeux, il incarnait à lui seul tous les défauts de la brigade défensive montréalaise.

Depuis le début des séries, comme tout le monde, je découvre un nouveau USS Hal Gill. En plus d’exceller en désavantage numérique, il bloque une tonne de tirs (20 en 5 matchs; il mène d’ailleurs la ligue à ce chapitre), il nettoie le devant du filet et trouve le moyen de neutraliser les gros canons des Caps. Soir après soir, il est constamment l’un des deux ou trois meilleurs défenseurs du CH. Or, ce que je n’avais pas compris jusqu’ici, ce que je n’avais pas saisi dans son jeu, c’est que le USS Hal Gill que l’on voit depuis le début des séries ne pourrait jamais maintenir ce rythme pendant les 82 matchs que durent la saison régulière. Si c’était le cas, il n’en resterait plus grand-chose une fois les séries commencées. Le gros bonhomme nous avait caché qu’il avait une autre gear dans son jeu, une gear spécialement réservée pour les séries. (Petit cachotier va!)

Suite à son chef-d’œuvre de vendredi, je m’étais même promis de cesser de l’appeler le USS Hal Gill d’ici la fin des séries, mais comme je ne peux me résigner à abandonner cet excellent surnom (qui n’est pas de moi, soit dit en passant), j’ai décidé que ce serait le USS Hal Gill jusqu’à la mort. Par contre, désormais, il ne sera plus le USS Hal Gill à cause de sa taille et de sa légendaire lenteur, mais parce qu’en ce moment, ce gentil géant représente souvent la dernière ligne de défense du Canadien.

* * *

Il n’y a pas que le USS Hal Gill qui a connu son meilleur match de l’année vendredi soir, le toujours trépidant coach Jacques Martin aussi (même son horrible cravate a connu un fort match).

La performance de Martin lors du cinquième match est l’une des meilleures qu’il m’a été donné de voir par un entraineur du Canadien. Même si je continue de penser que Martin n’est pas le bon coach pour cette équipe, personne n’aurait pu faire mieux lors du dernier match. L’équipe était bien préparée, motivée, mais surtout bien dirigée. Tout le monde retiendra sa décision de placer Moen sur le 1er trio, mais personnellement, j’ai été davantage impressionné par la façon avec laquelle il a géré son banc. Son utilisation de ses défenseurs ne fut rien de moins que magistral. Bergeron et Hamrlik n’ont cessé de couler le CH depuis le début de la série, conclusion : il l’est a laissé sur le banc pour la troisième. De notre salon, ça peut nous sembler une évidence, mais dans le feu de l’action, ça demande de la maîtrise et du cran.

Tout au long du match, même si c’était Boudreau qui bénéficiait du dernier changement, c’est Martin qui a eu le dernier mot. Évidemment, si un coach vit et meurt avec son gardien, et on peut dire que Halak lui a sauvé la peau à une couple de reprises lors du dernier match, ça ne change rien au fait que Martin a coaché une sacrée game. Pour paraphraser un poète bien connu : chapeau Jacques, chapeau!

* * *

Depuis quelques jours, j’entends constamment à la radio, à la télé, dans des soupers, que le la fièvre du hockey n’est pas aussi forte à Montréal que l’an passé ou l’autre année d’avant. Ce qui me fait rire à chaque fois, c’est que ces grands spécialistes de la prise de température de la partisanerie se servent toujours du nombre réduit de petits fanions qui flottent aux fenêtres des voitures. Je peux vous partager ma théorie à ce sujet? Oui!? Merveilleux.

Ces petits fanions ont fait leur apparition à Montréal suite au Mondial 2006. Ce n’est que deux ans plus tard, lors de l’incroyable saison 2007-2008 du CH, qu’ils sont réellement devenus à la mode. On en voyait alors sur pratiquement une voiture sur deux. Mais vous savez ce qu’il a de particulier avec les modes? Elles se démodent. C’est con, hein? Déjà que le petit drapeau était un peu quétaine au départ (sympa, mais quétaine), il ne faut donc pas se surprendre que 2 ans plus tard, on n’en voit de moins en moins.

Non, je peux vous assurer que la fièvre des séries est au moins aussi vivante que l’an passé. Spécialement l’an passé. Rappelez-vous, le Canadien était dans un état lamentable il y a un an et les Bruins n’avaient eu aucun mal à les écarter en 4 petits matchs. Vous ne me ferez pas accroire que les gens aimaient davantage cette équipe-là que notre courageuse et sympathique bande de joyeux drilles de cette année. On verra bien ce soir, lors du 6e match à Montréal, si la fièvre des séries est pognée en ville ou pas.

* * *

Je me doutais bien que le Canadien avait encore un autre match de 2-1 dans ses tripes avant de disparaître jusqu’en octobre prochain. Je croyais qu’il serait survenu un match plus tôt, mais je suis néanmoins bien content que nos favoris aient réussi à prolonger cette série un peu plus.

À chaque nouvelle partie, j’en apprends davantage sur cette équipe que je ne connaissais que très peu en début de saison. Après tout, si ce n’était des playoffs, jamais je n’aurais fini par apprécier Jacques Martin et le USS Hal Gill à leur juste valeur. À l’inverse, probablement que je me bercerais encore d’illusions à propos de Price, Hamrlik et Bergeron. J’imagine que c’est pour ça que les vieux de la vieille disent toujours que c’est dans l’adversité que l’on reconnaît les vrais. (Les vrais quoi!? Les vrais rideaux de douche!? J’exige plus de précisions. Tout ce que je sais, c’est que jadis, Molson les saluait, les vrais.)

Grâce aux efforts incroyables des joueurs et au brillant coaching de Jacques Martin lors du cinquième match, nous aurons droit à une sixième partie. Une partie à Montréal de surcroit. Que demander de mieux!? Après tout, c’est pour ça que l’on sue sang et eau pour cette équipe. Parce qu’on l’aime inconditionnellement (malgré toutes les frustrations qu’elle peut nous faire vivre), mais surtout parce qu’on finit toujours par s’attacher à ses membres, quand bien même on aurait passé 82 matchs à sacrer après eux.

Bonne game à tous ce soir, et puisse le CH nous offrir encore une autre partie de plus!

Maxime Paiement

Critique sportif

Wait ’till next year

Jusqu’à 6,3 secondes de la fin de la deuxième période, je vous jure qu’il y avait un paquet de monde à ma job qui me prenait pour un véritable génie du hockey. Après tout, j’avais prédit une victoire de 2-1 du CH, ou de 3-1 avec un but dans un filet désert. Maintenant, j’en connais une sacrée gang qui vont se payer ma tête (mais bon, comme ils sont Français, je vais pouvoir me rattraper cet été pendant la Coupe du Monde – au fait, quelqu’un connaît l’âge des prostituées en Afrique du Sud?). Alors merci beaucoup Canadien de Montréal! Franchement, j’apprécie!

En ce qui me concerne, ma saison de hockey est terminée, du moins en tant que fan. La bonne nouvelle c’est qu’on aura droit à du très bon hockey d’ici la fin juin, et que lorsqu’on aime le sport, on ne peut que s’en réjouir. Maintenant, pour ce qui est du Canadien, j’attendrai au moins qu’ils soient mathématiquement éliminés avant de faire le post mortem de leur saison. Mais en attendant, on aura quand même appris quelques trucs :

– Price ne sera probablement jamais un numéro 1 dominant à Montréal (le mot clé c’est «dominant»). J’avais misé énormément sur lui pour faire la différence hier soir (un feeling, tout bêtement) et même s’il n’a pas été mauvais, il n’a pas été flamboyant non plus. Sincèrement, je crois que mentalement, il n’a malheureusement pas ce qu’il faut pour tenir le fort dans notre merveilleuse ville de mongols à batterie. Le talent y est. L’effort aussi, à l’en croire ses coéquipiers et les médias. C’est entre les deux oreilles que ça ne connecte pas. Pourtant, il ne lui faudrait pas grand chose, seulement un nouveau départ dans un environnement plus sain. Bref, pour sa carrière, il est peut-être temps de qu’il sorte de la ville.

Note : Personnellement, j’en ai rien à foutre de sa carrière, alors j’espère que Gauthier va le garder. On n’a jamais trop de jeunes gardiens talentueux au sein d’une équipe, mais surtout, je ne fais pas encore totalement confiance à Halak. Qui sait, il y a peut-être même une outside chance qu’à 26-27 ans, il devienne enfin le gardien qu’on espère tous?

– Martin n’est pas le pire coach au monde, ce n’est juste pas le bon coach pour cette équipe. Et vous connaissez l’adage…? C’est toujours plus facile de remplacer le coach que les 22 joueurs sur le banc. Cela dit…

– Hamrlik doit partir. Au mieux cette été. Au pire, à la date limite des transaction l’hiver prochain. Je préfère 100 fois investir 5M$ par année sur Pleky que sur un vieux défenseur à mobilité réduite. C’est comme ça, ‘faut faire des choix.

– Andrei Markov n’est PAS le leader espéré. Encore cette année, son jeu a descendu d’un cran une fois en série. Si on veut un jour franchir la seconde ronde, il devra définitivement être mieux entouré. Aussi, si j’étais DG, je ferais très attention lors de sa renégociation de contrat l’an prochain. S’il demande plus de 6M$, bye-bye!

– En raison du plafond salarial, on ne peut pas améliorer les deux premières lignes à l’attaque, donc pour améliorer l’équipe, Pierre Gauthier va devoir : 1- prier pour que Halak retrouve ses moyens l’an prochain (3-4-3 lors des 10 derniers matchs), 2- améliorer son 3e et 4e trio (au niveau des mises au jeu et de la robustesse) et 3- métamorphoser sa défensive, parce qu’en ce moment, c’est le talon d’Achille de cette équipe. En effet, quand on la prend dans son ensemble, elle est ni mobile, ni robuste, ni efficace dans ses premières passes. Y a du travail à faire à ce niveau mes amis…

D’ici là, tout ce qu’il nous reste à faire, nous, pauvre partisans frustrés et torturés, c’est d’attendre le début de la nouvelle saison, espérer un miracle, et se répéter ce que les que les gens de la Nouvelle-Angleterre se sont répétés pendant tant d’années: Wait ’till next year!

Maxime Paiement

Critique sportif

MAB doit être M.I.A au prochain match

Si le Canadien veut m’avoir comme partisan mercredi, Marc-André Bergeron doit ABSOLUMENT être remplacé par Ryan O’Byrne. Juste pour être bien certain de me faire comprendre, je vais me répéter : si Bergeron joue le match de mercredi, même sur le 4e trio, la saison 2009-2010 du Canadien est terminée pour Maxime Paiement. Suis-je assez clair?

Non mais l’avez-vous vu ce soir!? En défensive, c’est une catastrophe ambulante. En attaque, il ne produit rien qui vaille, spécialement sur le powerplay. Il se fait molester comme le petit gros d’une école primaire. Pire, il suce tellement qu’il entraîne Markov dans sa fifure. Et pour ajouter l’insulte à l’injure (j’adore cet anglicisme), il jette le déshonneur au numéro 47, jadis porté par l’un des préférés de cette page : Stéphane Lebeau. MAB nous a bien aidé en début de saison, mais là, out, et que ça saute!

À ce stade-ci, c’est impossible que O’Byrne puisse faire pire, surtout que ce dernier jouait comme un vétéran lors de ses 20 derniers matchs. Et si Martin était un coach plus progressif (ou tout simplement un meilleur entraîneur), le numéro 20 ferait encore parti de l’alignement. Personne ne cognait comme lui en deuxième moitié de saison, alors peut-être que les gros attaquants des Capitals vont se calmer un peu le pompon dans notre zone avec le gros Ryan dans les parages. Il est temps de lui redonner une chance.

Il reste un match, un seul fucking match, pour espérer sauver cette série, alors envoyons nos meilleurs éléments sur la glace et espérons que les Dieux du sport aient enfin acquitté Price de sa dette.

Maxime Paiement

Critique sportif

Que fait-on après la pire défaite de l’histoire du club en série?

Absolument, vous avez bien lu, la pire défaite de l’histoire du Canadien en série. Oh, je suis certain que si on fouillait un peu, on pourrait certainement trouver une plus «grosse» défaite, mais une plus crève-cœur? J’en doute. Pourquoi? 3 raisons :

– Une défaite prend toujours des proportions historiques lorsqu’une équipe échappe une avance de 4 à 1, avec 2 minutes à faire en 2e période. Tout particulièrement en série. Et je me fous de savoir si c’était contre l’une des meilleures offensives de tous les temps.

– Le Canadien n’a jamais été aussi populaire et n’a jamais été aussi longtemps sans gagner la Coupe Stanley (17 ans). On peut donc penser, en toute logique, que les fans n’ont jamais été aussi affamés. C’est ce qui rend justement cette défaite encore plus affligeante.

– Certain pensent que l’on «peut se compter chanceux, on était même pas supposé en gagner une». À cela je répondrai qu’ils ont raison. Mais que diriez-vous à votre sœur, si après 17 ans de célibat (malgré elle), elle rencontrait un homme beaucoup plus beau et riche qu’elle, qu’après une première date de rêve et une deuxième encore plus incroyable, l’homme la ramenait chez lui pour lui donner un bon COUP DE POING dans le vagin? Hum, que lui diriez-vous à votre sœur? Tu peux te considérer chanceuse pauvre conne, t’étais même pas supposé rencontrer quelqu’un!?

Bref, certaines font plus mal que d’autres. Tout au long de la 3e période, je me sentais au volant d’une voiture qui se met à déraper sur une plaque de verglas. Ça dérape, ça part dans un sens, ça tourne dans l’autre. À la fin, tout ce qui me restait à faire, c’était de me cramponner et d’attendre l’inévitable collision avec le muret. Bang! Pour le fan, c’est le pire sentiment que l’on puisse vivre : voir son équipe s’enliser sans pouvoir y faire quelque chose. L’impuissance totale (et comme on le sait, les hommes détestent l’impuissance – les femmes aussi d’ailleurs).

Au début de la série, personne ne croyait aux chances du Canadien de battre les Capitals. À 4-1 ou à 5-4 avec 2 minutes à faire, ils étaient un gros tapon chez la Habs Nation à croire aux miracles. Aujourd’hui, bien que certains soient plus optimistes que d’autres, grosso modo tout le monde croit que la série a définitivement tourné en faveur de Washington. La logique sera donc respectée.

La grande question maintenant est que fait-on? Doit-on abandonner ou pas? Et nos Glorieux, vont-ils sortir comme des taureaux sauvages ou la queue entre les jambes?

Les fans, comme les joueurs d’ailleurs, doivent retrouver cette naïveté qu’ils avaient lors du premier match de la série, lorsque tout était encore possible. Plus facile à dire qu’à faire, j’en conviens – la preuve, je ne sais même pas si je vais écouter le match de ce soir tellement je suis nerveux. Et j’imagine que les joueurs, surtout les jeunes (donc les gardiens), se sentent comme moi.

Twitter et Facebook peuvent en témoigner, je n’ai jamais au grand jamais tenu pour acquis que le match était gagné, même à 4-1 (voir la note ci-dessous). Manifestement, les joueurs non plus, car on les sentait nerveux plus le match avançait. Même que leur fatale erreur fut de reculer constamment en troisième période. On l’a dit toute l’année, le Canadien N’EST PAS une bonne équipe lorsqu’elle tente de protéger une avance (ce qui me fait dire avec certitude que Jacques Martin N’EST PAS le bon entraineur pour cette équipe; lui qui s’entête à en faire une équipe défensive).

Note: Samedi, à 1-0, j’étais extrêmement nerveux. À 2-0, j’étais terriblement nerveux. À 3-1, j’étais nerveux. À 4-1, je commençais à respirer, puis paf! À 4-2, j’étais terrifié. À 4-3, je craignais le pire. À 4-4, je ne pouvait même plus regarder. À 5-4, j’ai recommencé à regarder à nouveau. À 5-5, le ciel m’était tombé sur la tête. À 6-5, je n’étais même pas surpris.

Je crois que tout dépendra de la première période. Si le Canadien se creuse rapidement une tombe de 3 buts de profondeur, la série sera bel et bien pliée. Si on a l’avance ou si le score est égal, peut-être que les joueurs (et l’entraineur) peuvent apprendre de leurs erreurs. Et si on tire de l’arrière par un but après une, il se peut même que nos joueurs oublient de penser et qu’ils se mettent à jouer du hockey calme et inspiré. Dans ce cas, tous les espoirs seraient à nouveau permis.

Maxime Paiement

Critique sportif

Note : Pour ceux qui ne sont pas fans de la page de CCQVTC, voici un rappel de mes diverses élucubrations sur Facebook samedi soir dernier :

– «Résumons : on est content quand le USS Hal Gill est sur la patinoire et nerveux quand c’est Markov. Inquiétant.» (Sam. 19h53)

– «À 4-2, vous êtes tranquilles? Moi, non.» (Sam. 20h53)

– «J’affiche déjà mon pire air de bœuf. Il ne manque que la défaite qui vient avec.» (Sam. 21h43)

– «Si on se fie au match SJ-COL, Washington va l’emporter. Selon vous, Backstrom ou Fehr? Pourquoi pas Ovie.» (Sam. 21h44)

– «Prévisible. Mais la série n’est pas encore terminée, il reste 3 matchs.» (Sam. 21h54)

– «Andrei Kostitsyn a ce petit quelque chose qu’avait Ryder : les tours du chapeau dans les causes perdues.» (Sam. 22h02)

– «Le bon côté, c’est que Halak a préservé sa fiche de 7-0-0 lorsqu’il reçoit 40 lancers et plus.» (Sam. 22h57)

Double note : Si on perd le 3e match, il nous restera tout de même un as dans notre manche : eh oui, Carey Price. Ne soyez pas surpris si Price, qui a perdu son poste de partant face à Halak cette année, qui traverse une interminable séquence de défaites, vole le 4e match à Montréal. Comme je vous le répète depuis quelques semaines déjà, les Dieux du sport ont un sacré sens de l’humour. Si Price est dans les buts mercredi et que les Caps frappent 2 ou 3 poteaux, vous saurez vers qui vous tourner pour des explications.

Pourquoi ça vaut la peine de faire les séries

Mes 45 lecteurs assidus peuvent en témoigner, j’aurais volontiers jeté cette saison aux poubelles si c’était pour avoir la chance de repêcher Tyler ou Taylor. Finalement, je suis plutôt content de la tournure des événements. Pas que je crois aux chances du Canadien de remporter la série, mais parce que sinon, on aurait été privé du premier match de cette série. Et mes amis, ce fut tout un match.

En tant que fan du CH, le retour sur l’investissement est plus souvent qu’autrement décevant – du moins ces dernières années – si on pense à tout l’amour et la passion qu’on investit dans cette équipe. Certains, généralement des dinosaures appartenant à un autre millénaire, ne vivent que pour la Coupe Stanley. Pour ma part, je fais parti de ces partisans 2.0 qui sont au courant que la ligue compte maintenant 30 clubs, et qu’il se peut, eh oui, qu’une autre équipe puisse remporter le précieux calice. C’est pour ça qu’un match comme celui de jeudi me convainc à lui seul que mon investissement émotionnel en valait largement le prix. Et juste pour ce tout petit instant d’euphorie (le but de Pleky), ça valait la peine de faire les séries.

* * *

Je me doutais bien que s’il y avait un match où l’on pouvait surprendre les Caps (en série, c’est «on» car on fait TOUS partis de l’alignement. Compris?), c’était probablement le premier. Comme je me doute bien que les pendules risque fort d’être remis à l’heure dès ce soir (l’heure normal de Washington).

Tout ce qui pouvait bien aller pour le Canadien s’est produit jeudi soir : Halak a été miraculeux, la défensive s’est stabilisée et a bien contenu la puissance de feu des Caps, Cammalleri s’est réveillé, et Ovechkin a péché par individualisme. Même que le USS Hal Gill s’est révélé comme l’un des meilleurs défenseurs du CH (je tape ces mots, je les lis, et je ne les crois toujours pas). Là, on va avoir droit à la vrai série Washington-Montréal, ainsi qu’au vrai Alexander the Gr8. D’ailleurs, dans ma deuxième chronique de jeudi, je comparais Ovie à l’Ours russe. Et bien, c’est exactement ça, le CH, et les médias, ont poké l’ours et là, il va se réveiller. Ce soir, je m’attends à n’importe quoi qui se situe entre 2 buts-10 tirs et 5 buts-15 tirs pour le grand Alexandre. Ça risque de pincer.

Dans tous les cas, on aura eu le premier match, et ça, aucun des joueurs de Washington pourra nous l’enlever.

Pensez-y deux secondes. Nous contre l’une des plus puissantes équipes de tous les temps, et nous remportons le premier match! Mieux, nous ne l’avons même pas volé : nos trois buts étaient beaux (toujours le signe d’une victoire méritée), le gardien adverse (Miiiillleeeer! Brooodeuuur! Miiiillleeeer! Brooodeuuur!) ne nous a pas fait de cadeau, et en prime, le joueur qui a monopolisé  l’attention pour des fausses raisons avant la série a scellé le débat en prolongation. Fuck yeah comme dirait Marcel. Et comme si ce n’était pas assez, j’ai vu le match dans un bar avec un bon chum que je n’avais pas vu depuis longtemps. Que demander de mieux? (La série, vous me direz? Ne rêvez pas en couleur).

* * *

C’est drôle, mais pendant que toute l’attention médiatique, partisane, collective, est braquée sur Oveckin, mes yeux sont rivés sur Nicklas Backstom. Vous voulez que je vous le dise : le Suédois me terrifie. Totalement. Oh, je suis certain que Ovechkin va disputer une très bonne série, mais celui qui va nous détruire (anéantir, annihiler, exterminer…) c’est le numéro 19. Il est le Malkin à Ovechkin, c’est-à-dire la Cadillac des side-kicks; meilleur que les meilleurs joueurs adverses et parfois même meilleur que le joueur de concession lui-même. Peut-être une toute petite touche en dessous du numéro 71, mais il fait désormais parti des 10 meilleurs joueurs de la ligue. Et nous en avons eu la preuve dès le premier match. Si on pouvait souhaiter une blessure à un joueur des Caps, je préférerais voir le Suédois tomber au combat que la super-vedette Russe.

Attendez, on va s’essayer pour un reverse-jinx : je suis tellement certain que Backstrom sera la grande vedette de la série, et que c’est absolument im-pos-sible qu’il se blesse, que je suis prêt à parier mon appartement, ma blonde et Minou (si ma blonde savait que je viens de parier Minou, elle me couperait les couilles – pour vous dire à quel point je suis sûr de mon affaire).

Maxime Paiement

Critique sportif

Note : Suite à cette défaite, je tiens absolument à préciser que cette chronique fut publiée à 19 h 01 le 17 avril.

Double note : Hum, je commence à croire que j’ai réellement un pouvoir sur le dénouement des matchs. Cela dit, je ne suis plus sûr que ça valait la peine de faire les séries si c’est pour perdre comme ça. Ça fait combien de fois depuis 2002 que ça nous arrive? 3 fois au moins? Je me sens vraiment comme un fan des Red Sox pré-2004.